Comment s’est passée ton étape du jour ? Comment as-tu récupéré du chantier d’hier ?

Je redoutais un peu cette étape car j’avais fini bien entamée du chantier de la veille. On est arrivé tard et on a eu peu de temps pour récupérer d’autant plus que le réveil est à 5h tous les matins. Les deux premières étaient un peu dures, j’avais mal aux jambes et mentalement ça commençait à devenir difficile, mais les autres filles étaient cuites, nous sommes donc restées ensemble sur les parties vallonnées. La différence s’est faite dans les cols. Finalement après 3h de course, je me sentais mieux et je me suis surprise a bien finir.

Comment as-tu géré ces 2 cols de Colombière et Joux plane ? Est-ce un col redoutable selon toi?

Colombière est assez roulant par rapport aux cols que nous avons monté depuis le début de semaine. J’ai bien géré ma montée, car je redoutais Joux Plane qui est, en effet, dur. Il y a de belles rampes à 11-12% qui en fin de semaine font rapidement des dégâts. Mais comme j’étais bien, j’ai plutôt apprécié la montée. 

Quel est ton top des 3 plus beaux cols depuis le début de cette Haute-Route Alpes? Le top 3 des cols les plus difficiles? 

Les 3 plus beaux : IzoardGlandonCayolle mais la Madeleine avec la vue sur le mont-blanc est pas mal aussi. Les plus durs : Granon, Sarenne et Joux Plane 

A titre perso, quels sont tes braquets ?

Normalement je roule en 36×28, mais pour la haute route, j’avais mis 34×29. 

Dans le peloton, ce sont toujours les Anglais qui dominent et sont majoritaires. Quelles autres nationalités as-tu pointé ?

Les Anglais sont en effet en force sur cette Haute Route. Les cyclistes du monde entier regardent le Tour de France et c’est l’occasion de vivre un peu la même chose que les pro. Les Australiens étaient bien présents pas mal de Suisses et de Canadiens. 

Entre filles de différentes nationalités, comment ça se passe ?

L’ambiance était plutôt bonne. J’en connaissais déjà quelques-unes qui marchent bien sur les GranFondo. Nous nous tirons la bourre sur le vélo et après, c’est bien sympa. L’épreuve est tellement difficile qu’on s’est soutenues.

Que penses-tu de la décision d’Emma Pooley de faire le CLM en course à pied ? Et de son exclusion ?

Emma n’avait pas vraiment de concurrence. Je trouve ça assez fair-play. Sauf Marjolaine Bazin, le reste des filles est amateurs. Cette course est un peu LA course de l’année voire de notre vie pour certaines. Emma a déjà gagné plusieurs fois la Haute Route donc n’avait pas grand intérêt. Son exclusion est par contre normale. On doit passer la ligne en vélo, elle l’a passée à pied. La règle est donc la même pour tout le monde. 

C’est ta première Haute Route. Quel est ton premier sentiment sur cette organisation ?

Oui, c’était ma première Haute Route. Je suis ravie de cette expérience. C’etait dur, je me suis dépassée mais je m’étais bien préparée. J’avais fait une très bonne préparation. J’ai beaucoup couru sur les grands parcours des cyclos et j’ai même fait un stage en montagne de 5 jours. L’organisation est excellente. Ça restera l’une de mes plus belles expériences sportive.

Tu connais le monde des coureurs pros, avec cette expérience, comprends-tu mieux le besoin de bien récupérer quand on fait 3 semaines de Tour et l’importance des staffs autour des coureurs ?

Totalement. Je vois chaque année mon conjoint rentrer très fatigué. Nous avons la même passion ce qui rend le quotidien plus facile, mais cette course à étape m’a permis de réaliser encore plus à quel point chaque petit détail compte tel que le massage, la nutrition, le sommeil… 

As-tu le temps de t’intéresser à ce qui se passe dans le monde « normal » et aussi dans le sport. La Vuelta, tu la suis par exemple ?

J’avoue que les journées commencent à 5h du Matin et se finissent tard. L’actualité du moment n’a pas vraiment été ma préoccupation. Je suis quand même la Vuelta car avec les réseaux sociaux on reste finalement correcté. J’ai même regardé avec Marjolaine la fin du Grand Prix de Plouay femme avec la belle second place de PFP.