L’espace Cap 3000 est particulièrement bien adapté pour accueillir de belles et grandes manifestations sportives et autres. Pour la cyclo l’Azur et Or, on attendra encore un peu pour mettre le cap sur les 3000 participants. Là, on était 350, répartis principalement sur le moyen parcours (102 kms);  le petit (64 kms) et le grand (146 kms annoncés, mais qui en faisait près de 155 kms), ayant rassemblé entre 50 et 75 participants chacun. Le Vélo Sport Hyèrois s’enorgueillit d’organiser dans toutes les disciplines du vélo : vtt, juniors nationaux, cyclo-cross, élites, …et cyclosport depuis peu, 2013 exactement pour les 120 ans d’un club qui compte 200 licenciés. Le cyclosport, un sport qui complique la vie d’un organisateur : respect du code de la route en course, étalement des coureurs sur une distance et des horaires très larges, besoin de composer avec beaucoup de bénévoles à motiver régulièrement, avec des autorités sur différents départements, sans compter les aléas de la météo, d’un environnement ouvert. Bref, que les premiers qui critiquent derrière le clavier se lèvent pour aller organiser, on en reparlera.

9 heures, départ fictif donné pour les trois parcours. La police municipale est là, les motos de l’organisation, les signaleurs aussi. Tout est en place pour vivre une bonne et belle journée de vélo. Il fait près de 20°, et on va dépasser les 30, non pas dans la partie neutralisée mais au thermomètre. Le vrai départ est donné devant la mairie, c’est pas large et ça frotte, d’où ces chutes et ce stress inutile. Pour l’année 2017, on suggèrera d’étaler les départs sur 10′, les dames en premier, ensuite le grand parcours, le moyen et le petit, tout ça étalé de façon à ce que ça soit plus fluide et tout aussi agréable à voir, sans bloquer le centre-ville trop longtemps.

Sortie d’Hyères, direction Pierrefeu, la route des 3 Borrels, on est directement dans le vif du sujet, les Borrels c’est comme le degré du vin, on monte régulièrement, l’ensoleillement est plus intense et la route des vins – rosé bien frais pour tout le monde ! – porte magnifiquement son nom. Les vendanges ont commencé, comme la chasse d’ailleurs, et les coureurs vont éviter La Londe-des-Maures, en attaquant le col du Gambet ou le Pas du Cerf, premier écueil qui sert à faire une première sélection, histoire que la première bifurcation se fasse sans trop de dommage. A gauche, le petit parcours, à droite, les deux autres. C’est à droite qu’il nous faut alors aller : direction Collobrières, on évite le col du Babaou et Gratteloup, belles parties de gambettes en perspective mais un tel détour c’est 15 signaleurs de plus. En trouver 80, c’est déja une gageure, alors près de 100, non.

Après le terroir du vin, qui est produit ici depuis 2600 ans et que les Etrusques mélangeaient à de l’eau de mer (!), place au pays de la châtaigne, pas encore mûre, compter trois semaines, au moment du Roc d’Azur par exemple. Un pétard à la sortie et un enchaînement de routes étroites et sinueuses font que la séparaion des grand et moyen parcours se passe presque sans encombre. Direction le col de Tallude sur du bon macadam pour le 146-155 kms. Le deuxième ravito attend les coureurs, puis Grimaud – Port Grimaud, des souvenirs de vacances, de crème à bronzer… La remontée vers le Garde Freinet, sur une route large avec une pente régulière, est longue, très longue et pèse dans les jambes, surtout sous le cagnard, car l’ombre est portée disparue. Devant, trois puis deux coureurs n’ont peut-être pas pris la mesure du défi qui les attend : Paul Emile Lorthioir et Tony Mezure, tous les deux en cannes mais seul le second est de Cannes, sont partis à 120 bornes de l’arrivée, les sept gaziers qui pétrolent derrière eux, vont les laisser se faner pour les cueillir un à un, au fur et à mesure de l’usure des fuyards. Le parcours est toujours aussi somptueux, alternance de très jolis villages, dont La Garde Freinet, de paysages de vignobles, d’espaces et de centre équestres, sans compter les parties forestières avec les châtaigniers, dommage que ceux de devant n’aient pas le temps de lever la tête, c’est une splendeur pour cyclistes comme pour randonneurs.

Cette plaine des Maures est longue et usante. Heureusement, le vent, qu’il soit d’est, ou le mistral ne sont pas de sortie, sinon, les écarts à l’arrivée auraient été encore plus énormes. C’est un long faux-plat vers la commune de Gonfarron, qui a eu la particularité d’héberger une écurie de Formule 1 : l’écurie AGS (G comme Gonfaron, what did you expect?). On a dépassé la mi-parcours, c’est la remontée du Col des Fourches où l’on rejoint le moyen parcours, puis Notre-Dame-des-Anges et là, l’organisation va subir son premier et rude avatar : ravitaillement du sommet dévalisé par les coureurs du moyen parcours. Les bouteilles d’eau de 25 cl c’est bien, mais d’une part, ça se jette dans la nature, trop dommage encore une fois, et puis ça se dévalise à la vitesse de la lumière du soleil à cette heure là. Résultat ? les derniers du moyen parcours et tous les coureurs du grand parcours sont au régime sec. Alors, on déclenche le plan Azur et Hors sec, Notre-Dame-des-Anges veille et un kilomètre plus bas, la source bienfaitrice est là, bien fraîche, avec deux minces filets certes, mais au moins ça permet de repartir l’esprit tranquille, car il reste officiellement 45 mais en fait 55 kilomètres. Ravitaillement en descente, original, mais personne ne s’en plaindra !

Le retour se fait par Pierrefeu, le Pas du Cerf ou col des Gambets, bien plus difficile sur ce versant, puis plongée vers La Londe. On est sur les routes d’entraînement de Richard Virenque. Et, à partir de là, retour vers Hyères. Le panneau des 20 kilomètres est à sa place, 20 kilomètres usants avant de revoir la mer et les petitrs routes, qui amènent à Cap 3000. Les mesures ont été bien comptées et les fuyards repris, échappée terminée, qui laisse place à un quator royal (ou pas loin) : P. Fiorentino, D. Lopez, M. Roux et T. Mezure, qui ne lâchent pas comme ça. Le Gambet n’a pas départagé les quatre As. Alors, pas de demi-mesure,  Tony Mezure s’y prend à deux fois : il largue alors Fiorentino et Roux, puis Lopez pour finir en solitaire. Il était le plus fort sur le papier, il a gagné, bravo. La course a été limpide comme le bleu du ciel et derrière c’est Benjamin Mestre qui termine cinquème. Le « virtuel » septième, Stéphane Cheylan, a préféré s’arrêter en bord de mer ou alors il s’est perdu : il termine dix-neuvième, rincé, déçu de son final, mais ça fait le jeu de Thomas Becarud, très épatant huitième après sa douzième place au Cimes du Mercantour. Sa prochaine course ? Les Bosses de Provence. A votre avis, il fait combien ? Bravo à tous les coureurs qui sont venus à bout de cette belle journée de vélo, une organisation marquée par quelques petits couacs, mais facilement gommables, pas assez en tous cas, pour nous laisser sur notre soif.

En conclusion de cette belle journée, terminée par une très copieuse paella, des podiums bien menés et bien dotés, on se dit à l’année prochaine en espérant que les particularismes locaux évitent deux cyclos sur, presque, les mêmes parcours à huit jours d’intervalle. Bon débriefing, bravo aux 80 bénévoles et en particulier à celui qui devait gérer le ravito du sommet de Notre-Dame-des-Anges, aux motards et à l’ensemble de ceux, celles qui sont intervenus sur cette 4ème édition qui ne mérite pas encore la médaille d’Or et d’Azur, mais ça viendra, promis.

Classement du 148 km

1. Tony Mezure (ES Cannes), les 148 km en 4h18’30 (34,3 km/h)
2. Dorian Lopez (RO Sanary) à 24″
3. Patrick Fiorentina (CS La Ciotat) à 2’47
4. Michel Roux (Team Scott Velo 101 Risoul) mt
5. Benjamin Mestre (VCMD) à 11’23
6. Romain Ferrero (Team Spinters Tropézien) à 19’10
7. Maxime Ferre (VC La Pomme) à 19’32
8. Thomas Becarud (Team Scott Velo 101 Risoul) à 19’32
9. Julien Nivert (CS La Ciotat) à 19’33
10. Olivier Rabussier (CCFH)
29 et 1re féminine. Manon Testou (Team SPOC Nice)