Giovanni Visconti. Trois jours après sa conquête du Galibier, l’ancien champion d’Italie Giovanni Visconti (Movistar Team) est à nouveau allé s’imposer sur les routes du Giro hier à Vicenza. « C’est la preuve que le mental fait tout, a déclaré l’épatant Visconti. Vraiment, le Galibier m’a ressuscité. Il m’a permis de me retrouver, de retrouver cette confiance que je croyais avoir perdu. Si on m’avait dit que je serais à l’attaque sur une telle ascension, je ne l’aurais jamais cru, mais comme je l’ai dit la force mentale change tout. C’était déjà un rêve de gagner une étape du Giro, et voilà que j’en gagne deux en trois jours ! Je savais que la dernière montée était raide donc j’ai attendu les 2 derniers kilomètres pour porter mon attaque. On savait que c’était une bonne étape pour Ventoso mais mes jambes étaient bonnes et mon cœur m’a dit d’attaquer. »

Vincenzo Nibali. Certes, Vincenzo Nibali (Astana) roule en rose depuis pas loin de deux semaines désormais, mais le Sicilien, s’il garde en tête l’objectif de gagner le Giro dimanche soir, souhaiterait aussi gagner une étape. « J’y pense énormément, confie-t-il. On verra si j’y arrive dans le contre-la-montre ou dans les deux étapes de montagne qui suivront. C’est toujours difficile de gagner, mais c’est aussi très dur de défendre un maillot aussi important que le maillot rose. J’espère avant tout gagner du temps sur mes adversaires, et si je peux gagner une étape j’essaierai évidemment de le faire. J’avais terminé 2ème à Nevegal et 4ème au Plan de Corones sur les deux derniers contre-la-montre en altitude du Giro auxquels j’ai participé. Si je peux repousser Cadel Evans à deux minutes au classement général après le chrono, ce sera un bel avantage, mais c’est toujours difficile de prédire comment les choses vont se passer. »

Cadel Evans. 2ème du classement général depuis le contre-la-montre de Saltara, Cadel Evans (BMC Racing Team) doit tenter le tout pour le tout ces trois prochains jours. Dès cet après-midi, il tâchera de réduire son retard de 1’26 » sur Vincenzo Nibali dans le contre-la-montre en côte de ce Giro. « Pour moi, ce sont trois journées très importantes pour le classement général, a déclaré l’Australien à l’aube du triptyque des Dolomites. Evidemment, si vous passez à côté de deux d’entre elles, alors ce sera très difficile. Le contre-la-montre a toujours été une étape décisive, et il n’est pas très long. Mais même avec 1 % de plus dans les jambes, ou si vous récupérez un peu mieux et que vous avez fourni un peu moins d’efforts dans les deux semaines qui le précèdent, c’est possible d’y faire la différence. »

Horaires. Les 172 coureurs encore en course sur le Tour d’Italie s’élanceront aujourd’hui de minute en minute à l’assaut des 20,6 kilomètres montagneux du contre-la-montre de Polsa. Un choix audacieux de la part des organisateurs qui devrait causer bien des confusions tant il est évident que les uns et les autres se rattraperont sur les pentes menant à Polsa. Le premier départ, celui de la lanterne rouge Rafael Andriato (Vini Fantini-Selle Italia), sera donné à 13h12. Les départs s’échelonneront alors de minute en minute jusqu’aux quinze derniers engagés, qui bénéficieront eux de conditions plus dignes d’un contre-la-montre individuel avec des départs toutes les trois minutes à partir de Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) à 15h51 jusqu’à Vincenzo Nibali (Astana) à 16h33, en passant par Rigoberto Uran (Team Sky) à 16h27 et Cadel Evans (BMC Racing Team) à 16h30.

Ramunas Navardauskas. Raté !  Ramunas Navardauskas (Garmin-Sharp) a bien levé les bras hier à l’arrivée du Tour d’Italie à Vicenza… mais pour la 2ème place. Un gag qui fonctionne toujours et auquel s’était déjà laissé prendre au piège Carlos-Alberto Betancur à l’arrivée à Florence. « Mon erreur a été de ne pas prendre d’oreillette aujourd’hui, a regretté le Lituanien après avoir pris connaissance de sa bévue. Je ne savais pas que Visconti était devant, alors j’ai essayé de faire de mon mieux dans le final. J’ai gagné le sprint et j’ai cru honnêtement que j’avais gagné l’étape. » Heureusement pour Ramunas Navardauskas, il avait levé les bras pour de vrai une semaine plus tôt à Vajont puisque victorieux de la onzième étape. En solitaire cette fois, ce qui lui avait permis de s’assurer que la victoire lui reviendrait bien.

L’étape du jour :

18ème étape : Mori-Polsa (20,6 km CLM). Le Tour d’Italie entre aujourd’hui dans le Trentin pour trois jours décisifs avec l’enchaînement des dernières étapes de montagne. C’est un contre-la-montre individuel qui ouvrira d’abord le programme. Un contre-la-montre en côte cette fois, une spécificité du Giro, qui propose régulièrement cet exercice. Au programme, une escalade de 20,6 kilomètres à 4,9 %. On sera loin des pourcentages bien plus raides du Plan de Corones en 2010 (8,4 % sur 12,9 kilomètres) ou de Nevegal (8,2 % sur 7,3 kilomètres) en 2011, les deux derniers chronos du genre disputés par Vicenzo Nibali sur le Giro, mais la longueur de l’étape devrait suffire à engendrer de belles différences au sommet. L’ascension se passera en deux temps avec deux paliers de 8,1 kilomètres et 6,5 kilomètres à 6,6 % de pente moyenne.