Danilo Di Luca. Cela avait beau être une journée de repos forcé, mais la caravane du Giro était tout de même on ne peut plus agitée hier. Dans le courant de la matinée, quelques minutes après l’annulation officielle de la 19ème étape, la Gazzetta dello Sport révélait le contrôle positif à l’EPO de Danilo Di Luca (Vini Fantini-Selle Italia). Exclu sur le champ du Giro, lâché par son équipe qui confirmait ne pas vouloir de lui, l’Italien est isolé. Déjà suspendu à deux reprises, l’Abruzzais a sans doute signé la fin de sa carrière cycliste, même s’il invoque la présomption d’innocence. « Nous allons attendre la contre-analyse et nous verrons ensuite », a simplement commenté Di Luca, tandis qu’il s’attirait les foudres du monde de la petite reine sur les réseaux sociaux.

Lotto-Belisol. Pour ce 96ème Tour d’Italie, les coureurs n’auront pas eu droit à deux, mais à trois journées de repos. Celle d’hier fut bien sûr totalement improvisée après l’annonce de l’annulation de la 19ème étape. Le programme de la journée ressemblait à s’y méprendre à un jour off classique. « Nous sommes arrivés dans notre nouvel hôtel vers midi, explique Marc Wauters, directeur sportif de Lotto-Belisol. Le temps était agréable. Après un repas, les coureurs sont montés sur leur vélo pour une ou deux heures et ensuite, ils ont eu un nouveau massage. C’est important qu’ils restent dans le rythme, il reste encore deux jours de course. »

Cadel Evans. L’étape reine de ce Tour d’Italie devait être une belle occasion pour Cadel Evans (BMC Racing Team) de tenter de combler les 4 minutes qui le séparent de Vincenzo Nibali (Astana) au classement général. Mais les conditions climatiques beaucoup trop compliquées ont poussé les organisateurs à annuler purement et simplement l’étape. Une décision saluée par l’Australien. « C’est toujours possible de passer avec un vélo, mais si l’on veut une bonne course et rester prudent, c’est quasiment impossible. Les organisateurs ont fait ce qu’il fallait, juge l’ancien champion du monde. Je suis désolé pour les communes qui ont payé pour voir passer une étape du Giro, mais nous ne pouvons pas contrôler la météo. »

Robert Gesink. Encore raté. Éternel espoir du cyclisme néerlandais, Robert Gesink (Blanco) n’a une nouvelle fois pas répondu aux attentes placées en lui sur ce Giro. Considéré comme un sérieux prétendant au podium au départ de Naples, le Batave a très vite montré ses limites dès que la route s’élevait. 12ème hier matin, il a annoncé qu’il quittait la route du Giro à 48 heures de l’arrivée à Brescia. À sa décharge, Robert Gesink n’a une nouvelle fois pas été épargné par la malchance. Bien parti pour disputer le sprint à Benat Intxausti (Movistar Team) à Ivrea lundi, il devait laisser filer ses compagnons d’échappée la faute à un saut de chaine à deux bornes de l’arrivée.

L’étape du jour :

20ème étape Silandro-Tre Cime di Lavaredo (210 km). Là où la traversée des Dolomites est habituellement un calvaire pour les coureurs, cette année, ce sont les organisateurs qui sont mis à rude épreuve. La 20ème étape a été repensée à la hâte à cause de la neige. Des quatre cols initialement prévus, ne subsistent que les Tre Cime di Lavaredo. L’étape est un peu plus longue, mais se résumera à une course de côte avec cette terrible ascension comportant plusieurs paliers. Les quatre derniers kilomètres à plus de 11% de moyenne seront d’autant plus inhumains qu’ils pourraient être montés dans le froid et la neige. Mais grimper les Tre Cime di Lavaredo sous les flocons, ce n’est pas nouveau. En 1968, Eddy Merckx y arrachait l’un des plus beaux succès de sa carrière dans des conditions hivernales.