Alberto Contador. Après sa chevauchée en solitaire vers Fuente Dé, l’Espagnol s’est non seulement emparé de la victoire d’étape, mais également du maillot rouge, au dépend de Rodriguez (Team Katusha). « J’ai attaqué instinctivement et je crois que cette journée a été un choc. Sincèrement, je l’ai fait comme un kamikaze. Je devais absolument essayer. Je sentais quelque chose comme un ange sur une épaule et le diable sur l’autre. L’un me disait d’attaquer, l’autre de rester tranquille. J’ai suivi le bon conseil. » Le coureur de la Saxo reconnait le mérite de « Purito » : « Rodriguez doit être félicité de ce qu’il a fait pendant toute la Vuelta. Je n’ai pas été capable de le distancer dans les ascensions finales. J’ai dû beaucoup calculer le temps que je pouvais perdre en attendant le bon moment pour l’attaquer. »

Joaquim Rodriguez. Le Roi déchu de la Vuelta, bien que fataliste, a beaucoup de mal à réaliser. « Je ne m’attendais pas à ça ! Je suis triste parce que j’ai perdu la Vuelta. Parfois on gagne, parfois c’est impossible, mais c’est le cyclisme. Cette étape de Fuente Dé va entrer dans l’histoire et je suis fier d’y avoir participé. Contador a démontré qu’il est le plus fort et son équipe également. » L’erreur du jour a été de laisser partir Contador. Rodriguez n’avait pas alors mesuré l’ampleur des dégâts que son compatriote pouvait lui causer. « Quand je l’ai vu grimper, l’idée du désastre que j’allais vivre ne m’a pas effleuré l’esprit. Nous ne pouvions imaginer ce qui allait se passer, personne ne le pouvait. Je suis passé par tous les états dans les 50 derniers kilomètres. »

Jan Bakelants. Le coureur du team RadioShack-Nissan faisait partie de l’échappée du jour. Il a vu Alberto Contador débarquer à l’improviste, puis partir pour la victoire finale. « Je voulais absolument être dans l’échappée et j’ai fait les 80 premiers km à bloc. Finalement, un groupe de dix est parti, sans un coureur de mon équipe, et nous avons roulé avec Garmin pour revenir. J’ai attaqué avec Moncoutié dans le Collado de Ozalba et je suis revenu en tête. On avait une minute d’avance sur le peloton et j’ai cru que c’était fini, mais Contador a commencé son show. Il a fait une attaque incroyable, il est revenu très vite sur nous, ses deux équipiers ont accéléré, et puis il a roulé lui-même dans la vallée. J’ai vu en première ligne une course historique. J’ai payé dans le final mes efforts des deux premières heures et je n’ai pas pu suivre Valverde. J’aurais pu finir deuxième mais de toute façon Contador méritait de gagner ! » Le Belge termine finalement à la 6ème place.

L’étape du jour :

18ème étape entre Aguilar de Campoo et Vallavolid (204,5 kilomètres)

Cette étape, la plus longue de cette 67ème édition, devrait permettre aux sprinteurs de s’exprimer. Vallavolid, grande classique du Tour d’Espagne, accueillera une arrivée pour la 35ème fois. Après plusieurs jours en montagne, le plat fait donc son grand retour. Toutefois, la journée pourrait se révéler plus difficile qu’il n’y paraît, car le vent, fort présent dans cette région, pourrait jouer les trouble-fêtes. Personne ne sera donc à l’abri d’éventuelles cassures au sein du peloton, voire d’une bordure. Contador devra se montrer extrémement vigilent pour éviter tout imprévu.