Mark Cavendish. En arrivant hier dans la ville de sa mère, Mark Cavendish (Omega Pharma-Quick Step) espérait un tout autre sort. Responsable de la chute qui a bouleversé le final de la 1ère étape hier, le Britannique a immédiatement pris la route de l’hôpital après avoir passé la ligne sous les acclamations du public où lui a été diagnostiquée une luxation de l’épaule. La décision vient de tomber il y a quelques minutes : son Tour de France s’arrête ici. « Cette chute est complètement de ma faute, avouait l’ancien champion du monde hier soir. Je m’excuserai personnellement auprès de Simon Gerrans quand l’occasion se présentera. En réalité, j’ai cherché à me faufiler alors qu’il n’y avait pas de place. Je voulais gagner. Je me sentais très fort et j’étais en bonne position pour défendre mes chances grâce au travail de mon équipe. »

24 heures avec le dossard 101. La 101ème édition a commencé par la victoire du dossard 101 ! Marcel Kittel (Giant-Shimano) a, comme l’an dernier, pris le maillot jaune à l’issue de la 1ère étape. Mais l’Allemand devrait sans doute rendre cette belle tunique demain soir après une étape qui ressemble à un petit Liège-Bastogne-Liège. « Je ne crois pas que je pourrai défendre le maillot jaune demain, a-t-il confié dans une interview que vous pouvez retrouver en intégralité ici. J’ai reconnu cette deuxième étape également. Il va falloir monter des bosses assez raides, ce n’est pas fait pour moi. Je ne porterai sans doute le maillot qu’une seule journée cette fois encore, mais je vais savourer chaque seconde. »

Arnaud Démare. L’arrivée en faux-plat montant n’était sans doute pas pour déplaire à Arnaud Démare (FDJ.fr). Celui qui étrennait son beau maillot de champion de France était bien placé, mais a choisi le côté gauche de la route… là où Mark Cavendish provoquait la chute. « Je suis surtout déçu de ne pas avoir pu m’exprimer sur cette arrivée, déplore le Picard. Je n’ai pas du tout sprinté alors que j’étais bien calé, que je me sentais bien et que je n’attendais que de pouvoir lancer mon effort. C’est une arrivée qui aurait pu me convenir. Je me suis dit que j’allais vraiment pouvoir être aux avant-postes, mais cette chute, je ne l’ai vraiment pas vue venir ! Pour moi, c’était une première sur le Tour et je retiens surtout cette foule incroyable. C’était impressionnant, presque dangereux parfois, mais j’imagine que ça fait partie du Tour de France. »

Bryan Coquard. Lui aussi est un espoir du sprint, lui aussi est Français et lui aussi faisait ses débuts sur le Tour de France dans le Yorkshire. Bryan Coquard (Team Europcar) a échappé de justesse à la chute hier et a pu disputer ses chances de victoire aux côtés de Kittel et de Sagan. Mais l’effort qu’il a dû consentir pour contourner Mark Cavendish lui a sans doute été fatal pour espérer plus qu’une déjà très belle 4ème place. « Je suis content et déçu à la fois, confirme le médaillé d’argent olympique à Londres. L’arrivée me convenait. Les routes étaient larges, avec un faux plat montant : que demander de mieux ! Je suis content. Je tiens à remercier toute l’équipe. Même si on n’a pas la capacité à mettre un train en place, ils sont dans le peloton, ils se battent pour me placer. Ça ne l’a pas fait, mais ça va le faire. »

Peter Sagan. Déjà, Peter Sagan (Cannondale) sera en vert tout à l’heure au départ de Sheffield. Il ne porte certes la tunique de leader du classement par points que par procuration, mais il pourrait bien le porter d’un bout à l’autre du Tour. Le Slovaque pourrait déjà prendre une option sur ce classement qu’il a déjà ramené à Paris à deux reprises avec une étape vallonnée sur laquelle les sprinteurs purs n’ont aucune chance aujourd’hui. « J’ai démarré mon sprint un peu trop tôt hier, explique le Slovaque. Je n’ai pas vu la chute qui s’est passée derrière moi. En ce qui concerne l’étape d’aujourd’hui, cela pourrait être une bonne chance pour moi, mais je m’attends aussi à un final très compliqué. »

Sondage. Le succès de Marcel Kittel a-t-il influencé votre choix ? Toujours est-il que vous étiez plus de 50 % hier à penser que l’Allemand est le sprinteur qui remportera le plus de succès sur le Tour. Aujourd’hui, notre question porte sur l’étape d’hier, riche en événements marquants. Lequel retenez-vous ? Vous avez jusqu’à demain matin pour répondre. Vous pouvez également réagir à notre question du jour sur Facebook qui portait hier sur un sujet polémique : les Grands Départs de l’étranger. Et pour beaucoup d’entre vous, c’est une décision que vous regrettez avec plus ou moins de véhémence. D’autres sont en revanche plus mesurés. C’est le cas de Cédric qui nous dit, « ASO exporte son savoir-faire en dehors de nos frontières et c’est bien. Nous sommes les meilleurs dans l’organisation de courses alors il faut le faire savoir et le vendre à d’autres pays. C’est juste du business. » À moins que Franck ait tout résumé : « oui pour la visibilité mondiale, non car ce n’est pas un Tour de France ! Surtout cette année ! »

L’étape du jour :

2ème étape : York-Sheffield. Cette première semaine du Tour de France est placée cette année sous le signe des classiques. Tout le monde a ce petit Paris-Roubaix en tête qui nous attend mercredi et qui devrait, selon les prévisions, se dérouler sous de fortes pluies. Mais aujourd’hui, c’est une petite Doyenne qui attend les 197 coureurs encore en lice ! Neuf côtes au programme dont cinq dans les soixante derniers kilomètres : l’étape sera usante ! La côte de Holme Moss et ses 4,7 kilomètres à 7 % fera entrer le peloton dans la partie finale de l’étape qui sera une succession de difficultés. La dernière, la côte de Jenkin Road (800 mètres à 10,8%), située à 5 kilomètres de la ligne d’arrivée à Sheffield, peut servir de tremplin idéal à un puncheur. Les favoris du Tour ne devraient pas bouger d’une oreille, mais devront en revanche rester attentifs.