Il y a un an, le samedi 19 juillet 2014, Risoul a rejoint le cercle fermé des stations ayant reçu une étape du Tour de France. Un honneur incommensurable pour cette station familiale des Hautes-Alpes férue de cyclisme et dont l’événement roi demeure la Risoul Queyras Jollywear. Cette belle cyclo bien dosée a trouvé sa place dans le calendrier cyclosportif national. On y vient pour ses paysages, pour ses parcours chaque année renouvelés avec l’emprunt cette fois-ci de grands cols comme ceux d’Izoard ou Agnel, pour son organisation sérieuse avec de nombreux bénévoles aux carrefours et une parfaite sécurité, pour son ambiance conviviale enfin.

L’épreuve du dimanche est couplée le samedi en fin d’après-midi à une montée chronométrée de Risoul à l’attention bien souvent des cyclos arrivés la veille. Une bonne occasion de se tester sur la montée finale et, c’est toujours intéressant, de comparer son temps du samedi sur une montée sèche à celui du dimanche au terme de la cyclo !

C’est qu’ici, on aime les grimpeurs. Un challenge est d’ailleurs proposé durant la Risoul Queyras Jollywear avec temps cumulés sur la montée d’Izoard et de Risoul, ce qui permet de se comparer aux collègues. Et des ascensions, il n’en manque pas sur les trois parcours chronométrés au programme : 130 kilomètres (pour 3300 mètres de dénivelé), 95 kilomètres et 60 kilomètres pour les 800 à 900 participants, parmi lesquels une centaine de participantes spécialement mises en valeur par l’organisateur et invitées à partir quelques minutes avant les hommes. Une attention particulière portée à leur égard qu’il convient de souligner. Seul inconvénient, des groupes se forment de partout, ce qui rend les choses un peu dangereuses quand le gros peloton déboule.

On avancera groupé sur une vingtaine de kilomètres jusqu’aux Rampes de l’Argentière, un raidard de 2 bornes à 10 % sur une route large qui effectue une première sélection. On quitte alors la Nationale pour des routes parallèles dans les faubourgs de Briançon, une petite partie urbaine un peu périlleuse mais qui se passe sans problème pour le peloton égréné par les Rampes de l’Argentière.

Le premier gros morceau de la journée intervient alors avec le col d’Izoard, gravi par Briançon, un versant découpé en deux parties : à la montée jusqu’à Cervières conclue par un replat voire même une légère descente, succède l’ascension dans la forêt jusqu’au sommet entre 8 et 10 %. On redescend l’Izoard avec la Casse Déserte sur notre gauche, toujours aussi magnifique quand on prend le temps de lever les yeux. Puis c’est le passage devant la stèle Fausto Coppi, qu’on a le temps d’admirer dans un petit coup de cul qui fait mal aux pattes alors qu’on vient d’entamer la descente depuis 4 kilomètres. Quand la route replonge, la vitesse augmente pour atteindre 80 km/h sans pédaler dans de longues lignes droites à 12 %.

Les deux parcours se séparent dans la vallée du Guil : à droite le moyen, à gauche le grand en direction du col Agnel. Pas pour grimper jusqu’en haut à 2744 mètres d’altitude mais pour y découvrir la trouvaille annuelle de l’organisateur Bernard Assaud, toujours prêt à corser la difficulté. Celle-ci se situe dans les premières pentes du col Agnel. Il s’agit d’une toute petite route pittoresque de deux mètres de large, dans les bois, avec un passage d’une centaine de mètres non goudronné, présentant des pentes à 12/13 %. Avant de retrouver le col Agnel en partie puis la vallée du Guil pour une longue transition de 25/30 kilomètres vent de face jusqu’à Guillestre et le final sur Risoul et ses 13,7 kilomètres d’ascension.

Dans des conditions idéales (pas de grosse chaleur mais un beau soleil), deux coureurs auront paradé devant, accompagnés par le pro de KTM-Marseille 13 Rémy Di Gregorio (non classé). A l’arrivée, Stefano Sala, bien au-dessus du lot depuis sa victoire à la Serre Che, s’impose en 4h22’44 », devant David De Vecchi (4h25’32 »), le meilleur cyclosportif national à en juger le Challenge Cyclo DT Swiss. Le fringant Michel Roux prend la 3ème place en 4h28’16 ».

A l’arrivée, la Risoul Queyras Jollywear se démarque encore par ses prestations. Un ticket donne droit à un repas dans la petite dizaine de restaurants partenaires où l’on reçoit les concurrents pour une restauration très sympa. Bernard Assaud est cyclosportif lui-même, les podiums ne sont dès lors pas trop tardifs, avec des podiums féminins bien mis en valeur. Autre originalité, les coupes remises aux lauréats sont ici remplacées par une… tarte alpine aux fruits rouges. C’est sans doute mieux qu’une coupe qui finit au fond du garage et forcément de très bon goût !

Pas de doute, la Risoul Queyras Jollywear est désormais établie dans le calendrier national comme une cyclo à la fois intimiste, sélective et qui commence à avoir un peu de renom. D’une année sur l’autre, on y revient !

Classement 130 km :

1. Stefano Sala (ASD System Cars Asnaghi) en 4h22’44 »
2. David De Vecchi (Eco Cyclo) en 4h25’32 »
3. Michel Roux (Team Scott-Vélo 101-Risoul) en 4h28’16 »
4. Jérôme Phanon (AGS Cyclosport) en 4h33’36 »
5. Rodolphe Lourd (VC Pontios) en 4h34’49 »
6. Laurent Stacul (OCCA) en 4h35’28 »
7. Gilles Foucault (Le Fontanil Cyclisme) en 4h36’14 »
8. Sergey Zapryagaev en 4h39’19 »
9. Robin Baze (SC Nice) en 4h39’32 »
10. Johann Rigoulay (ES Alneloise Cyclisme) en 4h40’10 »

43 et 1ère Dame. Stéphanie Gros (VC Vincennes) en 5h21’23 »

Classement 95 km :

1. Romain Fiard (Roue d’Or Sanaryenne) en 3h12’47 »
2. Dario Giovine (VC Pontois) en 3h13’45 »
3. Fabien Oules (Roue d’Or Sanaryenne) en 3h14’01 »

44 et 1ère Dame. Emilie Rochedy (VC Saint-Julien-en-Genevois) en 3h43’46 »

Classement 60 km :

1. Bastien Rolland (SC Briançon) en 1h53’12 »
2. Jérôme Blanc (Rennes Triathlon) en 1h53’59 »
3. Eric Busonera (VTT Garlaban) en 1h56’51 »

34 et 1ère Dame. Nadège De Zordi en 2h19’51 »