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Championnat du monde - Imola 2020


Sébastien FONTANIERE
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Pour une fois, ton raisonnement me laisse un peu perplexe. :) Pour être des coureurs, ils n’en sont pas moins hommes, avec tout ce que cela implique d’ententes, d’affinités mais aussi d’inimitiés (Purito vs. Valverde 2013). A mon sens, qu’ils agissent en humains plutôt qu’en machines est tout à leur honneur, même si parfois leur attitude est étrangère (voire contraire) à l’intérêt immédiat de l’équipe. Tu donnes l’exemple de Barguil roulant en faveur d’Alaphilippe : Warren ne peut-il espérer un renvoi d’ascenseur de la DQS, puissante formation, si les conditions s’y prêtent sur une course ultérieure ? Bref, ce n’est ni plus ni moins une tricherie que la Movistar roulant sur l’échappée à la place de la formation maillot jaune bien qu’aucun de leurs leaders ne parvienne ensuite à suivre les meilleurs dans l’ascension finale.
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J’admets que le terme de tricherie n’est peut-être pas bon. Je ne vise pas l’arrangement stratégique car dans ce cas cela suppose que l’équipe de celui qui aide peut y trouver un intérêt, donc rien à dire. En revanche, quand c’est seulement la solidarité nationale ou même l’amitié qui guide la conduite de celui qui aide, oui je trouve que c’est sportivement immoral, ta formulation est la bonne. On avait d’ailleurs reproché à Porte (que j’aime bien) d’avoir aidé Froome (que j’aime bien aussi) alors qu’il était parti chez BMC. Si c’est vrai, le reproche est justifié.

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@Guillaume et Clémentine : vous avez bien compris que je pense comme vous. :) Je m’interrogeais comme Clémentine, ce n’était pas non plus un reproche. Il me semble d’ailleurs que sur le dernier TDF, si Barguil a roulé une fois pour Alaphilippe, ces deux-là ont roulé une autre fois pour Pinot (avant que celui-ci cède plus tard tout espoir au général).
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Je t’ai donné l’exemple de Rui Costa tirant profit de la mésentente entre Valverde et Purito. On peut citer aussi le CDM de 1966 que gagne Rudi Altig alors qu’Anquetil et Poulidor se neutralisent. Ou encore Pinot et Bardet qui laissent Cummings lever les bras à Mende sur le TDF 2015. Être les plus représentés n’est pas toujours le gage du succès.
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C’est humain d’aider un ami ou un concitoyen, mais l’humain est imparfait et je considère que dans le cadre d’une compétition qui se déroule par équipes, on ne doit servir que les intérêts de son équipe, exclusivement. J’exclus donc de mon reproche les aides justifiées par les circonstances de la course ou la stratégie des équipes.

Prenons l’exemple d’un championnat de football, avec une rencontre dans laquelle une équipe joue le titre et l’autre n’a rien à gagner ou à perdre. Si le gardien de cette deuxième équipe laisse passer un ou deux buts parce qu’il est ami avec l’avant-centre de la première, ou par simple solidarité nationale, j’y vois une atteinte à la morale sportive.

Idem en cyclisme. 

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