Les victoires dans le cyclisme sont souvent affaires de circonstances. Hormis les étapes montagneuses où la  place de chacun reflète plus ou moins ses capacités de grimpeur (lire l’article sur la dernière étape du Tour de l’Ain), les étapes vallonnées ou celles se terminant au sprint tiennent la plupart du temps à un bon placement, à une chute évitée, à une crevaison… Bref, le cyclisme n’est pas une science exacte, fort heureusement ! Matteo Bono, le coureur italien de la Lampre-ISD en sait quelque chose, lui qui vient de remporter la cinquième étape de l’Eneco Tour grâce à un concours de circonstances. Attention toutefois à ne pas sous-évaluer sa victoire qui est avant tout le fruit de son audace.

Car il en fallait de l’audace pour partir en échappée sur les 189 kilomètres de course autour de Genk. Une étape plutôt vallonnée où l’on s’attendait à voir Edvald Boasson-Hagen (Team Sky) et Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) se bagarrer sur les sprints intermédiaires et à l’arrivée pour grappiller les bonifications mises en jeu. Ainsi, quand Matteo Bono, Sergey Renev (Astana) et Artem Ovechkin (Team Katusha) prennent la fuite, l’on se dit que c’est une nouvelle tentative vouée à l’échec.

Comme prévu, le peloton ne laisse pas une large avance au trio de tête : moins de quatre minutes. En milieu d’étape l’équipe BMC Racing Team accélère dans les côtes pour créer une sélection. Mais le Team Sky du leader Boasson-Hagen veille au grain et ne se fait pas piéger. L’écart avec l’échappée diminue alors sensiblement. La mise en route des équipes de sprinteurs dans les quarante derniers kilomètres ne fait qu’accentuer la tendance. Mais à dix kilomètres de la ligne, la crevaison d’André Greipel (Omega Pharma-Lotto) change la tournure des événements. L’équipe belge n’assume plus la poursuite et l’échappée parvient à garder ses quelques secondes d’avance. A Genk, Matteo Bono remporte le sprint devant Sergey Renev, alors que le peloton, réglé par Thomas Vaitkus (Astana), franchit la ligne six secondes plus tard.

Le classement général ne subit pas de changements et il sera compliqué pour Philippe Gilbert de refaire son retard de douze secondes sur la seule étape de demain. Une étape de 201 kilomètres autour de Sittard-Geleen qui comprend notamment l’ascension du Cauberg.

Classement 6ème étape :

1. Matteo Bono (ITA, Lampre-ISD) les 189,2 km en 4h12’14 »
2. Sergey Renev (KAZ, Astana) m.t.
3. Artem Ovechkin (RUS, Team Katusha) à 3 sec.
4. Tomas Vaitkus (LIT, Astana) à 6 sec.
5. Jurgen Roelandts (BEL, Omega Pharma-Lotto) m.t. 6. Denis Galimzyanov (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Kenny Robert Van Hummel (PBS, Skil-Shimano) m.t.
8. Jacopo Guarnieri (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
9. Robbie McEwen (AUS, RadioShack) m.t.
10. Taylor Phinney (USA, BMC Racing Team) m.t.

Classement général :

1. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) en 18h01’26 »
2. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) à 12 sec.
3. David Millar (GBR, Garmin-Cervélo) à 18 sec.
4. Taylor Phinney (USA, BMC Racing Team) à 25 sec.
5. Jos Van Emden (PBS, Rabobank) à 47 sec.
6. Joost Van Leijen (PBS, Vacansoleil-DCM) à 54 sec.
7. Dominique Cornu (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) à 57 sec.
8. Dries Devenyns (BEL, Quick Step) à 58 sec.
9. Ben Hermans (BEL, RadioShack) à 59 sec.
10. Linus Gerdemann (ALL, Team Leopard-Trek) à 1’03 »