Pouvez-vous vous présenter ?

Valentin Omont, j’ai 20 ans. J’ai commencé le travail de mécanacien dans le cyclisme il y a 5 ans vraiment sur les cyclo-cross. Je sors d’un diplôme de mécanicien cyclo à la faculté des métiers de Saint-Malo.

Ma première équipe était le team Bricquebec, une DN3 en 2017, puis j’ai travaillé dans le Team Pays de Dinan aussi en 2017.

En 2018, j’ai pu m’occuper de plusieurs équipes telles que Côtes-D’Armor Marie-Morin, Sojasun Espoir, Loudéac. J’ai aussi pu faire l’étape d’Arras-Roubaix avec Astana sur le Tour de France grâce à un certain Jérôme Picard qui me guidait. En début de saison 2019, en plus de travailler chez FDJ Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope, j’étais avec Côtes-D’Armor Marie-Morin et grâce à eux je suis allé travailler avec l’équipe professionnelle Israël Cycling Academy pour préparer leur matériel de saison. En parallèle de cela, je suis aussi intervenu avec la Continentale Groupama FDJ.

Côté sportif, je n’ai pas eu un grand passif de coureur, j’ai arrêté de courir tôt, en junior, pour me consacrer à la mécanique. 

Depuis combien de temps travaillez-vous chez la FDJ Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope ?

C’est la première année que j’ai intégré l’équipe féminine professionnelle de la FDJ Nouvelle-Aquitaine-Futuroscope. J’ai pu faire le montage des vélos dès cet hiver et j’ai commencé mes vacations avec eux début mars.

Résultat d'un travail minutieux et appliquéRésultat d’un travail minutieux et appliqué | © Thomas Maheux

Que préférez-vous dans ce métier et à l’inverse ce que vous aimez le moins ?

Ce qui me plaît dans ce métier c’est la mécanique de précision, le lavage, et le suivi du matériel, ce que j’aime le moins, ce sont « les problèmes de dernière minutes ».

Quelle(s) différence(s) avez-vous constaté entre travailler avec des gars et avec des filles ? 

La différence entre les hommes et les femmes c’est qu’il y a moins de retour chez les femmes sur le matériel. Elles sont moins méticuleuses que les hommes et questionnent un peu moins aussi sur leur propre matériel.  

Est-ce qu’un nouveau vélo, un nouveau partenaire (…) sont des sources de motivation ou plutôt de remise en question ? 

C’est à la fois une source de motivation mais aussi beaucoup de remise en question sur le composant. Par exemple chez Sojasun Espoir où je travaille le SRAM tandis qu’avec Loudéac c’est du Shimano. Il faut savoir être polyvalent, c’est ce qui est beau dans ce métier, il faut s’intéresser à tout. Toujours suivre les nouveautés du groupe, cadre, et ces périphériques.

Souvent qualifié comme le travail de l'ombreSouvent qualifié comme le travail de l’ombre | © Thomas Maheux

Quelle est la principale évolution depuis que vous êtes dans ce métier ? Les cassettes avaient combien de pignons à vos débuts ? 

Sans aucun doute le disque, cela implique beaucoup de changement mais surtout plus de maîtrise au niveau des purges et du freinage.  Un autre changement important sera je pense, le passage à une cassette 12 vitesses mais aussi la professionnalisation du cyclisme féminin. Si je me rappelle bien, quand j’étais moi-même sur le vélo, j’avais 9 vitesses.  

Les disques vont-ils être imposés ? Si oui, quand ?

Le disque oui il va s’imposer car les marques commencent déjà à l’imposer aux équipes mais je pense que dans 3-4 ans il sera normalisé et arrivera plus dans le peloton des jeunes et amateurs.

Enviez-vous vos collègues de la Groupama-FDJ ? Pourquoi ? 

Non, je n’envie pas mes collègues de la Groupama FDJ car que vous soyez dans une équipe homme ou femme c’est la même chose. Si vous deviez monter un vélo en Shimano di2 le travail   est le même, la quantité de vélo est la même. La seule différence peut être sur la durée des courses qui sont moins longues et la durée des courses à étapes mais sinon on va partout dans le monde quand même.

Avec les coureuses, travaillez-vous (pour les retours) via les réseaux type what’s app ou en direct ? Que préférez-vous ?

L’échange est important avec la coureuse. Déjà, pour la confiance : les filles doivent être rassurées en cas de problèmes mécaniques ou autres. Il y a souvent des échanges sur les braquets utilisés, les positions en début de saison, le choix de la hauteur de jante, le type de boyaux, la pression, les réglages pour le vélo de CLM. Tout cela se fait en face ou par téléphone, on doit être joignable en cas de problème même lorsque nous sommes chez nous. Personnellement je préfère en direct car il peut toujours y avoir des malentendus avec le téléphone.

L'échange est primordial pour le travail du mécanicienL’échange est primordial pour le travail du mécanicien | © Thomas Maheux

Quelle est votre méthode pour relancer une fille après un changement de roue ou de vélo ? 

C’est la même méthode que chez les hommes, on attend que la fille remonte sur son vélo, cale puis on la pousse en courant derrière sur un maximum de distance.

Quel est le plus gros moment de stress dans ce métier ? 

Ce qui me procure le plus de stress c’est lorsque j’entends qu’il y a une chute lors d’une étape mais aussi avant les contrôles de vélos de CLM. En fonction des autorisations et règles, on est jamais certain à 100% que le vélo va bien passer le contrôle.

Comment voyez-vous votre métier dans 10 ans ? 

Je pense que le métier de mécanicien dans 10 ans sera totalement différent. Il aura beaucoup de changement, j’imagine que le nombre de pignons sera encore plus conséquent et qu’en revanche, il n’y aura plus qu’un plateau. Sûrement que les vélos seront encore plus légers. 

Croyez-vous au mono-plateau ? 

Oui je crois au mono-plateau, AquaBleu a déjà essayé en épreuve en ligne et des coureurs l’on eut lors de CLM donc pourquoi pas.

 

Par Jade WIEL