Guillaume, tu es l’organisateur de la X Race Adventure. Peux-tu rappeler aux internautes de Vélo 101 ton passé sportif et notamment cycliste ?
J’ai fait du VTT pendant dix ans de 1993 à 2003 où j’étais régulièrement dans le Top 10 français avec pour meilleur classement une 8ème place aux Championnats de France Elites. J’ai participé à six manches de Coupe du Monde. De 2003 à 2013, j’ai parcouru le monde en raid multisport avec les raids gauloises, la Coupe du Monde X Series Saab Salomon dans le team Lafuma où nous avons été champions France. Nous étions dans le Top 5 mondial à la lutte avec les Néo-Zélandais, les Australiens et les Américains qui sont les nations fortes du raid

D’où est venue cette idée de challenge extrême sur le Mont Ventoux ?
Quand j’ai arrêté la compétition, je me suis posé la question : quelle est la course que j’aurais aimé faire et qui n’existe pas ?

L’épreuve se disputera sous la forme de montées : roller ou ski-roulettes, VTT, course à pied, et vélo de route. Sur quelle échelle de temps, entre les premiers et les derniers selon toi ?
Pour l’avoir testé grandeur nature, j’ai mis 12 heures et je pense que l’on peut s’approcher des 11 heures. En général, les derniers mettent le double mais il y aura des portes horaires. Afin de rentrer dans « l’histoire » d’une course mythique, il faudra mettre moins de 18 heures et arriver avant minuit.

Entre les équipes et les individuels, sur combien de participants tables-tu ?
Pour une 1ère édition, je pense que nous allons dépasser les 200 inscrits avec une répartition quasi identique entre solo et par équipes.

Quels sont les sports qui sont les plus représentés sur les presque 200 inscrits que tu as déjà ?
Une majorité de triathlètes mais ce qui est intéressant c’est que l’on a de multiples fédérations représentées (FFC, FFA, FF Biathlon, ski, roller). Mais surtout énormément de non-licenciés (+ de 40%) ce qui démontre bien que l’on est dans la tendance de défi sportif qui se démocratise de plus en plus.

Le Ventoux sera-t-il privatisé ou, au contraire, la route sera ouverte ce jour-là, le 20 mai ?
Aujourd’hui à part le Tour de France et quelques rares gros évènements, il est impossible de privatiser une telle montagne. Le roller partant à 6h, les participants seront pratiquement seuls sur la route et pour le vélo l’amplitude entre les premiers et les derniers sera telle que les coureurs pourront s’accrocher aux touristes venus faire l’ascension.

Tu proposes aussi un challenge pompiers et une X Race Kids. Comment cela se présente ?
Je suis pompier donc j’essaye par ce challenge de développer le sport dans ma profession. L’objectif d’ici trois ans serait de voir chaque Service Départemental d’Incendie et de Secours de France représenté et de l’élargir à tous les uniformes. Parce que je veux que la X Race Adventure soit un évènement familial, il faut que chaque membre d’un même foyer puisse trouver un élément de satisfaction. En tant que parent, quand je vois mes enfants s’éclater, c’est aussi du bonheur. Donc la formule a tout pour réussir : des parcours exceptionnels, des animations pour tous, et une soirée de clôture avec un concert pop-rock

Pour l’instant, comment réagissent les marques techniques à ce mélange des genres ?
Nous vivons dans un monde très concurrentiel et les marques d’outdoor sont de plus en plus sollicitées et assez frileuses quant aux nouveaux concepts. C’est très dommage car la X Race est vraiment l’épreuve sur laquelle il faut investir. Le site qui est mythique et un formidable terrain de jeu pour tester le matériel, le concept qui reçoit un excellent retour des sportifs, le public très large et surtout la médiatisation importante puisque des chaînes TV vont retransmettre des images. Les marques attendent que l’on fasse nos preuves, je le comprends et je suis persuadé qu’elles vont suivre par la suite. Pour exemple, il n’y avait qu’une dizaine de concurrents au départ du premier Roc d’Azur.

Spontanément, quelle discipline forte permettra de mieux gérer les quatre types d’efforts ?
Le roller est le plus dur mais il se fait en premier donc je pense que les premiers signes de grosse fatigue viendront sur le VTT, la 3ème discipline, car c’est une montée longue, chose que les vététistes n’ont pas trop l’habitude de faire.

Quel sera l’enchaînement des quatre montées ?
Roller ou ski roue, puis trail, puis VTT, puis route. Il y aura 70 bénévoles répartis sur le parcours mais aussi pour toutes les animations sur la zone de transition

Quels conseils de préparation d’ici le 20 mai, pourrais-tu donner ?
Ce sont des efforts longs dans les filières d’endurance pure donc il vaut mieux s’entraîner à gravir des montagnes plutôt que des collines ! C’est de la gestion constante, ne jamais dépasser son seuil. Il faut l’aborder étape par étape, ne pas voir l’ensemble mais plutôt finir chaque discipline et passer à l’autre sans penser à tout ce qu’il reste à faire

Pour l’avenir, penses-tu développer ce concept à d’autres cols mythiques en France, à l’étranger en Europe, sur d’autres continents ?
La X Race Adventure, ce n’est pas que la course mythique des quatre ascensions, c’est aussi le format light et médium (deux et trois ascensions), beaucoup plus abordable et surtout les formules relais à faire entre amis. Les perspectives de développement sont internationales avec un championnat X Race sur une manche par continent et une finale en France. L’été, créer le X Race Tour avec la tournée des stations de ski sur un format mini (2 à 3 heures) avec une épreuve tous les deux jours sur dix jours. A chaque fois le même principe : une montagne mythique et des animations.

Quels sont tes objectifs de participation ?
A trois semaines de l’évènement, nous avons plus de 150 inscrits. J’aimerais passer la barre des 200.

Informations complémentaires et inscriptions sur www.xrace-adventure.com.