Pascale, tu es une des trois femmes qui ont réalisé le doublé Haute Route des Alpes puis des Pyrénées, laquelle des deux a été la plus dure à gérer ?
Pour moi, parce que je revenais d’une tendinite au genou, la Haute Route des Alpes a débuté de façon incertaine. Avec trois semaines de repos forcé juste avant, je ne savais pas si le genou tiendrait le coup une seule étape, voire la semaine au complet. Donc côté gestion d’effort, j’ai débuté tout doucement la Haute Route des Alpes. Pour la Haute Route des Pyrénées, voyant que tout s’était bien passé pour les Alpes, j’ai pu la faire avec plus de confiance.

Qu’est-ce qui t’a poussé à relever ce défi ?
J’adore grimper. Vous avez, en France, l’un des plus beaux terrains de jeu avec tous vos cols. C’est ce qui m’attirait dans ce défi, et le fait que je n’avais pas encore fait de vélo dans les Pyrénées. Je voulais vraiment découvrir une nouvelle région.

Quel est ton passé de cyclosportive ?
J’avais fait la Haute Route des Alpes en 2012, et j’avais adoré cette expérience intense. Ça m’avait permis de découvrir de nouveaux coins et de nouveaux défis. Je voulais répéter l’expérience cette année, en sachant un peu plus à quoi m’attendre. Côté vélo, ça fait une bonne dizaine d’années que je pratique ce sport. Certaines années, les objectifs sont moindres, d’autres années avec des objectifs plus sérieux. Je fais de la compétition sur les circuits provinciaux et nationaux au Canada, pour le plaisir, dans les catégories d’âge amateur. Typiquement, j’arrive à me démarquer dans les contre-la-montre ainsi que les longues montées.

Sportivement, quelle était celle des deux Hautes Routes qui était la plus relevée ?
Les deux Hautes Routes étaient bien différentes, et mon approche pour les deux l’a été aussi. Je suis partie plus mollo dans les Alpes, donc les étapes se sont super bien passées, malgré la longueur de celles-ci. Par contre, dans les Pyrénées, certaines étapes m’ont paru plus difficiles malgré qu’elles soient moins longues, à cause de l’irrégularité des pentes et du fait que je ne connaissais pas du tout les cols.

Comment as-tu géré la semaine de break entre les des épreuves et la récupération ?
À la fin de la Haute Route Alpes je me sentais très bien, avec très peu de fatigue accumulée. La semaine entre les deux a été passée à Nice et son arrière-pays, que je connais très bien pour y avoir fait plusieurs stages d’entraînement au cours des dernières années. Du vélo pratiquement tous les jours, entre 1h et 2h30, quelques montées au cours de la semaine, mais pas vraiment d’intensité. Seulement pour entretenir les bonnes sensations dans les jambes et éviter de créer une fatigue supplémentaire. Des étirements, de bonnes nuits de sommeil, de la glace sur le genou, etc.

Quel est ton programme d’ici cette fin de saison ?
Je suis de retour au Québec, alors je compte bien profiter des belles semaines d’automne pour continuer à rouler à l’extérieur pour le plaisir. Je n’ai plus d’objectifs précis pour le reste de la saison, si ce n’est de rouler en fonction de comment je me sens, et de profiter de ma bonne forme physique du moment.

Comment gères-tu ton activité sportive avec la météo capricieuse du Canada ?
De novembre à mars-avril, on s’entraîne à l’intérieur, sur home trainer. La plupart des entraînements sont de type intervalles, pour maximiser l’intensité sur un court laps de temps. C’est très payant à faire. On passe beaucoup moins de temps sur le vélo (1h-1h30), mais par contre c’est plus intense. En complément, je fais de la marche, un peu de course à pied, des sports de raquette, etc. Mais le vélo reste mon sport principal, même l’hiver.

L’an prochain on annonce trois Hautes Routes d’affilée avec les Dolomites en entrée, quel sera ton menu ?
Aucune idée ! Je dois me laisser le temps de tout bien décanter, d’apprécier ce que je viens de vivre et de réaliser le défi que je viens de compléter. On verra après !

Propos recueillis le 12 septembre 2013.