Le Montpelliérain Stéphane Goubert aura accompli seize années dans les rangs professionnels à un très bon niveau. A 39 ans, il était temps pour lui de tourner la page, ce qu’il a fait durant l’hiver. Tourner la page pour en écrire de nouvelles dans un chapitre cycliste auquel il a choisi de rester fidèle. Son avenir, il l’envisage auprès de ce milieu qu’il a côtoyé durant une très longue carrière. Il est encore trop tôt pour préciser le poste qu’occupera dans le futur Stéphane Goubert, mais c’est en attendant avec plaisir que nous avons retrouvé la silhouette du grimpeur auprès des coureurs du Tour du Haut Var le week-end dernier. Trois fois dans le Top 20 du Tour de France, meilleur coureur français classé sur la Grande Boucle en 2007, l’Héraultais nous donne des nouvelles de sa nouvelle vie à côté du vélo… mais pas trop loin non plus.

Stéphane, depuis le terme de votre carrière, que devenez-vous ?
Je me repose un peu ! J’ai des projets qui se mettent en place petit à petit, on ne peut pas trop en parler pour l’instant, mais mon but est de rester dans le milieu du cyclisme professionnel.

Vous venez de passer votre premier hiver sans faire le métier, ça fait quoi ?
Au début on garde de vieux réflexes. On a un peu de scrupules à manger un peu de tout et de n’importe quoi. Mais en même temps ça fait du bien de manger différemment, de se reposer, de prendre son temps. J’ai malgré tout eu un hiver assez occupé, plus que quand j’étais coureur. Ca fait drôle mais c’est un choix qui a été longuement réfléchi et ça se passe bien.

Vous n’avez tout de même pas complètement cessé l’activité cycliste ?
J’ai repris un peu le sport, j’ai repris un peu le vélo. Malgré le temps, je roule un petit peu pour me faire plaisir. J’essaie de garder la ligne.

Vers quels domaines souhaiteriez-vous vous ouvrir dans le cadre de votre reconversion ?
J’aimerais vraiment rester dans le milieu professionnel du vélo. Je pense avoir pas mal encore à donner. J’ai envie de partager tout ce que j’ai appris pendant seize ans, de rendre au vélo ce qu’il m’a donné. C’est un sport qui est magnifique, avec de belles organisations. Il y a plein de choses à faire.

Si vous aviez trois possibilités, par ordre de préférence, ce serait lesquelles ?
Ce serait de faire partie d’une équipe, de monter une structure ou de devenir directeur sportif…

On vous a croisé sur le Tour du Haut Var, dans quel état d’esprit ?
Je suis venu avec l’Union Nationale des Cyclistes Professionnels (UNCP) et son président Pascal Chanteur. Il est venu voir un peu les coureurs, s’il n’y a pas de problèmes en ce début de saison, si tout se passe bien. Je suis venu par amitié pour Pascal et parce que ça me fait plaisir de revoir un peu tout le monde.

A priori tout va bien ?
Oui, je pense qu’il n’y a pas trop de problèmes en ce début de saison mais il faut quand même que l’UNCP montre qu’elle est là, que les coureurs se montrent rassurés. Ca ne se voit pas trop de l’extérieur mais l’UNCP fait beaucoup de travail pour le bien-être des coureurs, qu’ils aient un peu plus de droits. C’est énormément de travail et ça fait du bien de voir sur le terrain tout le travail pensé dans de nombreuses réunions.

Maintenant que vous êtes de l’autre côté, est-ce une action que vous souhaitez suivre ?
Non, je pense qu’il y a une équipe qui est en place et qui fait un travail formidable. Pascal me parle des problèmes, il me demande mon avis, on en discute. Mon rôle est là. S’il a besoin de moi, il sait que je suis là, mais pour l’instant je ne le fais que par amitié et par bonheur.

Allez-vous passer des brevets ?
Oui, je suis déjà inscrit sur la liste. J’espère que ça va bien marcher. Je languis de passer ces brevets. C’est un diplôme qu’il faut absolument avoir et qui viendra clore mes seize années passées dans le vélo, fermer la parenthèse et mettre une touche finale à toute l’expérience que j’ai accumulée durant ces seize années.

Propos recueillis à La Croix Valmer le 20 février 2010.