Un gros nuage noir est venu s’installer dernièrement au-dessus des organisations cyclistes françaises. En 2011, la présence d’un gendarme sur une épreuve coûtera plus cher, demesurément plus cher : 12 euros contre 2,40 euros jusqu’à présent. De quoi susciter de l’angoisse auprès des organisateurs bénévoles, qui ne se voient pas assumer ce surcoût majeur. Inquiets, le président de la Fédération Française de Cyclisme David Lappartient et le président de la Ligue Nationale du Cyclisme Marc Madiot sont donc allés hier à la rencontre des autorités françaises afin de leur faire part de leurs vives inquiétudes et de celles des organisateurs de courses cyclistes. Ils ont été reçus à Paris par Michel Bart, préfet et directeur de cabinet du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, ainsi que des conseillers du Ministre.

Durant cette entrevue, David Lappartient et Marc Madiot ont pu exposer, devant un auditoire attentif et réceptif, les conséquences de l’arrêté ministériel du 28 octobre dernier fixant le montant des remboursements de certaines dépenses supportées par les forces de police et de gendarmerie. Ils ont pu expliquer la spécificité du sport cycliste : son déroulement sur la voie publique, la gratuité de son spectacle, ses organisations quasi-exclusivement bénévoles au sein d’associations à but non lucratif et ne nécessitant pas d’équipement particulier. Michel Bart et ses conseillers ont été sensibles aux arguments développés à juste titre par les deux présidents. Soucieux de préserver les organisations cyclistes et conscient de la spécificité du cyclisme, le Directeur de Cabinet du Ministre a formulé quatre propositions :

• l’établissement d’une convention cadre Ministère de l’Intérieur/FFC-LNC sur le principe de couverture des épreuves cyclistes par les forces de l’ordre
• l’augmentation du coût des forces de l’ordre pour l’année 2011 sur la base de 15 %, à prestation égale, par rapport au coût réellement supporté en 2010
• l’identification d’un dispositif adapté à chaque course en fonction de sa spécificité et de son importance
• la création d’un comité de suivi (Ministère/FFC-LNC) pour harmoniser les pratiques diverses et résoudre les difficultés locales

Les organisations françaises se dirigent donc vers un compromis acceptable afin de poursuivre la bonne organisation de leurs épreuves et d’y conserver un digne niveau de sécurité. Une nouvelle réunion aura lieu le mercredi 5 janvier afin de finaliser la convention cadre. Quelques changements devraient en outre intervenir dans les mois à venir, notamment un renforcement du rôle des signaleurs, qui disposeront d’une formation à cet égard et se verront doter de certaines prérogatives.