Alberto Contador. Le vif démarrage de Michele Scarponi, auquel ont répondu Nibali, Kreuziger et Garzelli dans le dernier kilomètre de l’ascension hier, a mis en lumière un Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) limité, incapable d’accompagner le mouvement, même si par chance aucune différence n’a finalement été enregistrée au sommet. « Nous nous sommes beaucoup observés dans le final car nous savions que ce n’était pas une arrivée très exigeante, raconte le Madrilène, moins bien placé que ses adversaires à ce jour. Ca a fini vite car ils voulaient reprendre l’échappé. Moi j’ai terminé sans problème. Mes sensations sont assez bonnes et c’est simplement un jour de compétition de plus. Pour moi l’étape vraiment décisive sera sans aucun doute celle de dimanche sur l’Etna. Là il y aura des écarts. »

Michele Scarponi. Au rang des favoris, l’Italien Michele Scarponi (Lampre-ISD) demeure le coureur à qui la première étape de montagne a le mieux réussi hier. Revenu trop tard sur l’homme de tête, qu’il n’a réussi à dépasser qu’un mètre après la ligne d’arrivée, le grimpeur italien s’est octroyé au passage 12 secondes de bonification qui lui permettent de creuser l’écart avec ses principaux adversaires. Il possède à présent 10 secondes d’avance sur Nibali et 16 sur Contador. « Je regrette de n’avoir pas gagné mais plutôt que de me demander si je suis parti trop tard ou non je préfère m’arrêter sur les 12 secondes de bonification gagnées, admet Michele Scarponi, 5ème du général à 14 secondes du Maillot Rose. Sur une montée aussi roulante que celle de Montevergine, je crois qu’on peut dire que c’est un bon butin. »

Vincenzo Nibali. Pour le Sicilien Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale), il n’était pas question hier de déclencher la course au Maillot Rose. Mais pas question non plus de laisser filer un adversaire. Il a donc répondu du tac au tac au démarrage de Michele Scarponi dans le dernier kilomètre. « Je suis satisfait du résultat du jour, a-t-il affirmé. Malgré le fait que c’était une pente roulante, il était important de s’y montrer brillant. J’ai demandé aux gars de ne pas trop en faire en tête de peloton afin de ne pas brûler d’énergie sur une telle étape. Leur soutien sera fondamental sur les étapes à venir. Dans la phase finale, j’ai marqué de près Scarponi parce que je m’attendais à une attaque de sa part. Je ne me suis pas fait surprendre et ce n’est qu’au sprint que Garzelli et Kreuziger mont débordé. Faire mieux sur un tel terrain aurait été difficile. »

Bart De Clercq. Vainqueur-surprise à l’arrivée de la première étape de montagne hier, le Belge Bart De Clercq (Omega Pharma-Lotto) a ouvert son palmarès de la plus belle des manières. A l’attaque à 7 kilomètres de l’arrivée, il a accompli la fin de l’ascension à l’avant pour conserver une roue d’avance sur le peloton des favoris revenu à toute vitesse dans l’ultime kilomètre. « On m’a signalé dans l’oreillette que j’étais parvenu à prendre une trentaine de secondes au peloton, raconte le néo-pro. Sous la flamme rouge, j’en possédais encore une vingtaine. Je savais qu’ils revenaient, je les sentais derrière moi, mais dans le dernier kilomètre je me suis retourné plusieurs fois, j’ai vu qu’ils avaient accéléré mais la marge que je possédais a finalement été suffisante pour tenir jusque sur la ligne. »

Christophe Le Mével. Ceux qui avaient mis la 10ème place finale de Christophe Le Mével (Garmin-Cervélo) sur le Tour de France 2009 sur le compte d’un heureux concours de circonstances en sont pour leurs frais ces temps-ci car le coureur breton impressionne de jour en jour. 4ème du classement général à 5 secondes, il a signé hier son quatrième Top 10 consécutif sur une étape du Giro, ce qui le place en outre au 2ème rang du classement par points derrière Alessandro Petacchi. « A priori, le Maillot Rose ne veut pas de moi, a commenté le Français. Quoi qu’il en soit je vais maintenant me focaliser sur le classement général avec la mentalité d’un sniper d’étape. Dans le dernier kilomètre vers Montevergine di Mercogliano, j’ai été gêné dans le sprint final par… Alberto Contador. Quand ça arrive, surtout en haut d’un col, c’est plutôt un signe positif ! »

L’étape du jour :

8ème étape : Sapri-Tropea (217 km). Entre l’arrivée en altitude à Montevergine di Mercogliano hier et celle sur les pentes de l’Etna demain, c’est une étape de transition qui se dispute aujourd’hui entre Sapri (Campanie) et Tropea (Calabre). L’étape ne quittera pas les bords de mer durant les 217 kilomètres de son tracé. Son relief sans difficulté apparente ne sera pas tout plat pour autant et l’on pourrait avoir des surprises dans le final, sur des routes plus accidentées qu’il n’y paraît. Aussi il n’est pas dit que les sprinteurs soient en mesure de s’expliquer à l’arrivée, car une courte bosse de 650 mètres à 7,8 % viendra précéder les 1300 derniers mètres en direction de la ligne. Une rampe de lancement parfaite pour un puncheur explosif dont le peloton du Tour d’Italie regorge. Encore faudra-t-il franchir la bosse avec suffisamment d’avance.