Edward Beamon, pouvez-vous nous présenter votre sponsor, puis votre équipe ?
Champion System est une entreprise impliquée dans le sport, dans les vêtements de sport en particulier. Elle s’illustre notamment dans les disciplines de base, telles que la course à pied, le triathlon, et, bien sûr, le cyclisme. Le siège est à Hong-Kong, les usines en Chine, et le bureau principal est à New York. L’ambition du propriétaire de Champion System est de supporter le cyclisme et le sport chinois et asiatique. Nous voulons avoir des entrées sur les courses en Europe, aux Etats-Unis, et en Asie. C’est pourquoi nous avons une base en Belgique, une en Asie et une plus petite ici, aux Etats-Unis.

Depuis combien de temps le team Champion System est-il au niveau continental Pro ?
Ce projet est né il y a plusieurs années mais à une échelle inférieure. C’est en juillet 2011 que Champion System est devenu le partenaire principal et cette année le team a accédé à la deuxième division. Nous sommes la première équipe continentale pro en Asie, sur la voie d’être World Tour, disons pour 2015. Avec une présence sur un des grands tours, le Giro ou la Vuelta, plutôt que sur le Tour de France en 2014 qui, on le sait, est le plus grand événement cycliste au monde, mais aussi le plus difficile d’accès.

Le cyclisme asiatique arrive sur la planète vélo, comment percevez-vous cette arrivée ?
Avec notre vision, on se rend compte qu’en Europe, par exemple, le cyclisme est perçu, pratiqué, apprécié différemment selon les pays. Courir en Asie, c’est une seule vision, un seul niveau. Courir ici en Amérique, c’est également différent, et on sait que la tradition est en Europe. Nous avons déjà fait pas mal d’épreuves hors catégories en Europe, c’est le moyen pour les coureurs de progresser plus vite, avec les meilleures équipes du monde. Le calendrier Asie permet aux coureurs de se rassurer, de faire le métier, et somme toute, de progresser.

L’Asie c’est aussi le berceau des grandes marques, des grands fabricants. Pensez-vous que le continent va rattraper son retard sportivement parlant ?
La Chine est un pays d’un milliard quatre cents millions d’habitants, il y a un berceau incroyable pour des athlètes. C’est aussi une économie qui croît très vite. Le futur du cyclisme est lié à cette progression, à l’implication de la Chine et plus généralement de l’Asie.

Pour la première fois, une équipe asiatique court sur le continent américain. Comment réagissent les trois coureurs Chinois que vous avez engagés ?
Ils viennent des mêmes altitudes, ce n’est donc pas un souci pour eux, et ils s’y adaptent parfaitement. Hier, ils ont découvert les routes en terre battue, ça a été une surprise pour eux, surtout sur le continent américain. Mais ils ont apprécié, car ils sont là pour découvrir, et ont déjà croisé les routes du nord de la France et de Belgique sur certaines classiques. Ils sont excités de courir et apprécient tous les instants. Les expériences sont toutes bonnes à prendre pour eux, et s’échapper en fait bien sûr partie.

Quel va être votre programme sportif pour cette fin de saison ?
Nous sommes qualifiés pour les championnats du monde de contre-la-montre par équipes, mais nous n’allons sans doute pas concourir, c’est trop tôt. Nous allons disputer Paris-Bruxelles et quelques courses en Belgique. Au delà, nous allons courir jusqu’en novembre, il y a deux courses par étapes en hors catégorie. Notre calendrier est bien rempli.

Propos recueillis à Aspen le 23 août 2012.