Fuyant un peu plus chaque année la grisaille et les températures frisquettes du Vieux Continent, le peloton a tendance à prolonger son séjour aux antipodes. Après le Tour Down Under, et avant l’Herald Sun Tour, où Chris Froome (Team Sky) fera sa rentrée du 3 au 7 février, il y a désormais la Cadel Evans Great Ocean Race. L’épreuve de Geelong créée l’an dernier afin de célébrer la sortie du seul vainqueur australien du Tour de France est appelée à durer dans le temps. Sans Cadel Evans, 5ème de la dernière course de sa carrière il y a un an, elle continue à attirer de grands noms du peloton en quête de sensations.

Et des sensations, le tracé de la Cadel Evans Great Ocean Race a de quoi en donner. La longue bosse du circuit final vient durcir une course qui tient déjà de la jolie petite classique. Les puncheurs ne manqueront pas d’y rendre la vie dure aux sprinteurs à la recherche d’une victoire. C’est Rafael Valls (Lotto-Soudal) qui s’y exprime le premier en se dégageant à 25 kilomètres de l’arrivée avec Cameron Meyer (Data Dimension) et Salvatore Puccio (Team Sky). Les équipes WorldTour prennent alors le dessus quand l’échappée matinale était avant tout représentée par des coureurs d’un niveau inférieur – Josh Berry (Saint-George Merida), Alessandro De Marchi (BMC Racing Team), Adrian Hegyvary (Team Novo Nordisk), Kristian House (One Pro Cycling), Pat Lane (AvantiIsowhey) et Morgan Smith (Kenyan Riders Downunder).

L’assaut de Rafael Valls provoque l’éclatement du peloton, mais il reste des coureurs puissants à la poursuite du trio de tête qui s’attaque à la dernière boucle de 20 kilomètres avec 19 secondes d’avance. Ce sera insuffisant pour espérer contenir un retour de Peter Kennaugh (Team Sky). Le champion de Grande-Bretagne, intenable dans le dernier franchissement de la bosse, rentre au train sur Rafael Valls, qu’il dépasse sans un regard pour prolonger l’effort en danseuse jusqu’à la bascule. Il lui reste alors 12 kilomètres à accomplir, seul devant, mais l’écart qu’il creuse dans la section descendante va déstabiliser les quelques pousuivants rassemblés au sein d’un groupe d’une vingtaine d’éléments.

Après un bel effort de soliste, c’est en vainqueur solitaire que Peter Kennaugh rallie l’arrivée à Geelong, où le peloton des poursuivants est réglé au sprint par Leigh Howard (IAM Cycling) devant Niccolo Bonifazio (Trek-Segafredo), Pim Ligthart (Lotto-Soudal) et le quadruple lauréat du Tour Down Under Simon Gerrans (Orica-GreenEdge).

Classement :

1. Peter Kennaugh (GBR, Team Sky) les 174 km en 4h04’59 » (42,6 km/h)
2. Leigh Howard (AUS, IAM Cycling) à 6 sec.
3. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
4. Pim Ligthart (PBS, Lotto-Soudal) m.t.
5. Simon Gerrans (AUS, Orica Greenedge) m.t.
6. Nathan Haas (AUS, Dimension Data) m.t.
7. Alexey Tsatevitch(RUS, Team Katusha) m.t.
8. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
9. Enrico Battaglin (ITA, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
10. Dion Smith (NZL, One Pro Cycling) m.t.