Si Mikel Landa (Team Sky) est manifestement supérieur individuellement à l’ensemble de ses adversaires, l’Espagnol est contraint d’adopter une tactique défensive, bridé autant par la faiblesse du Team Sky que par la force collective des équipes Astana et Ag2r La Mondiale. Au vu de la nature montagneuse de son parcours et de l’aisance affichée par le Basque sur les deux premières étapes en ligne, il était pourtant difficile d’imaginer que le Tour du Trentin se jouerait à coups de secondes de bonification. Et pourtant ! La dernière étape de l’épreuve de préparation au Tour d’Italie pour certains, à Liège-Bastogne-Liège pour d’autres, aura réservé bon nombre de surprises du départ jusqu’à la ligne d’arrivée que franchissent une grosse dizaine d’unités au sein d’un même groupe.

Etait-ce pour jouer le jeu d’équipe ou simplement pour se rassurer après deux étapes mal négociées, toujours est-il que Vincenzo Nibali (Astana) est d’humeur offensive dès la première partie de l’étape. Le Sicilien est l’un des acteurs majeurs d’une échappée royale qui présente à elle seule cinq classements généraux du Tour du Trentin ! Aux côtés du champion du Tour 2014, lauréat au Trentin en 2008 et 2013, figure en effet Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini), triple vainqueur en 2004, 2006 et 2007. Le jeune Alexander Foliforov (Gazprom-RusVelo) complète ce trio magique que le peloton sous les ordres du Team Sky ne désire pas laisser filer. La jonction s’opère donc logiquement dans la Forcella di Brez et sa montée de 7 kilomètres avec des pourcentages régulièrement au-delà des 10 %.

La difficulté située à 35 kilomètres de l’arrivée n’aura cependant pas l’impact escompté en dépit des nombreuses escarmouches qui agitent le peloton. Et même si Mikel Landa se retrouve un temps en danger, cerné par trois Astana, Jakob Fuglsang, Tanel Kangert et Michele Scarponi, et trois Ag2r La Mondiale, Romain Bardet, Hubert Dupont et Domenico Pozzovivo, ses adversaires ne profiteront pas de cette supériorité numérique pour le mettre en danger. Au contraire, un groupe parvient à rentrer de l’arrière pour le plus grand bonheur du leader qui retrouve l’aide providentielle d’un de ses coéquipiers, Philip Deignan.

Le peloton étant groupé et ses rivaux directs étant sous contrôle, Mikel Landa pensait donc vivre une fin d’étape paisible. C’est vite oublier que des bonifications étaient accordées à l’arrivée de cette étape et qu’elles demandaient au Basque de rester alerte. Deux hommes étaient encore susceptibles de renverser l’Espagnol à ce petit jeu, Jakob Fuglsang et Tanel Kangert revenu à huit secondes grâce à son succès de la veille. L’Estonien décidément en grande forme pouvait inquiéter Mikel Landa en cas de deuxième victoire consécutive et c’est exactement ce qu’il réalise à Clès. Mais, in extremis, le grimpeur du Team Sky s’intercale entre Jakob Fuglsang et Matteo Busato (Southeast-Venezuela) pour prendre la 3ème place et les quatre secondes de bonification qui vont avec. Celles-ci lui permettent de sauver sa tête et de remporter le Tour du Trentin pour deux secondes.

Classement 4ème étape :

1. Tanel Kangert (EST, Astana) les 160,9 km en 4h07’29 » (39,0 km/h)
2. Matteo Busato (ITA, Southeast-Venezuela) m.t.
3. Mikel Landa (ESP, Team Sky) m.t.
4. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) m.t.
5. Patrick Konrad (AUT, Bora-Argon 18) m.t.
6. Sergey Firsanov (RUS, Gazprom-RusVelo) m.t.
7. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
8. Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.

Classement général final :

1. Mikel Landa (ESP, Team Sky) en 14h44’48 »
2. Tanel Kangert (EST, Astana) à 2 sec.
3. Jakob Fuglsang (DAN, Astana) à 14 sec.
4. Sergey Firsanov (RUS, Gazprom-RusVelo) à 19 sec.
5. Patrick Konrad (AUT, Bora-Argon 18) à 24 sec.
6. Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
7. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 28 sec.
8. Emanuel Buchmann (ALL, Bora-Argon 18) à 30 sec.