Comme le témoin de la fragilité des courses émergentes, le Tour de Turquie qui partira demain pour huit jours de course affiche un visage bien terne cette année. Au point qu’il est légitime de s’interroger sur l’avenir de l’épreuve. De six équipes WorldTour qu’elle séduisait pas plus tard qu’il y a un an, la course des deux continents n’en comptera plus que deux cette année. Pour un plateau bien pauvre eu égard à ce qu’il fut dans un passé encore tout frais.

Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer le déclin relatif du Tour de Turquie. D’abord un changement d’organisateur qui a donné lieu à quelques incertitudes quant au maintien de l’épreuve au calendrier et alimenté la méfiance des plus grandes équipes. Ensuite l’inéluctable crainte du peloton quant à sa sécurité alors que redouble les conflits en Syrie voisine et que la Turquie a été la cible d’un certain nombre d’attentats-suicide ces derniers mois. Enfin l’émergence de courses concurrentes comme le Tour de Croatie (dont la conclusion demain coïncidera avec le départ turc) et le Tour du Yorkshire (dont le départ vendredi prochain intervient lui aussi en plein Tour de Turquie).

Dans ce contexte, on ne trouvera donc que les équipes Lampre-Merida et Lotto-Soudal pour maintenir la présence des WorldTeams sur les routes magnifiques du littoral méditerranéen. La formation belge fera le déplacement avec André Greipel et son train, le sprinteur allemand étant plus que jamais à la recherche de sensations et de victoires, lui dont le compteur est resté bloqué sur les deux sprints accrochés fin janvier au Challenge de Majorque… De son côté la formation Lampre-Merida se présentera en Turquie avec le sprinteur Roberto Ferrari et le tenant du titre Kristijan Durasek, néanmoins affaibli par une chute dont il a été victime dimanche dernier au Tour des Apennins.

Face à eux, on retrouvera des représentants des équipes Delko Marseille Provence KTM (Rémy Di Gregorio et Daniel Diaz), CCC Sprandi Polkowice (Davide Rebellin), Caja Rural-Seguros RGA (Pello Bilbao et Luis Mas), Southeast-Venezuela et Nippo-Vini Fantini.

Le parcours, lui, a subi quelques aménagements tout en préservant l’essentiel. Il partira d’Istanbul, d’où il s’achevait par le passé, pour visiter les belles stations balnéaires de la côte sud du pays. Ses étapes décisives passeront à nouveau par Elmali et Selcuk, lesquelles ont été repoussées en toute fin de course. L’ascension de 11,5 kilomètres vers Elmali (1850 mètres) interviendra vendredi, la rude montée vers la Maison de la Vierge Marie à Selcuk fera office de juge de paix dimanche en huit.

Le parcours du Tour de Turquie 2016 :

• 1ère étape (dimanche 24 avril) : Istanbul-Istanbul (129,2 km)
• 2ème étape (lundi 25 avril) : Kapadokya-Kapadokya (154,1 km)
• 3ème étape (mardi 26 avril) : Aksaray-Konya (158,9 km)
• 4ème étape (mercredi 27 avril) : Seydisehir-Alanya (187 km)
• 5ème étape (jeudi 28 avril) : Alanya-Kemer (189,3 km)
• 6ème étape (vendredi 29 avril) : Kumluca-Elmali (116,9 km)
• 7ème étape (samedi 30 avril) : Fethiye-Marmaris (128,6 km)
• 8ème étape (dimanche 1er mai) : Marmaris-Selcuk (201,7 km)

Les 10 derniers vainqueurs :

2015 : Kristijan Durasek (CRO, Lampre-Merida)
2014 : Adam Yates (GBR, Orica-GreenEdge)
2013 : Natnael Berhane (ERY, Team Europcar)
2012 : Aleksandr Dyachenko (KAZ, Astana)
2011 : Alexander Efimkin (RUS, Team Type 1-Sanofi Aventis)
2010 : Giovanni Visconti (ITA, ISD-Neri)
2009 : Daryl Impey (AFS, Barloworld)
2008 : David Garcia (ESP, Karpin-Galicia)
2007 : Ivaïlo Gabrovski (BUL, Storez Ledecq Materiaux)
2006 : Ghader Mizbani (IRI, Giant Asia Racing Team)