N°1 : Fabio Aru (Astana)

On l’attendait comme le coureur capable de dynamiter un Tour de France où l’attentisme est souvent roi, mais force est de constater que Fabio Aru n’a pas su remplir sa mission. Le Sarde a bien tenté quelques attaques, mais les a menées la plupart du temps avec peu de conviction et à contretemps. Bien que cette première expérience sur la Grande Boucle puisse s’avérer utile à l’avenir, elle s’est malgré tout terminée en eaux de boudin, l’Italien ayant perdu pied dans le col de Joux Plane sur la dernière étape de montagne pour être repoussé au 13ème rang du classement final. Avant le mois de juillet, Fabio Aru s’était fait discret à l’exception d’une victoire d’étape au Critérium du Dauphiné. Après le mois de juillet, malgré un rôle actif dans la course olympique et quelques places de choix sur les semi-classiques italiennes de fin de saison, le vainqueur de la Vuelta 2015 est resté, dans l’ensemble, loin de son meilleur niveau.

N°2 : Mikel Landa (Team Sky)

Son transfert dans l’équipe Sky devait marquer son envol après une année 2015 pleine de promesses, mais Mikel Landa a raté son entrée dans la cour des grands. Leader de la formation britannique sur le Giro, le Basque devait poser pied à terre au cours de la 10ème étape. Pourtant, au cours de la première semaine, l’Espagnol semblait avoir laissé derrière lui une première partie de saison tronquée en raison d’un mystérieux virus qui l’avait mis sur la touche jusqu’à la Semaine Internationale fin mars. Son succès d’étape au Tour du Pays Basque et sa victoire pleine de maîtrise au Tour du Trentin le replaçaient sur de bons rails au meilleur moment. Mais la maladie l’a rattrapé subitement, au lendemain de cette journée de repos. Mikel Landa passera le reste de la saison dans un relatif anonymat, se mettant au service de Chris Froome sur le Tour et renonçant à participer à la Vuelta, vaincu par une douleur à la hanche.

N°3 : Pierre Rolland (Cannondale-Drapac)

En franchissant l’Atlantique l’hiver dernier, Pierre Rolland fondait de grandes ambitions qu’il n’a pas été en mesure de tenir. Les nouvelles techniques de travail voulues par Jonathan Vaughters qui avait salué un potentiel encore inexploité n’ont pas porté leurs fruits. Dans son approche du Tour, l’Orléanais avait privilégié l’entraînement, quitte à délaisser la compétition. C’est donc avec des résultats en berne (18ème de Paris-Nice, 15ème du Tour de Romandie, 10ème du Dauphiné) que le grimpeur de 30 ans abordait la Grande Boucle. Un Tour de France dont il est resté l’un des grands malchanceux. Deux vilaines chutes, l’une dans la descente de Peyresourde, l’autre en direction de Saint-Gervais, allaient anéantir ses espoirs de Top 10. Son Tour d’Espagne délicat n’allait pas relever une saison 2016 au goût d’inachevé.

N°4 : Jurgen Van Den Broeck (Team Katusha)

Depuis qu’il a échoué au pied du podium du Tour 2012 derrière Bradley Wiggins, Chris Froome et Vincenzo Nibali, Jurgen Van Den Broeck a perdu l’habitude de fréquenter les sommets mondiaux. Il est vrai que le coureur est capable du meilleur comme du pire, mais c’est sa facette la plus sombre qu’il a affichée cette année. Alors qu’il aspirait à un nouveau départ dans l’équipe Katusha, le Belge est retombé dans l’anonymat le plus total avec pour principal résultat une 8ème place au Tour de Californie. Pas étonnant dès lors de quitter la formation russe un an seulement après l’avoir intégrée. En 2017, au sein de l’équipe LottoNL-Jumbo, Jurgen Van Den Broeck laissera ses ambitions personnelles de côté sur les Grands Tours en se mettant au service de Robert Gesink et Steven Kruijswijk.

N°5 : Michal Kwiatkowski (Team Sky)

A 26 ans, Michal Kwiatkowski arrive à un âge où stagner revient à régresser. Et pour sa première année dans l’équipe Sky, le Polonais n’a certainement pas comblé les attentes du groupe sportif britannique. Auteur, comme à son habitude, d’un excellent début de saison, l’ancien champion du monde s’est rapidement éteint après avoir dominé Peter Sagan au GP E3. Absent des avant-postes sur les classiques comme sur les courses par étapes d’une semaine sur la suite de la saison 2016, Michal Kwiatkowski devra rapidement redresser la barre à l’heure où son manque de régularité devient problématique. Une chose est sûre, le Polonais a le talent pour réaliser un bien meilleur exercice que celui qu’il a livré cette année, malgré sa victoire sur le petit Tour des Flandres et le port du maillot rouge pendant 24 heures au début de la Vuelta.