Ludovic, quel bilan tirez-vous du Challenge Cyclo’Tour Rotor 2013 ?
C’est un bilan positif. L’année 2013 a été bonne, même si la météo n’a pas toujours été au beau fixe. Comme toute épreuve de vélo, nous sommes météo-dépendant. Malgré tout, on note une augmentation des inscriptions sur toutes les épreuves. Tous sont ravis et prêts à revenir l’année prochaine. Autre chose importante pour nous : il n’y a pas eu d’accidents graves sur ces épreuves-là.

L’année a été riche en nouveauté avec des épreuves qui disparaissent, mais des épreuves par étapes qui font leur trou. Comment vous placez-vous dans ce cyclosport nouveau ?
C’est vrai que nous sommes dans une période charnière du cyclosport. La pratique évolue, tout comme les budgets personnels des participants. Il y a pas mal d’épreuves qui arrivent en fin de cycle, souvent parce qu’elles sont portées par une seule personne, et que cette personne s’essouffle elle aussi. Les courses par étapes arrivent parce que le cycle évolue.

C’est-à-dire ?
Une des composantes importantes pour participer à une épreuve est le déplacement. C’est vrai qu’on le rentabilise beaucoup plus pour faire trois ou cinq jours de vélo que pour en faire un seul. Les participants vont de plus en plus sur ces épreuves-là. Je les écoute, et je les entends aussi, car on va évoluer vers ce mode-là sur le Challenge. Cette modification de la pratique du cyclosport que l’on constate depuis un an ou deux ans va s’accentuer dans les prochaines années, car la vie évolue, les calendriers sont parfois complexes. Les organisateurs évoluent avec ces pratiques et avec les participants pour être au plus près de leurs attentes.

Comment faites-vous pour conserver sur votre épreuve un aspect terroir tout en essayant d’avoir le plus de participants possible ?
C’est vrai que ce sont deux obligations contradictoires, mais on travaille vraiment sur la qualité proposée aux participants. Qualité au niveau de l’accueil, du cadeau, de repas, de restauration. Tout ce qui fait qu’il y a un terroir et une âme derrière toutes ces épreuves, même si elles sont parfois dans des endroits reculés ou éloignés des axes principaux. Si on est dans la Vallée du Rhône, ou sur la côte méditerranéenne, c’est tout de même plus facile que lorsque l’on est excentrés par rapport à une autoroute ou une autre voie de communication importante. Mais on essaie de travailler énormément sur le terroir. C’est la valeur ajoutée du Challenge, c’est ce que j’aime aussi, et c’est le message que j’ai envie de faire passer. Celui de faire découvrir aux gens une région, et surtout leur donner envie d’y revenir en vacances. On travaille beaucoup avec le Conseil Général de Lozère pour développer, à côté de ces épreuves, des séjours de vélo, pour permettre aux gens de revenir et de profiter vraiment d’une région qu’ils auront pu découvrir au travers de ces épreuves.

Quelles sont les grandes nouveautés du Challenge 2014 ?
Rotor reste le partenaire principal. Rien ne bouge au niveau des partenaires. On reste sur des valeurs sûres avec des partenaires fidèles. C’est aussi un travail de longue haleine avec eux. Du côté du Challenge, il y aura quelques évolutions qui sont justement liées à celle de la pratique aujourd’hui. L’an prochain, nous proposerons deux jours d’épreuve sur la Cyclo’Corse, sur le week-end de Pâques, les 19 et 20 avril. Là aussi, l’objectif est de rentabiliser le déplacement en bateau en Corse et découvrir l’île sur le vélo en cyclo. La formule sera celle de l’Arvan Villards cette année. Nous chronométrons simplement les montées de col avec des liaisons non-chronométrées.

Après le 100ème Tour de France qui s’est élancé de Porto-Vecchio, espérez-vous faire franchir un cap à la Cyclo’Corse ?
C’est l’espoir de cette année en la faisant passer sur deux jours. Le Tour de France a fait rêver tout le monde. Il y a eu des records d’audience lors des étapes en Corse. C’est une terre exceptionnelle. Les routes aussi ont évolué avec de vrais billards. Les paysages sont exceptionnels. Avec ces deux jours, le but est d’attirer de plus en plus de monde de l’extérieur et du continent pour faire découvrir la Corse, terre située entre mer et montagne.

Qu’en est-il des épreuves en Lozère ?
La Lozérienne sera inscrite au Label d’Or en 2014 pour essayer d’attirer encore plus de monde. Ce sera la 11 mai. Ensuite, nous aurons la Granite Mont Lozère le 7 juin qui sera la vraie épreuve terroir en Lozère.

Et celles dans les Alpes ?
L’Arvan Villards, les 12, 13 et 14 juillet, conservera sa formule de trois jours qui a vraiment plu cette année avec des montées de cols chronométrées. Sur trois jours, les gens pourront découvrir Madeleine, Croix de Fer, Glandon, Télégraphe, Galibier, un panel de cols qui font rêver. On va finir la saison avec la Scott-Cimes du Lac d’Annecy.

Pourquoi cette association ?
L’objectif avec cette nouvelle appellation est de grandir tout en restant terroir, mais d’accueillir environ 1000 participants l’année prochaine. Jusqu’ici, nous limitions à 600 pour des raisons logistiques sur le site d’accueil. Nous allons le délocaliser pour avoir un site plus gros tout en restant à Saint-Jorioz. La marque avait elle aussi envie de rester dans le cyclosport.

Il n’y aura donc pas de nouvelles épreuves ?
Pour le moment, non, pas de nouvelles épreuves dans le Challenge. Il y aura peut-être d’autres épreuves à côté, comme la Pantani qui avait lieu à Valloire fin juin l’an dernier. Avec cinq épreuves dans le Challenge, on est à l’équilibre. On ne sature pas trop les participants, car leur budget n’est pas extensible. Il y aura aussi la Granfondo Monaco le 30 mars, mais qui ne sera pas dans le Challenge. Ce n’est pas une création LVO, même si je vais travailler dessus. Ce sont les Italiens de Still First qui se développent sur Monaco, une terre de cyclisme et de cyclistes avec tous les pros qui habitent là-bas.