Fabian Cancellara. Le Suisse Fabian Cancellara a renoué avec l’or olympique sur sa discipline de prédilection. « Je suis venu aux JO pour gagner une médaille, quelle qu’elle soit, racontait le champion helvète pour nos confrères de L’équipe. Quand je suis parti de Suisse, je savais que j’avais tout fait à 100%. Les dernières 24 heures j’étais seul dans ma chambre et je pensais à beaucoup de choses : ma dernière grande course, la peur de l’échec, les détails à bien faire. Gagner cette médaille, cela veut dire tellement. Participer au plus grand des événements sportifs, gagner une médaille d’or l’année de ma retraire. Que demander de plus ? J’ai dit que le contre-la-montre des JO serait la dernière course où je voulais vraiment performer. Je ne voulais pas faire une dernière saison pour dire au revoir et merci sur toutes les courses. Maintenant, je vais discuter avec mon équipe et mes sponsors pour la fin de saison. Pour l’instant, je suis occupé avec d’autres choses que le cyclisme avec cette médaille d’or. Elle me rend tellement fier. »

Tom Dumoulin. Deuxième hier, Tom Dumoulin (Pays-Bas) était partagé après ce contre-la-montre olympique. « Je n’étais pas capable d’aller 47 secondes plus vite, a précisé le Néerlandais lors de la conférence de presse d’après course. J’étais prudent dans le premier tour et je sentais que mon poignet allait bien. J’ai des sentiments mitigés sur le résultat et je suis surtout déçu. Je suis venu pour l’or, mais je suis quand même fier de cette médaille d’argent après cette semaine super stressante. »

Christopher Froome. Christopher Froome (Grande-Bretagne) a pris hier sa deuxième médaille de bronze olympique après celle de Londres il y a quatre ans. « Je ne peux pas être déçu, a déclaré Froome. Bien sûr que j’aurais aimé pouvoir aller chercher l’or, mais j’ai donné tout ce que j’avais, et à la fin de la journée, je me dois d’être heureux avec ça. Fabian a plus d’une minute d’avance sur moi. Je pense que si j’avais perdu pour cinq ou six secondes, j’aurais été déçu mais il était clairement le plus fort aujourd’hui. J’ai donné tout ce que j’avais. J’ai essayé de revenir dans le dernier tour mais je ne pouvais rien faire de plus. »

Jonathan Castroviejo. Au pied du podium hier, Jonathan Castroviejo (Espagne) était quand même satisfait à l’issue de l’épreuve. « Je ne peux pas parler de malchance parce que je n’ai pas fait d’erreur, précise l’Ibérique. Peut-être que je n’ai pas pris assez de risques dans les descentes parce que je me souviens encore de mon accident – au Tour de l’Algavre en février – et les conditions de course étaient mauvaises. Je dois être heureux parce que je suis de retour à mon niveau, j’ai récupéré à cent pour cent, mais j’était proche d’une médaille. J’espère pouvoir en faire une un jour. »

Rohan Dennis. Rohan Dennis (Australie), victime d’un ennui mécanique qui l’a privé d’un podium et finalement cinquième, s’est confié au Adelaide Advertiser. « Ce sont des choses qui arrivent. Je ne peux pas être trop déçu. Je peux être fier de la façon dont je suis monté malgré mon incident et mon changement de vélo. J’ai tout donner et je n’ai pas cédé. Fabian a été énorme, chapeau à lui. Il a gagné à peu près toutes les courses, c’est un vrai champion. Il a parfaitement couru et sortir ça dans sa dernière année et être champion olympique est énorme. »

Alexis Vuillermoz. Alexis Vuillermoz (France), 29ème à 8’28 » de Cancellara, était frustré après sa course, lui qui n’est pourtant pas un spécialiste de l’effort solitaire. « Je pense avoir effectué une belle moyenne de puissance, raconte le Jurassien sur le site de le Fédération Française de Cyclisme. Après j’ai été gêné par un problème mécanique, mes patins de freins touchaient ma roue arrière. J’entendais du bruit, et quand on développe 400 watts et que l’on se fait doubler par d’autres concurrents, c’est très frustrant. Et se faire reprendre 30 à 40 secondes sur ce type de montée en disposant d’une telle puissance, c’est vraiment rageant. C’est aussi en partie de ma faute, j’aurai du vérifier mon étrier avant de partir. On a changé de vélo à la dernière minute. Avec la pluie, j’ai choisi le vélo de route avec un prolongateur. J’étais plus à l’aise sur ce vélo, même là quand je roule à plat sans me mettre en danseuse ça touche, alors en relançant imaginez ! »

Kristin Armstrong. Kristin Armstrong (Etats-Unis) est devenue hier triple champion olympique. L’Américaine est revenue sur son exploit. « J’ai une équipe qui m’a toujours soutenue, et je croyais en moi. Je savais être capable de le faire. Je le savais. C’était vraiment difficile, mais cela aura été l’expérience olympique la plus amusante que j’ai eu. Je suis probablement monté sur mon vélo de chrono sous la pluie bien plus que quiconque ici. J’ai en quelque sorte dupé mon esprit et cela m’a mise en confiance. »

Audrey Cordon. Arrivée à la 24ème place à plus de cinq minutes d’Armstrong, Audrey Cordon est revenue sur sa course pour L’équipe. « Je suis partie sous la pluie, j’étais morte de trouille toute la course. Je n’étais pas du tout relâchée. Je n’ai pas pu forcer. J’avais peur. Ce n’était pas ma journée. C’était super dangereux. Depuis mes deux chutes et mes deux clavicules. Je n’arrive plus du tout à relâcher la pression sur les parties techniques. C’était mon point fort avant. C’est devenu ma hantise. C’est la pire des choses qui pouvait arriver aujourd’hui. »

Championnats du Monde. L’AIGCP (Association Internationale des Groupes Cyclistes Professionnels) a annoncé dans un communiqué que la majorité des équipes WorldTour avait voté en faveur d’un boycott du Championnat du Monde contre-la-montre par équipes qui doit se dérouler au Qatar en octobre prochain. Elles protestent contre le fait de devoir se déplacer à leurs frais sur cet événement mais d’autres raisons sont liées à ce mouvement de contestation. Selon l’AIGCP, la situation du cyclisme professionnel sur route est très inégale. Les allocations versées lorsque les équipes participent aux courses WorldTour ne couvrent pas entièrement les frais et l’UCI est accusée d’exploiter commercialement le cyclisme sur route. Affaire à suivre.

Route de France féminine # 3. Troisième sprint en trois jours sur la Route de France féminine. Et troisième vainqueur différente avec la victoire de Chloe Hosking (Wiggle High5) à Nevers. L’Australienne est décidément très à l’aise dans l’Hexagone puisqu’elle avait également levé les bras sur les Champs-Elysées pour la Course by le Tour. Elle devance deux Françaises, Elise Delzenne (Lotto-Soudal Ladies) et la plus rapide de la deuxième étape Roxane Fournier (Poitou-Charentes.Futuroscope.86). La Néerlandaise Amy Pieters (Wiggle High5) garde le maillot de leader du classement général avant la quatrième étape qui pourrait chambouler les premières positions puisqu’un contre-la-montre est programmé entre Buxy et Chalon-sur-Saône (15 km).

Classement 3ème étape :

1. Chloe Hosking (AUS, Wiggle High5) les 102,4 km en 2h29’59 » (41,0 km/h)
2. Elise Delzenne (FRA, Lotto-Soudal Ladies) m.t.
3. Roxane Fournier (FRA, Poitou-Charentes.Futuroscope.86) m.t.
4. Amy Pieters (PBS, Wiggle High5) m.t.
5. Maria Sperotto (ITA, Servetto-Footon) m.t.
6. Kendall Ryan (USA, Team Tibco) m.t.
7. Michela Pavin (ITA, Inpa-Bianchi) m.t.
8. Arianna Fidanza (ITA, Astana Women’s Team) m.t.
9. Eva Buurman (PBS, Parkhotel-Valkenburg) m.t.
10. Eugenia Bujak (POL, BTC City Ljubljana) m.t.

Classement général :

1. Amy Pieters (PBS, Wiggle High5) en 9h01’51 »
2. Sarah Roy (AUS, Orica-AIS) à 10 sec.
3. Aude Biannic (FRA, Poitou-Charentes.Futuroscope.86) à 11 sec.
4. Elise Delzenne (FRA, Lotto-Soudal Ladies) à 12 sec.
5. Danielle King (GBR, Wiggle High5) m.t.
6. Mia Radotic (CRO, BTC City Ljubljana) à 15 sec.
7. Lara Vieceli (ITA, Inpa-Bianchi) à 16 sec.
8. Kendall Ryan (USA, Team Tibco) à 17 sec.
9. Eugenia Bujak (POL, BTC City Ljubljana) m.t.
10. Rozanne Slik (PBS, Team Live-Plantur) à 18 sec.

3 questions à… Matteo Trentin (Etixx-Quick Step)

Matteo, vous êtes vous préparé toute la journée pour ce sprint ?
Oui, l’équipe a travaillé pour moi. On a essayé de faire une cassure dans le peloton mais il n’y en a pas vraiment eue. A la fin, ils m’ont vraiment bien emmené, d’autres équipes nous ont également aidés car nous étions seulement six coureurs. Les six coureurs de l’équipe sont restés dans le peloton donc tout allait bien. En tournant à l’extérieur du virage, j’ai vu qu’on pouvait aller vite donc j’ai laissé quelques gars mener, ils étaient très proches de la trajectoire parfaite. Je suis remonté de derrière et j’ai réussi à gagner. J’ai perdu beaucoup de sprints mais aujourd’hui j’ai réussi à l’emporter.

On peut dire que le travail est fait pour vous ?
On verra demain. On a Bob Jungels pour le classement général. Les étapes de vendredi et samedi ne sont pas pour moi, je terminerai dans le gruppetto.

La forme est donc là pour la fin de saison?
On va voir. Je serai sur le Grand Prix de Plouay, une course que j’apprécie puis l’EnecoTour, toutes deux en WorldTour.

Propos recueillis à Saint-Vulbas par Kim Caritoux.