Nicolas Roche. Il y a un grand gagnant au coup de bordure d’hier : Nicolas Roche (Team Saxo-Tinkoff). La formation danoise n’en est pas à sa première tentative du genre. Dernier exemple en date au Tour de France à Saint-Amand-Montrond. Grâce au travail de ses coéquipiers, l’Irlandais réintègre le Top 5 du général. « À 20 kilomètres de l’arrivée, il y a eu une sacrée bagarre, affirme-t-il. Nous avons roulé aussi vite que possible dans l’idée de casser le peloton et ça l’a fait. D’abord, nous avons su que Domenico Pozzovivo était piégé, puis nous avons entendu que Thibaut Pinot l’était aussi. Il y avait un fort vent de côté. Il fallait étudier la carte… Ce n’était pas une seule question de capacité physique, mais de la puissance de mon équipe. Je suis assez excité de voir ce que mes équipiers ont fait pour moi. »

Thibaut Pinot. Jusqu’ici, Thibaut Pinot (FDJ.fr) n’avait pas grand-chose à se reprocher sur cette Vuelta. Encore lundi vers Sallent de Gallego, le Franc-Comtois était resté avec les meilleurs en montagne. S’il pouvait encore espérer un Top 5 hier matin, ce n’est pas la même musique 24 heures plus tard. En concédant 1’30 » sur le coup de bordure, Thibaut Pinot peut faire une croix sur une place dans les cinq premiers du général, mais a tout de même préservé sa belle 7ème place hier soir. « C’était une sale journée, mes jambes n’ont pas aimé la journée de repos, a commenté le jeune coureur sur Twitter. J’étais à bloc toute la journée. Merci aux copains de m’avoir aidé. » Aujourd’hui, il retrouvera un terrain plus favorable avec le début du triptyque asturien.

Nicolas Edet. David Moncoutié a visiblement inspiré ses anciens coéquipiers. À quelques jours de l’arrivée à Madrid, Nicolas Edet (Cofidis) porte encore le maillot à pois du meilleur grimpeur. Le Sarthois a manifestement envie de ramener un maillot distinctif et a grignoté un petit point dans l’étape d’hier, avant les trois journées dans les Asturies. « Il restait un point à prendre derrière les deux échappés dans chacune des côtes de troisième catégorie, relate Nicolas Edet. Daniele Ratto m’a donné du fil à retordre sur le premier, mais je suis parvenu à mes fins sur le deuxième. C’est toujours ça de pris. J’ai eu un seul effort à fournir de la journée. J’ai donné ma roue à Yohann Bagot, victime d’une crevaison dans les bordures à 20 kilomètres de la fin. »

3 questions à… Bauke Mollema (Belkin)

Bauke, racontez-nous le final de l’étape ?
Je savais qu’il y avait une chance d’attaquer dans le dernier kilomètre. Avec le vent provoquant des bordures, il y avait un petit peloton. La côte dans le final était assez loin, c’était difficile de faire la différence avec le vent de face. J’ai donc attendu la dernière ligne droite pour attaquer parce qu’il y avait des sprinteurs. C’était ma seule chance. Je n’ai pas regardé derrière moi. C’est une grande satisfaction de gagner ainsi.

Vous luttiez pour le classement général dans le Tour de France, vous ne le faites pas sur la Vuelta ?
Ce n’est pas une question de motivation. Après le Tour, je savais qu’il serait dur de faire le classement général de la Vuelta et j’ai compris dans les premiers jours que ce ne serait pas possible. Je n’étais pas assez bien pour ça et c’est pourquoi je voulais gagner une étape. J’ai été échappé vendredi dernier, mais il fallait aussi que les jours où ce n’était pas jouable, je sache économiser de l’énergie. Ça m’a souri aujourd’hui. Je suis vraiment déjà très heureux de ma saison. Une victoire d’étape et deuxième du Tour de Suisse, un bon Tour de France, une étape ici. Je ne joue pas le général de la Vuelta, mais j’ai quand même de bonnes jambes. Le Tour de Lombardie sera ma dernière course, après le Championnat du Monde et j’espère obtenir de nouveau, de bons résultats.

Le Mondial de Florence vous inspire donc ?
Le circuit de Florence est bon pour moi avec une longue côte. La sélection des Pays-Bas y aura une bonne équipe et je sais que je suis en bonne condition, je l’ai prouvé aujourd’hui. La Vuelta est la meilleure préparation au Mondial. Je vais aller à Florence avec confiance.

L’étape du jour… 18ème étape : Burgos-Peña Cabarga (186,5 km)

À peine le peloton a-t-il quitté les Pyrénées qu’il trouve un nouveau massif sur sa route. Que les coureurs se rassurent, il s’agit du dernier. Ce qui peut les inquiéter en revanche c’est qu’il s’agit du plus difficile. Le peloton entre de plain-pied dans les Asturies aujourd’hui avec l’arrivée à Peña Cabarga. Une ascension qui a réservé son lot de sensations fortes lors des deux seuls passages de la Vuelta. En 2010, c’est en bas de cette difficulté qu’Igor Anton chutait et perdait son maillot rouge. Mais c’est le duel haletant entre Chris Froome et Juan-José Cobo sur l’édition 2011 qui trotte encore dans toutes les têtes. Pourrait-on assister au même scénario entre Vicenzo Nibali et Chris Horner, séparés de 28 secondes au général ? Quoi qu’il arrive, les écarts peuvent se créer sur cette ascension courte (5,9 km), mais pentue (9,2 %).