Vincenzo Nibali. Au lendemain du choc thermique encaissé par les coureurs du Tour d’Espagne, les favoris sont restés au contact vers Peyragudes, aucun d’entre eux ne réussissant à se démarquer des autres, si bien que les cinq premiers du général ont fini ensemble. « Ce fut une journée très longue avec le froid et la pluie, a commenté le Maillot Rouge Vincenzo Nibali (Astana). Il y a eu beaucoup d’attaques dans le final, surtout de Rodriguez, puis Horner. Saxo-Tinkoff avait durci la course aussi, et c’est pourquoi j’ai attaqué, mais dans la montée finale il y avait vent de face, c’était difficile de garder un rythme élevé. Je ne pouvais pas faire plus que ce que j’ai fait. L’étape de demain est plus courte et j’espère qu’elle sera aussi plus facile. Nous verrons quelles seront les conséquences des difficiles conditions de ces deux jours dans les Pyrénées. »

Nicolas Roche. L’Irlandais Nicolas Roche (Team Saxo-Tinkoff) a entrepris de refaire une partie de son retard sur le Top 5 du classement général de la Vuelta hier en déclenchant une offensive au sommet du Port de Balès. « J’étais nerveux au matin, rappelle celui qui n’a finalement repris que 13 secondes à ses adversaires au sommet de Peyragudes. J’avais peur du froid et de la pluie. Finalement la météo était assez clémente. Attaquer pour essayer de reprendre du temps était une option envisagée avant le départ. Il y a eu un gros travail de mes équipiers, Chris-Anker Sörensen dans le Port de Balès, Oliver Zaugg dans la descente puis Rafal Majka dans la dernière ascension. J’aurais aimé reprendre une minute et je dois me contenter de 13 secondes mais je n’ai rien à regretter. »

Nicolas Edet. Et si Nicolas Edet (Cofidis) prenait le flambeau de David Moncoutié au classement de la montagne du Tour d’Espagne. Hier, le Sarthois a profité de sa présence dans l’échappée pour rafler le maillot. A une semaine du terme de l’épreuve. « J’ai du mal à réaliser que je porte le maillot à pois, s’est-il exclamé. J’avais en tête de figurer dans l’échappée. Je connaissais ce premier col, je l’avais grimpé au Tour de Catalogne et je savais ce qu’il fallait faire pour prendre les points. Puis Geniez, qui était bien le plus fort, a attaqué au début de l’ascension du col de la Bonaigua avec trois autres coureurs. Ils avaient une minute d’avance quand je me suis décidé à faire l’effort. J’ai réussi à revenir, je savais que le maillot était à moi, mission accomplie. Je le désirais depuis la Galice. On verra ce lundi matin comment on le défend… »

3 question à… Alexandre Geniez (FDJ.fr)

Alexandre, que ressentez-vous après votre première victoire dans un Grand Tour ?
Ma première victoire pro était intervenue au Tour d’Autriche en 2011 et cela s’était passé un peu de la même manière. Là, gagner une des étapes reines de la Vuelta, c’est exceptionnel pour moi. J’aimerais gagner plus souvent mais nous, grimpeurs, n’avons pas autant d’opportunités que les sprinteurs. C’est génial, je m’en souviendrai toute ma vie.

C’était une étape très longue, vous êtes parti de très loin. Qu’aviez-vous en tête ?
D’abord me positionner à l’avant de la course pour éventuellement être utile à Thibaut Pinot en cas de retour du groupe des favoris. Mais une trentaine de coureurs ne forment jamais un peloton très organisé. Je voulais aller aussi loin que possible en ne conservant avec moi que des coureurs motivés, pas des gars qui en gardent sous la pédale. Gagner une étape de montagne, ça se mérite. J’espère que je ne l’ai pas eue en chipotant. J’ai pas mal creusé d’écarts dans les descentes. J’espère que cette victoire en appellera d’autres.

Comment êtes-vous redevenu compétitif après un début de saison difficile ?
A Paris-Nice et au Tour du Pays basque, j’ai beaucoup souffert du mauvais temps. J’ai énormément douté. Je voyais s’enchaîner des courses que j’avais du mal à terminer dans un bon état de forme, puis le Critérium du Dauphiné m’a remis en confiance, m’a permis d’être sélectionné pour le Tour. J’ai réalisé un Tour correct où, collectivement, on n’a pas obtenu tout ce qu’on voulait en raison de divers aléas. Je suis sorti du Tour fatigué mais pas épuisé. J’ai réfléchi quelques jours à la proposition du staff de disputer aussi la Vuelta qui est une course plus intéressante pour ma progression que d’autres épreuves. C’était le bon choix. Cependant, il reste une semaine, ça ne va pas être facile. Là, je vais un peu décompresser.

L’étape du jour :

16ème étape : Graus-Sallent de Gallego (146,8 km). La ligne d’arrivée finale à Madrid sera beau tracée dans six jours, elle est encore loin. La seizième étape marque le clap de fin du deuxième acte montagneux, le triptyque pyrénéen. Le peloton poursuivra sa route en Aragon pour une courte étape de 146,8 kilomètres qui le mènera dans la station de ski de Formiga. Bien qu’elle apparaisse comme la moins exigeante des trois étapes des Pyrénées, la fatigue devrait se faire ressentir pour beaucoup à la veille de la seconde journée de repos. Il faudra en outre encore grimper pour rejoindre l’arrivée, juchée à 1800 mètres d’altitude après 15,8 kilomètres d’ascension à 4 %. Auparavant, il faudra franchir le Puerto de Cotefablo (12,5 km à 4 %) dont le sommet est situé à 47 kilomètres de l’arrivée.