Lucas, tu termines 9ème à Namur. Comment juges-tu ta performance ?
Je voulais prendre un bon départ, sans plus. Mais j’ai tout de suite réussi à enclencher. Du coup, je suis parti en tête. Mon père m’a dit que j’avais dix mètres d’avance dès la première bosse. Je ne me suis pas retourné et j’ai vu qu’en haut il n’y avait que le Tchèque Adam Toupalik dans ma roue. Je ne me suis pas affolé et il fallait que je parte un peu moins vite. Donc j’ai ralenti. Mais dans une petite descente un peu technique, je suis parti à la faute. J’ai glissé, j’ai posé un pied. Directement, cinq coureurs m’ont doublé, je me suis retrouvé 6ème. J’étais un peu malade depuis deux ou trois jours. Du coup, j’ai eu du mal à me mettre dans le rythme. J’ai pris les à-coups. Et ensuite je fais ce que je peux.

Es-tu déçu ?
Oui, je suis déçu. J’étais venu pour faire au moins un podium. Pour moi, faire 9ème ou 30ème, c’est la même chose. Mais vu que j’étais malade, je me dis que ça va encore et que je limite quand même la casse. J’avais un petit rhume, du mal à respirer, le nez qui coule, etc. Le circuit me plaisait. C’étaient des descentes hyper techniques, hyper engagées. Les côtes étaient vraiment dures. Il y en avait une où on n’arrivait pas à monter à vélo. Et à pied, ça faisait vraiment mal. La boue a rendu le circuit encore plus exigeant.

Pourtant, tu semblais très en forme la semaine dernière au Championnat de Champagne-Ardenne que tu remportes facilement devant ton frère.
Oui, j’étais très en forme ! Je me suis retrouvé tout de suite en tête et j’ai pu imposer mon rythme. J’étais facile la semaine dernière, mais à Namur, les sensations n’étaient pas les mêmes.

Que ressens-tu au départ d’une Coupe du Monde, toi qui as gagné la première manche à Valkenburg en octobre ?
On a toujours envie d’en gagner une à nouveau ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu le niveau mondial. Ça remet une petite fessée. Ça fait du bien de courir à un autre niveau. Ça remet un peu les pieds sur terre. À chaque fois on se croit le meilleur, et quand on vient au niveau mondial, on se met une petite claque. Ça nous remet dans le rythme et ça nous donne l’envie de mieux faire. Parfois, il vaut mieux faire une mauvaise place pour pouvoir se remettre dedans dans la foulée.

Étais-tu déçu de ne pas pouvoir courir à Coxyde ?
On nous a dit après la première manche de Coupe du Monde que normalement on ne ferait pas Coxyde et Zolder. Au début, j’étais hyper déçu parce que je voulais défendre mon maillot de leader de la Coupe du Monde. Enfin, le reprendre puisque j’étais 2ème après Tabor. Je ne me déplace pas toujours en Belgique. C’est bien de faire les Coupes du Monde pour voir le niveau de tout le monde. Donc oui, ça fait bizarre de rester en France sans pouvoir se frotter aux autres. Mais c’est la décision de l’équipe de France, je n’ai rien à dire. Pourvu qu’on soit en forme aux Championnats du Monde !

Cette Coupe du Monde était aussi idéale pour préparer la dernière manche du Challenge National, dimanche à Flamanville.
Oui, j’aimerai bien gagner pour remporter le Challenge. Il faut voir la forme. Je vais avoir un programme assez léger cette semaine, car la Coupe du Monde était très physique. Puis, on va essayer de ne pas trop manger pendant les fêtes ! Il faut toujours se faire plaisir et on va essayer de bien faire.

N’es-tu pas trop tenté pendant les repas de fêtes ?
Oui, quand on voit tout le monde qui mange et qu’on doit faire attention en se disant qu’il y a le Challenge derrière, le Championnat de France et la Coupe du Monde… Mais quand on gagne une Coupe du Monde, on se dit que les sacrifices que l’on a faits ont marché. Ça vaut le coup de les faire !

Propos recueillis à Namur le 22 décembre 2013.