Matthieu, vous êtes un témoin privilégié pour l’épreuve de Coupe du Monde de dimanche, puisqu’elle se déroulera à Roubaix. Pouvez-vous nous détailler le parcours ?
Il se compose de deux parties. La partie autour du vélodrome, où il y a les escaliers, est assez technique. De l’autre côté du circuit, on retrouve les planches et un tas de sable qui a été placé pour l’occasion. Il n’y aura pas beaucoup de moments de récupération. Le circuit reste le même. Il n’a pas changé avec les travaux autour du nouveau vélodrome.

Aurez-vous une pression particulière en courant sous les couleurs de Roubaix Lille Métropole ?
Non, je prends cette course comme n’importe quelle autre course. Le but c’est de faire au mieux. Pour moi, un Top 20, ce serait pas mal. Le circuit me convient bien.

Selon vous, Francis Mourey peut-il accrocher un nouveau podium après celui de samedi à Coxyde ?
Oui, je pense. Ça risque d’être une course d’attente, contrairement à Coxyde où c’est vraiment la force qu’il fallait faire parler dans le sable. Je pense qu’il peut viser un podium.

Cette saison, on ne vous a pas beaucoup vu…
C’est vrai que je suis souvent en fond de classement en ce moment. La préparation est prévue comme ça. Ce n’est que le début de saison et c’est plus la fin qui m’intéresse.

Etes-vous inquiet ?
Dans la tête, oui quand même. Parce qu’on voit que les résultats ne sont pas là. C’est toujours difficile. Je n’ai pas été épargné par la malchance non plus. Je suis pas mal tombé en début de saison. Sur la deuxième manche de Coupe du Monde, je casse un dérailleur. A Gavere, j’en casse trois pendant la course. J’étais en deuxième position mais j’ai été obligé d’abandonner. C’est vrai que la malchance était là mais apparemment elle m’a quitté le week-end dernier ! J’ai fini 27ème à Coxyde mais je n’étais pas en forme du tout. Dimanche, j’ai fait 31ème, j’étais complètement à côté.

L’objectif de votre saison, c’est donc le Championnat de France ?
Je vise le titre ou un podium. Le circuit de Nommay, je le connais. J’ai couru une manche de Coupe du Monde là-bas il y a deux ou trois ans. C’est un circuit assez physique. On passe d’une butte à une autre donc c’est aussi technique. Mais le tracé est sympa. Dans la hiérarchie française actuelle, je me place quatrième ou cinquième. Pour répondre à mon objectif, j’aurai besoin de confiance en moi, chose que je n’ai pas en ce moment, et de sérénité.

Pourquoi ne vous voit-on pas sur les manches du Challenge National ?
C’est pour des raisons financières, simplement. Rien à voir avec les soucis de budget de l’équipe. Roubaix ne finance pas ma saison de cyclo-cross. C’est moi seul. Et comme les épreuves en Belgique sont plus proches pour moi… Je sais à peu près où je me situe, mais pas vraiment par rapport aux Français, comme je n’ai pas trop couru avec eux. Le fait de courir sur des épreuves belges me permet de progresser. Au Challenge National, on va se battre à quatre. En Belgique, il y a quinze coureurs devant nous. Donc ça se bat un peu plus.

Pourrait-on vous voir évoluer sous les couleurs d’une équipe belge spécialisée dans le cyclo-cross, à l’instar d’Arnaud Jouffroy ?
Oui, mais la route me plaît aussi. Ça peut être une solution. Je suis lié à Roubaix jusqu’à la fin de l’année 2013. Pour l’année d’après, je ne sais pas encore.

Sur route, quels seront vos objectifs ?
Je n’ai pas encore établi mon programme. Mais il y a quelques épreuves sur lesquelles j’aimerais briller. Les Quatre Jours de Dunkerque, le Tour de Bretagne par exemple.

Propos recueillis le 28 novembre 2012.