
Quadruple championne de France en 2014 (cyclo-cross, contre-la-montre, route et VTT), la Rémoise de 22 ans a donc répondu présent au premier de ses défis nationaux. Presque une formalité – « ce n’est jamais facile, insiste-t-elle, certes je ne fais pas autant de grimaces que Caroline Mani mais derrière mon masque je souffre quand même » – pour celle qu’on attend désormais à l’échelle internationale.
Pauline Ferrand-Prévot peut-elle accomplir la même suite victorieuse aux Championnats du Monde des trois disciplines qu’elle conjugue à la perfection ? Sacrée championne du monde sur route à Ponferrada il y a quatre mois, c’est le titre mondial de cyclo-cross qu’elle a les capacités d’aller chercher dans vingt jours à Tabor. « Je me prépare pour être au mieux sur l’objectif du Championnat du Monde, affirme-t-elle. Mais il n’est pas question que je me mette une pression inutile pour la victoire ou un podium. Je n’ai jamais gagné de Coupe du Monde, je n’en serai pas la favorite. »

« A l’entraînement, poursuit-elle, je porte surtout mon attention sur la technique. Je sais que c’est là, plus que sur le physique, que je dois encore beaucoup progresser. Mon entraîneur Ludovic Dubau estime que j’ai encore une marge de progression d’ici au Mondial, moi je n’en sais rien. Je sens que j’ai de la force, je me sens bien, et je me dis que si déjà j’arrive à garder cette forme jusqu’au 1er février et à faire moins d’erreurs techniquement, j’aurai ma place parmi les premières. Mais en Coupe du Monde on voit que je fais encore pas mal d’erreurs par rapport à Marianne Vos, qui n’en commet pas. J’essaie de me concentrer là-dessus, de rester propre. »

A ce jour l’écart qui sépare la Française de la Hollandaise est infime. « A Diegem, je pense que j’aurais pu gagner, admet Pauline Ferrand-Prévot. Mais je dois encore franchir une barrière psychologique. Au fond de moi Marianne reste mon maître et je me dis que je n’ai pas le droit de la doubler. Elle m’a beaucoup apporté, la battre me ferait bizarre, mais il faut que j’arrive à passer au-delà de ça. Et je sais que le jour où je la battrai en cyclo-cross, elle ne m’en voudra pas. » Ce jour-là n’est peut-être plus si lointain. D’ici au 1er février et le Championnat du Monde féminin à Tabor, Pauline Ferrand-Prévot se préparera au soleil espagnol jusqu’au 23 janvier avant de retrouver la Coupe du Monde à Hoogerheide le 25. Au pays de Marianne Vos.