Tout d’abord Dominique, dans quel état d’esprit êtes-vous venu avec votre équipe sur ce Tour de l’Ain ?
On va déjà essayer de remporter une étape, c’est le premier objectif. Ensuite pour le général tout dépend du déroulement de la course. Bien sûr on a Thomas Voeckler qui fait sa rentrée, c’est sa première course officielle depuis le Tour de France. J’ai une bonne petite équipe. J’ai aussi Johan Tschopp notre grimpeur. Donc voilà on espère jouer un rôle important dans ce Tour de l’Ain.

Justement, avec Tschopp et Voeckler vous avez deux coureurs compétitifs pour les deux dernières étapes de montagne. Vous pensez accrocher un bon classement général ?
Je pense que dans ce Tour de l’Ain il y a deux étapes-pièges : aujourd’hui et demain. Les deux derniers jours sont assez difficiles. Notamment la dernière étape avec le Grand-Colombier. Le général devrait se jouer dans cette étape. Maintenant, il peut toujours avoir un coup de trafalgar aujourd’hui ou demain parce que des équipes de six coureurs c’est très dur à contrôler. Et il y a quand même 18 équipes donc il ne faut pas se faire piéger.

Et pour ce qui est des sprints vous avez quelqu’un comme Steve Chainel qui peut espérer faire des bonnes places non ?

Steve je compte beaucoup sur lui aujourd’hui en cas d’arrivée en sprint. Il y a un virage très dangereux à 200 mètres de l’arrivée et il aime ce genre de final. Donc je compte sur lui. (ndlr : Steve Chainel a terminé 65ème de l’étape à 49 secondes du vainqueur). Mais pour le général il est encore trop juste.

Comment préparez-vous les courses de cinq jours avec des équipes de six coureurs ? Privilégiez-vous la jeunesse pour permettre la révélation de certains coureurs ou cherchez-vous au contraire des valeurs sûres comme Thomas Voeckler ?
Non le programme est déterminé d’avance. On retrouve tous ceux qui n’ont pas participé au Tour de France et qui ont fait la rentrée la semaine dernière sur Paris-Corrèze. On a aussi un autre front au Tour du Portugal. Quant à Thomas il voulait faire sa rentrée sur cette course.

Sinon, quel bilan tirez-vous jusqu’à présent de cette saison ? A priori c’est une bonne saison avec notamment deux victoires d’étape sur le Tour de France…
Oui c’est un bilan extraordinaire. On n’a jamais eu un bilan comme ça depuis que l’équipe existe. Avec bien sûr les deux victoires sur le Tour, le maillot à Pois de Charteau. Et il ne faut pas oublier qu’on a été présent sur toutes les courses que ce soit sur Paris-Nice avec William Bonnet, le Dauphiné avec Vogondy, les deux titres de champion de France et dans les classiques on était omniprésent avec Steve Chainel, Sébastien Turgot…Non vraiment c’est une saison qu’on aimerait refaire tous les ans.

Et justement, le journal L’Equipe révélait aujourd’hui que Bbox Bouygues Telecom reconduit son partenariat l’an prochain. J’imagine que c’est un grand soulagement pour vous non ?
Oui mais enfin il n’y a rien de certifié. Je ne sais pas où est ce qu’ils ont su ça. Ce n’est pas à moi de répondre à ces questions là, mais plutôt Jean-René Bernaudeau. Bouygues va peut être reconduire le contrat, mais on ne connaît pas le montant. C’est à Jean-René de s’occuper de ça, et de ce côté-là on lui fait confiance, il n’y a pas de soucis.

Et est-ce que ce climat de doute quant à l’avenir de l’équipe a des répercussions sur l’état d’esprit de vos coureurs ?

Non, la preuve, il n’y a pas de doutes à avoir puisqu’il n’y a quasiment aucun départ de l’équipe hormis Steve Chainel et William Bonnet. Des garçons comme Thomas Voeckler ou Pierrick Fédrigo ne sont toujours pas annoncé ailleurs.

Pas même Pierrick Fédrigo ? Il y a certaines rumeurs de départ…

Pierrick non, je l’ai vu nulle part annoncé. Par conséquent, pour moi il reste.

Avec le départ de Bonnet et Chainel vos meilleurs sprinteurs, allez-vous devoir effectuer un recrutement ciblé sur les sprinteurs ?
Vous savez l’équipe à Jean-René c’est plus une équipe de baroudeurs que de sprinteurs. Maintenant c’est clair que William Bonnet c’était un peu le sprinteur de l’équipe. Mais Sébastien Turgot a prouvé sur le Tour de France qu’il pouvait être la relève. Donc on n’a pas de soucis à se faire.

Enfin dernière question, quelles sont vos objectifs, vos priorités sur cette fin de saison ? Plouay par exemple ?
Oui, le GP de Plouay bien sûr. C’est une course qui nous réussit bien. La Vuelta aussi. On espère briller comme sur le Tour d’Italie. On a de grosses ambitions sur la Vuelta.

Propos recueillis par Léos Maere le 11 août à Lagnieu.