Freddy, vous retrouvez le peloton pro après une année chez les amateurs durant laquelle vous avez raflé le maillot de champion de France, qu’est-ce que ça fait ?
Ça fait plaisir. C’est vrai qu’il y a un an à la même époque je repartais pour une saison amateur. J’étais loin d’imaginer que j’allais faire une si belle saison, avec le titre de champion de France amateur. J’étais surtout loin d’imaginer que j’allais reprendre goût au vélo à ce point-là. J’ai su renouer avec les bases du cyclisme chez Véranda Rideau Sarthe, une équipe qui a souhaité rejoindre l’échelon professionnel cette année grâce au soutien de Gustave Rideau, des magasins Super U de Normandie et de la région de Haute-Normandie.

Parlez-nous de cette équipe justement…
C’est une équipe qui ne demande qu’à grandir. Nous sommes douze et tout le monde a une grosse envie. C’est ce qui peut faire la différence. Nous avons un bon collectif, un bon état d’esprit, c’est là-dessus que nous allons essayer de nous démarquer. C’est sûr qu’on n’a pas l’effectif des équipes WorldTour. Il faudra se battre avec nos armes. On a l’envie et nous allons tout faire pour.

Avec le recul, le titre de champion de France a-t-il été un facteur déclencheur pour obtenir le statut d’équipe continentale ?
C’est un ensemble. L’équipe Véranda Rideau Sarthe a obtenu 80 victoires, c’est la logique des événements passés. L’équipe a su grandir tranquillement, nous avons dominé en 2011. Après, mon titre a dû apporter un petit peu. Mais c’est une suite logique. Il faut de petites équipes, c’est important pour lancer des jeunes chez les pros.

Mais il n’est pas forcément facile de faire sa place dans le peloton quand on se lance ainsi ?
C’est vrai que quand je vois une épreuve comme le Circuit de la Sarthe qui nous refuse, sous prétexte que nous sommes trop petits, je ne trouve pas ça logique. Il faut laisser la chance aux petites équipes, c’est comme ça qu’on lance des jeunes, auprès d’anciens comme moi pour les aiguiller.

En tant que capitaine de route, comment avez-vous jugé l’intersaison de l’équipe ?
Nous avons fait de bons stages, on a bien roulé, avec un bon collectif. Dans l’ensemble, l’hiver s’est bien passé. Nous sommes douze coureurs, donc ça va vite. Kevin Denis devait courir à La Marseillaise mais il est tombé malade et a déclaré forfait. Tout de suite, on ne se retrouve plus qu’à onze à tourner. C’est un petit effectif, il faut bien le gérer, mais Mickaël Leveau connaît très bien le vélo et va savoir gérer cette équipe de main de maître.

Quelles vont être les ambitions de Véranda Rideau-U cette année ?
On va vraiment essayer de remporter au plus vite une victoire. Nous avons des coureurs pour, même s’il y a de la concurrence. A l’Etoile de Bessèges, il y a des sprinteurs comme Marcel Kittel mais nous avons nous aussi de bons sprinteurs. L’idéal serait de gagner une course très vite pour montrer que nous sommes au niveau et faire taire les mauvaises langues.

La Coupe de France constitue-t-elle aussi un objectif ?
Nous avons des coureurs comme Justin Jules qui peuvent figurer au classement individuel. Pour briller en Coupe de France, il faut une bonne pointe de vitesse. Par équipes, ce serait bien aussi de bien figurer. Ce serait agréable de jouer les premiers rôles. A côté de cela, nous aurons plein de courses comme le Tour de Normandie et les Boucles de la Mayenne, que nous allons essayer de remporter.

A titre personnel, quand marchez-vous le mieux ?
Ça se passe bien pour moi vers le mois de juin, mais même en début de saison j’ai souvent marché. J’ai gagné l’Etoile de Bessèges. Je vais moi-même essayer de gagner au plus vite, sans rien changer par rapport à l’an dernier. Je veux prendre les courses avec plaisir, avec moins de stress, plus d’expérience, plus de motivation et plus de mental. Il n’y a que des plus !

Le froid, c’est un obstacle pour vous ?
J’ai un gabarit assez affûté et je passe mal le froid. Je suis motivé mais j’ignore si ça suffira à combattre le froid !

Propos recueillis à Marseille le 29 janvier 2012.