Adrien, vous avez terminé votre première saison pro par une médaille d’argent au Championnat du Monde Espoirs aux côtés d’Arnaud Démare, allez-vous franchir un cap cette année ?
J’ai fini ma première année professionnelle sur de bonnes bases. Je n’ai malheureusement pas gagné de la saison, et ça me reste un peu en travers de la gorge. C’est la première année, depuis que je fais du vélo, où je ne gagne pas. Certes, je cours désormais à l’échelon supérieur, mais j’espère passer un cap cette année. J’espère pouvoir gagner ma première course chez les pros. J’ai déjà des objectifs bien précis.

Vous pensez aux classiques ?
On sait très bien que le terrain qui me convient le plus, ce sont les courses en Belgique, les classiques, même en France avec Paris-Roubaix. Ce sont des courses que j’aime, qui procurent beaucoup d’adrénaline. J’ai aussi une grosse pensée pour le Championnat de France, qui se déroulera à Saint-Amand-les-Eaux, dans ma région et sur un circuit qui me conviendra.

Où aimeriez-vous d’abord gagner ?
Partout. Etant donné que je n’ai pas encore gagné chez les pros, j’aimerais bien prendre tout ce qui vient. Mais c’est sûr qu’il y a des courses qui me tiennent plus à cœur que d’autres. Après, j’ai des objectifs plus ou moins hauts. Il y a des objectifs accessibles comme Kuurne-Bruxelles-Kuurne. C’est une épreuve difficile mais j’y ai terminé 9ème l’année dernière après un mois chez les pros. Toutes les semi-classiques m’intéressent.

Au-dessus, qu’aimeriez-vous réaliser sur le terrain des grandes classiques ?
Gand-Wevelgem est aussi une course qui me tient à cœur. L’année dernière j’avais fait une belle course mais j’avais manqué de lucidité dans le final au moment de se placer pour le sprint. J’étais à fond. Après une année d’expérience, je pense pouvoir faire encore mieux. Au-dessus, c’est Paris-Roubaix. Ce sera plus difficile mais j’aimerais y faire bonne figure. J’y vise un Top 20.

L’équipe Cofidis a aussi fait de vous son sprinteur, c’est une responsabilité…
C’est vrai que Cofidis souhaite créer un noyau autour de moi alors que ce n’est que ma deuxième année professionnelle. Mais au vu de ce que j’ai montré en 2011 ils sont confiants, et moi ça ne me met pas plus de pression que cela. C’est de la bonne pression, et c’est vraiment bien d’avoir des coéquipiers à son service. Maintenant, ce sera à moi de faire un bon début de saison pour les rassurer tout de suite.

On sent néanmoins chez Cofidis la volonté de ne pas vous mettre trop de pression sur les épaules, c’est une philosophie à laquelle vous adhérez ?
C’est de la bonne pression, pas du stress. L’équipe me laisse venir. Je sens bien qu’elle compte sur moi mais on me laisse découvrir le milieu tranquillement.

Au final, vous êtes sprinteur ou chasseur de classiques ?
Il faut séparer l’un et l’autre. Je vais avoir un rôle de chasseur de classiques en début de saison. Ce sont des courses qui me plaisent et me tiennent à cœur. D’un autre côté, je pense à la Coupe de France, pour laquelle mes qualités de finisseur seront davantage exploitées. Je vais séparer la saison en deux entre les classiques et les courses pour sprinteurs.

Vous êtes indissociable d’Arnaud Démare, quelle est la nature de votre relation ?
Avec Arnaud, nous avons été Juniors ensemble au Team Wasquehal. Ensuite, nous avons été ensemble au CC Nogent-sur-Oise. Nous étions proches mais pas plus que cela. C’est vraiment le titre de champion du monde qui nous a rapprochés. Ça a été un grand bonheur. Après cela, nous sommes allés tous les deux en Nouvelle-Calédonie pendant dix jours. Nous sommes proches mais il nous arrive de ne pas nous donner de nouvelles pendant deux semaines, un mois. Une nouvelle année commence, nous allons être adversaires dans deux équipes différentes. Pendant la course nous serons adversaires mais après la ligne on restera copains.

Arnaud Démare vous rejoint chez les pros un an après vous. Quels conseils lui donneriez-vous pour ses débuts ?
Je pense que je n’ai pas beaucoup de conseils à lui donner. Il est déjà suffisamment costaud. Il va avoir une année de découverte comme je l’ai eue l’année dernière. Je pense qu’il va s’adapter plus vite que moi chez les professionnels. On l’a déjà vu dans sa période de stagiaire à la FDJ l’été dernier. Il avait réalisé de belles places d’honneur. Je pense que dans sa première année il est capable de faire de grandes choses.

Propos recueillis à Paris le 27 janvier 2012.