Jérôme, la saison débute, quels sont vos objectifs ?
Tout d’abord un bon Paris-Nice, ensuite je vais essayer de bien figurer sur les Ardennaises et enfin le Tour de France avec le Maillot à Pois en tête que j’ai loupé de peu l’an passé.

Quelle est la course que vous voudriez à tout prix remporter ?
Il y en a beaucoup ! Une seule ? Alors ce serait Liège-Bastogne-Liège. Je préférerais même de loin remporter la doyenne que d’empocher le Maillot à Pois sur le Tour ! Mais bon, c’est un objectif que je ne me suis pas fixé.

Quel regard portez-vous sur votre saison dernière ?
J’ai enfin renoué avec la victoire, j’ai réalisé un bon Tour. Honnêtement je suis très content de moi, et j’espère évidemment faire mieux en 2011. D’ailleurs j’ai déjà prévenu ma famille que je ne les verrai pas beaucoup cette année. J’ai 31 ans et c’est la première fois que je vais faire autant de sacrifices. Plus j’avance dans ma carrière, plus je me rends compte que j’ai la chance de faire ce métier et j’ai envie que ma chance continue encore un bout de temps. Mais il faut avouer que je n’ai pas écrit tout ce que j’avais à écrire, il me reste peu de temps pour le faire.

Et pour les Ardennaises, qui sera le leader, vous ou Sylvain Chavanel ?
On ne sait pas encore, mais si Sylvain est au départ, inutile de dire qu’il a une longueur d’avance sur nous. En plus de moi, il y a aussi des coureurs tels que Devenyns et Seeldraeyers qui doivent maintenant s’affirmer car ça fait un petit temps qu’ils sont présents. Vous avez vu notre complicité sur le Tour entre Sylvain et moi sur l’étape des Rousses, j’ai toujours espoir qu’il puisse me rendre la monnaie de ma pièce dans une autre course. Alors pourquoi pas en avril ?

L’absence de Tom Boonen sur le Tour vous-a-t-elle libérés ?
Ce qui nous a vraiment motivés c’est que, quand on a pris le départ sans Tom, on nous considérait comme une petite équipe. Mais on a montré que, OK, la vedette de l’équipe c’est Tom, mais nous on n’est pas mauvais ! S’il avait été là, on n’aurait certainement pas été moins bon. Et je crois qu’il m’a fallu une période d’adaptation plus longue qu’à Sylvain ici chez Quick Step. Moi il faut que je me sente aimé pour réussir quelque chose !

Le maillot de meilleur grimpeur, ça passera par quoi ?
Tout d’abord il faut savoir que j’ai prévu quatre stages en haute montagne en amont du Tour. Et après ça, je m’immiscerai dans des échappées au long cours pour grappiller le plus de points possible, comme le faisait Richard Virenque, comme l’a fait Anthony Charteau. J’ai lu beaucoup de critiques à l’encontre de ce maillot. Moi je trouve que ça aurait été dommage que Schleck ou Contador l’ait emporté parce qu’eux, ils ne se sont pas retrouvés en échappée aussi longtemps qu’Anthony ou moi par exemple. Ce maillot est symbole de panache et ne pas attaquer avant la dernière bosse, ça ne l’est pas vraiment.

Vous n’avez pas l’impression que le Maillot à Pois attire moins qu’avant ?
Tant mieux pour moi ! Non mais sérieusement, le problème est que il y eut les années Virenque, ensuite beaucoup de coureurs ont eu ce dilemme, faire 10-15 du Tour ou attaquer de loin en espérant peut-être arracher cette tunique. Moi ce n’est pas mon truc d’attendre et de faire une place d’honneur.

Comment va se dérouler votre première partie de saison ?
Je vais débuter par la Tropicale Amissa Bongo au Gabon, pour enchaîner avec le Challenge de Majorque, Paris-Nice, Milan-San Remo et enfin le Tour du Pays Basque.

Le Gabon, ce sera une première pour vous, qu’en pensez-vous ?
Pour dire la vérité, on n’a pas vraiment choisi ! Mais bon on va découvrir une nouvelle terre non conquise par le vélo, avec une nouvelle culture, une nouvelle mentalité… C’est quand même une chance de pouvoir travailler dans ces pays-là, alors profitons-en ! Et puis ça nous permet de prendre un bain de soleil aussi, voyons les côtés positifs !

Propos recueillis par Thomas Lecloux le 21 janvier 2011.