Après plusieurs années de difficulté, celle qui fut la première des destinations exotiques du peloton au milieu des années 90 est en train de retrouver un peu de sa splendeur. Le Tour de Langkawi, qui se déroule en Malaisie, a repris du poil de la bête cette année. Menacé de disparaître il y a peu encore, il a retrouvé cette saison son format initial sur dix étapes et a su séduire bon nombre d’équipes de haut niveau. L’accession du Tour Down Under au calendrier WorldTour interdit dorénavant les Malais de penser réunir un gros plateau d’équipes de 1ère division. En revanche, le Tour de Langkawi fait plus que jamais office, cette année, de course de rentrée des équipes inscrites en 2ème division, et privées par conséquent de la grande fête australienne. Elles sont huit, ni plus ni moins, à se mesurer aux meilleures équipes asiatiques.

Ce sont 137 coureurs qui s’alignent au départ du Tour de Langkawi, dont la première étape constitue une mise en jambes de 94,3 kilomètres entre Dataran Helang et Pekan Kuah. L’étape est courte, c’est la rentrée pour chacun des coureurs engagés, et la nervosité est de mise. De nombreuses tentatives d’échappée se succèdent sur un tempo effréné : 47 kilomètres parcourus dans la première heure. Le Français Guillaume Le Floch (Team Europcar) tente sa chance mais il n’obtient pas le bon de sortie, qui n’est accordé qu’après la mi-course à dix  coureurs. Y figurent notamment le Canadien David Veilleux (Team Europcar), Albert Timmer (Skil-Shimano), Jonathan Monsalve (Androni Giocattoli) et Paolo Locatelli (Colnago-CSF Inox). Puis l’échappée est rejointe par douze autres concurrents, renforcée par des coureurs comme Damien Gaudin (Team Europcar) ou l’Estonien Jaan Kirsipuu (Team Champion System).

Mais le groupe de vingt-deux coureurs est trop imposant pour collaborer et surtout résister au retour du peloton. En dépit d’une avance supérieure à la demi-minute à 15 kilomètres de l’arrivée, les échappés se désunissent et le peloton se regroupe à moins de 5 kilomètres de l’arrivée. Les sprinteurs vont avoir ici une première occasion de s’expliquer. Et comme le Tour de Langkawi a aussi pour vocation de révéler les champions de demain – c’est ici notamment qu’Alessandro Petacchi avait signé la première victoire de sa carrière – les attentions se portent sur tous les jeunes coureurs qui se précipitent vers la ligne d’arrivée. L’Italien Andrea Guardini (Farnese Vini-Neri Sottoli), 21 ans, dispute ici sa première course en tant que professionnel. Et il règle tout le paquet au sprint pour s’emparer du premier Maillot Jaune de leader !

Demain lundi, la deuxième étape se disputera entre Kangar et Butterworth (145 km).

Classement 1ère étape :

1. Andrea Guardini (ITA, Farnese Vini-Neri Sottoli) les 94,3 km en 2h03’28 »
2. Sung-Baek Park (COR, Corée) m.t.
3. Hariff Salleh (MAS, Terengganu) m.t.
4. Luca Barla (ITA, Androni Giocattoli) m.t.
5. Kenny Van Hummel (PBS, Skil-Shimano) m.t.
6. André Schulze (ALL, CCC Polsat Polkowice) m.t.
7. Hilton Clarke (AUS, Unitedhealthcare) m.t.
8. Arran Brown (AFS, MTN Qhubeka) m.t.
9. Davy Commeyne (BEL, Landbouwkrediet) m.t.
10. Joeri Stallaert (BEL, Landbouwkrediet) m.t.

Classement général :

1. Andrea Guardini (ITA, Farnese Vini-Neri Sottoli) en 2h03’18 »
2. Sung-Baek Park (COR, Corée) à 4 sec.
3. Anuar Manan (MAS, Terengganu) m.t.
4. Hariff Salleh (MAS, Terengganu) à 5 sec.
5. Christoff Van Heerden (AFS, MTN Qhubeka) à 6 sec.
6. Kirk Carlsen (USA, Chipotle Development Team) à 7 sec.
7. Guillaume Bourgeois (SUI, Champion System) à 8 sec.
8. Chan-Jae Jang (COR, Corée) à 9 sec.
9. Mohd-Rhazif Mohd-Salleh (MAS, Letua) m.t.
10. Luca Barla (ITA, Androni Giocattoli) à 10 sec.