Julien, voilà six semaines que vous avez intégré La Pomme Marseille 13 alors que la saison avait déjà bien commencé. Comment s’est passée votre intégration ?
Tout a été très vite puisque j’ai retrouvé la compétition une dizaine de jours après la signature de mon contrat, sur la Classic Sud Ardèche puis la Drôme Classic. Je suis tout de suite entré dans le vif du sujet, sans avoir vraiment eu le temps d’avoir fait toutes les présentations. Tout cela s’est fait assez rapidement mais l’intégration s’est bien passée. Les premières courses de reprise se sont également plutôt bien déroulées, sachant qu’il s’agissait tout de même de courses exigeantes et que d’autres couraient déjà depuis un mois. Sachant d’autant plus que mon entraînement hivernal a été un peu particulier.

Parlons-en. A quoi a ressemblé cette préparation hivernale altérée par les incertitudes qui pesaient sur votre avenir ?
Je ne le cache pas, ça a été vraiment compliqué d’aller s’entraîner. J’avais en tête de reprendre l’entraînement début novembre. C’est ce que j’ai fait. J’ai commencé à rouler une semaine mais ça n’allait vraiment pas dans la tête. Avec tout ce qui s’est passé avec Sojasun, l’arrêt de la structure, le fait de ne pas retrouver d’équipe… Ça a été difficile à vivre, et j’ai préféré mettre le vélo de côté pour vraiment me ressourcer, jusqu’à ce que je trouve une solution pour essayer de relancer ma carrière. Les semaines se sont écoulées et ce n’est qu’à compter du 1er janvier que j’ai réellement repris à rouler. Au final, ça m’a fait tout de même quasiment quatre mois de coupure !

Au cours de cette période, vous avez exploré toutes les pistes pour trouver une nouvelle équipe, jusqu’à votre signature à La Pomme Marseille 13 après la mi-février. Comment êtes-vous parvenu à un tel dénouement ?
J’ai en effet exploré toutes les pistes, et j’en ai même créé une, à savoir de trouver moi-même mon sponsor pour obtenir un budget qui me permettrait de financer mon année de contrat. C’est ce que j’ai fait avec La Pomme Marseille 13. J’ai un contrat avec l’équipe mais j’ai amené avec moi une enveloppe de partenaires qui permettent de financer mon année complète de contrat. Avoir enfin trouvé une solution pour rejoindre une nouvelle équipe a été un point vraiment positif.

Est-il facile de trouver sa place dans un groupe quand on prend le train en route ?
C’est vrai que je n’ai participé à aucun stage avec l’équipe, et donc que je n’ai pas tellement eu le temps de faire connaissance avec le groupe, mais ce n’est pas cela qui me dérange. Je connaissais déjà beaucoup de coureurs et toute la structure. J’ai de bonnes relations avec Frédéric Rostaing, ça a coulé de source. Etre toujours sur le vélo cette année, c’est déjà une chance. Maintenant, il n’y a plus qu’à !

D’un point de vue sensations, comment vous sentez-vous par rapport aux années passées à période comparable ?
Il faut bien prendre en compte que je suis un petit peu en retard sur ma préparation. Malgré cela je sens que la forme n’est pas mauvaise et j’espère me servir des courses à venir comme de tremplins pour être bien sur le mois d’avril. J’ai participé au Critérium International et je vais poursuivre cette semaine avec la Route Adélie vendredi et dès dimanche le Mzansi Tour en Afrique du Sud ! Ensuite j’enchaînerai pas mal de Coupes de France durant tout le mois d’avril, jusqu’aux 4 Jours de Dunkerque. C’est un programme sympa avec de belles courses.

Quel rôle vous a été assigné dans cette équipe marseillaise plus ambitieuse d’une année sur l’autre ?
Pour l’instant il faut encore que je trouve mes marques. Je suis toujours à la recherche de la forme, donc j’essaie de me mettre au service de l’équipe quand elle a besoin de moi. J’espère arriver d’ici peu à une bonne forme pour pouvoir jouer les premiers rôles dans des courses comme les Coupes de France.

Vous qui avez vécu des expériences très différentes entre Cofidis, Team Type 1-Sanofi et Sojasun, comment jugez-vous cette équipe La Pomme Marseille 13 après un mois à son bord ?
Chez Sojasun, nous bénéficions de pas mal de moyens pour évoluer au plus haut niveau. Nous avions tout ce qu’il fallait. Il est clair qu’en continentale, avec La Pomme, les moyens sont moindres. Il n’y a pas photo. Mais encore une fois je sais d’où je viens. 2014 n’est pas une année pour se plaindre. Le plus important c’est d’être sur le vélo, de pouvoir courir à haut niveau. A moi de faire le reste maintenant.

Propos recueillis à La Haye-Fouassière le 22 mars 2014.