Nacer, après vos débuts remarquables sur la Vuelta l’été dernier, serez-vous au Tour de France l’été prochain ?
Je vais déjà disputer le Giro cette saison, après j’espère être sur le Tour de France, bien entendu. Une victoire sur le Tour, ce serait quelque chose d’énorme. Mais le Tour c’est encore loin, je n’y suis pas encore. D’ici là il y a encore six mois de compétition à faire.

Comment évaluez-vous le sprint mondial ?
Je trouve qu’il règne un gros niveau mondial sur le sprint. Mais quand on est sprinteur, on pense à gagner avant tout. C’est sur les courses WorldTour, maintenant, qu’il faudra essayer d’être en forme. Je sais qu’on m’attend avec le maillot de champion de France mais je ne mets pas de pression particulière. Je fais ce qu’il faut à l’entraînement, arrivera ce qui doit arriver.

La collaboration avec Arnaud Démare est-elle évidente ?
Les médias cherchent beaucoup à nous opposer mais entre Arnaud et moi il n’y a aucun problème. Nous nous entendons bien. Nous avons des relations humaines, nous nous parlons, il n’y a aucun souci. Nos programmes de course diffèrent mais si l’on doit venir à courir ensemble ça ne posera pas de problème. Nous pouvons cohabiter sans problème.

Sur quoi vous différenciez-vous ?
Je ne sais pas exactement. Je n’ai pas non plus beaucoup couru avec Arnaud l’année dernière. Nous avons dû faire trois courses ensemble dans la saison. Je pense qu’il préfère quand le sprint est lancé plein champ, quand ça frotte moins. C’est peut-être là que nous sommes des sprinteurs différents. Mais c’est un avantage dans une équipe que d’avoir deux sprinteurs comme nous.

De votre côté ressentez-vous moins la nécessité de disposer d’un train ?
Non car quand on a des équipiers pour nous préparer le sprint, c’est quand même un plus. Cette année nous avons travaillé à ce sujet au stage de l’équipe en Corse avec Matthieu Ladagnous, Yoann Offredo et Geoffrey Soupe. Nous avons bien bossé le train et je vais repartir en stage avec eux à Draguignan. Je sais qu’ils vont beaucoup m’apporter cette année. Je vais commencer la saison aux Tours du Qatar et d’Oman, ce sera alors vraiment l’occasion de faire les réglages.

Quel sera le rôle de Murilo Fischer, ancien poisson-pilote de Tyler Farrar ?
Il aura ce rôle-là aussi à mes côtés, mais il n’était pas là en Corse donc je n’ai pas encore pu travailler avec lui. C’est quelqu’un qui dispose d’une grosse expérience et qui va également beaucoup m’apporter au niveau du sprint. Il a travaillé avec des coureurs comme Tyler Farrar, ça ne peut être qu’un plus pour moi. Je vais le découvrir au Qatar.

Vous portez le maillot bleu-blanc-rouge depuis six mois désormais, quelle relation avez-vous avec lui ?
C’est un honneur et une fierté que d’avoir été sacré champion de France. J’espère représenter au mieux le maillot tricolore jusqu’aux prochains Championnats de France. Forcément, je suis plus reconnu auprès du public. Et puis médiatiquement beaucoup de choses ont changé aussi depuis que je porte le maillot tricolore.

Propos recueillis à Paris le 24 janvier 2013.