Arnaud, pouvez-vous expliquer votre choix d’intégrer l’équipe Bretagne-Séché Environnement ?
C’est un nouveau challenge. J’ai passé huit ans à la Française des Jeux où j’étais équipier. Je viens ici pour jouer ma carte personnelle. Il est clair que j’arrive pour gagner des courses et relancer ma carrière.

C’est un retour aux sources ?
Oui, c’est un retour chez moi en Bretagne. Mais que ce soit ici ou dans une autre équipe, je voulais me relancer et voir autre chose. Je suis venu pour ne plus être équipier. J’ai signé deux ans, c’est un challenge. On fera le bilan en début de saison. J’espère réussir ce challenge.

Aviez-vous d’autres propositions ?
J’ai été en contact avec d’autres équipes, mais ça ne s’est pas fait. J’ai reçu une proposition de Marc Madiot aussi. Et j’ai choisi de venir à Bretagne-Séché Environnement.

Finalement, vous ne voyez pas le fait de passer du WorldTour à une équipe Continentale Pro comme un pas en arrière ?
J’ai fait huit ans dans le WorldTour donc oui ça m’arrange. On aura moins le poids de la course, même si sur certaines courses on voudra peser, montrer qu’on est une équipe sur laquelle il faut compter. Mais sur les courses du WorldTour ou sur lesquelles il y aura un gros plateau, on n’aura pas à assumer le poids de la course, chose qui était différente à la FDJ.

Ça ne vous intéressait pas d’intégrer le train de Nacer Bouhanni ou d’Arnaud Démare ?
Non, pas du tout. Même si je les respecte beaucoup. J’ai assez donné. J’avais vraiment envie de jouer ma carte.

Cette dévotion envers vos leaders explique-t-elle le fait que vous n’ayez rien gagné depuis la Polynormande en 2008 ?
Oui, il y a un peu de ça. Je me suis cassé le fémur en 2010, il m’a fallu presque un an pour retrouver mon niveau. Et c’est vrai que l’an dernier, j’ai beaucoup roulé pour Nacer Bouhanni. Mes chances étaient vraiment limitées. J’espère que j’aurai un plus grand champ d’action ici.

Qu’attend-on de vous chez Bretagne-Séché Environnement ?
Sur certaines courses, j’aurai un rôle de leader. Pas sur toutes bien sûr. Mes objectifs seront les courses d’un jour avec la Classic Loire-Atlantique, le Circuit Het Nieuwsblad, des courses moyennement dures, mais pas plates. Un petit groupe au sprint, ça me convient bien. Je vais m’axer sur les Coupes de France comme la Route Adélie, ce genre de courses, mais j’aime aussi des épreuves comme les Quatre Jours de Dunkerque. Je suis assez polyvalent donc j’espère pouvoir réussir.

L’équipe veut être invitée au Tour, vous y pensez ?
Honnêtement, je n’ai pas pensé au Tour de France en signant ici. Bien sûr, si on y va, je voudrai le faire. On verra. Le début de saison va être important. On est déjà invité au Dauphiné, à nous de montrer qu’on est capables d’aller au Tour.

L’autre gros événement pour la Bretagne, ce seront les Championnats de France de Lannilis, connaissez-vous le circuit ?
Je n’ai pas pu le reconnaître car je n’étais pas disponible, mais j’irai sans doute le reconnaître au moment du Tro Bro Leon. On m’a dit qu’il était assez usant. Ça peut me correspondre. Mais c’est encore loin, on va déjà faire le début de saison et on verra au fur et à mesure.

Quel sera votre programme de reprise ?
Je serai à l’Etoile de Bessèges, au Tour Méditerranéen, au Tour du Haut Var, puis au Het Nieuwsblad et aux Trois Jours des Flandres Occidentales.

Cela a fait dix ans que vous avez été sacré champion du monde Juniors, y repensez-vous parfois ?
Bien sûr, j’y pense. Ça a marqué les gens. J’étais le premier champion du monde français chez les jeunes. Forcément, ça marque une carrière, j’en suis fier. Maintenant, j’ai envie de continuer dans le vélo, car je progresse encore et je prends toujours beaucoup de plaisir.

Ce titre vous a-t-il desservi ?
Oui dans un sens, non dans l’autre. J’ai accumulé de l’expérience que je n’aurais peut-être pas aujourd’hui. Mais je me suis peut-être effacé, car je n’avais pas les épaules pour assumer ce statut et ce titre.

Propos recueillis à Rennes le 24 janvier 2013.