Nicolas, vous avez souhaité rejoindre Cofidis cette année après un passage d’une saison chez Bbox Bouygues Telecom, qu’est-ce qui a pesé dans la balance ?
D’abord, l’avenir de Bbox Bouygues Telecom n’était pas assuré au moment où j’ai pris ma décision. Nous n’avons su que plus tard, et heureusement, qu’Europcar arrivait dans le peloton pour reprendre l’équipe. Ca a été une bonne nouvelle pour tout le monde. Me concernant, j’ai reçu une proposition d’Eric Boyer mi-septembre au Tour d’Espagne. Jean-René Bernaudeau n’ayant pas pu à cet instant me confirmer quoi que ce soit, mon choix a été vite fait. En rejoignant Cofidis pour deux ans, ça me permet d’être serein pour bien travailler.

De la sérénité, un coureur comme Thomas Voeckler a dû en avoir pour rester à bord de l’équipe jusqu’aux dernières minutes, comment jugez-vous cela ?
Tout le monde le dit, Thomas a tout fait pour sauver cette équipe. S’il avait quitté Jean-René Bernaudeau, l’équipe aurait eu de grandes chances d’être dissoute en l’absence de repreneur. Pour les coureurs comme pour l’encadrement, ça aurait été triste. Thomas a su attendre et rester fidèle pour permettre à Europcar de s’engager et assurer l’avenir de l’équipe.

Aviez-vous de votre côté d’autres propositions pour 2011 ?
J’ai été approché par l’équipe Geox-TMC de Mauro Gianetti. C’était ma seule autre proposition. Mais l’étranger ne m’attire pas spécialement. Je suis un coureur français et j’aime représenter mes couleurs dans une équipe française.

Ne pas courir à l’étranger, c’est donc plus par patriotisme que par manque d’ambition ?
Je ne nourris aucun regret de ne pas avoir couru à l’étranger, ce n’était pas mon but premier. Je suis Français, et c’est plus facile au niveau de la communication avec l’encadrement, les coureurs, quand on est dans un groupe sportif qui parle la même langue.

Vous rejoignez l’équipe Cofidis, quelle image aviez-vous de cette formation ?
Dans les années 90, début 2000, il y avait beaucoup de coureurs étrangers, des Belges, beaucoup de changements et une équipe un peu perturbée. Depuis plusieurs années, Cofidis s’est remise aux couleurs françaises. C’est très bien. L’équipe n’a pas été retenue en 1ère division malheureusement mais pour nous c’est tout comme. C’est une belle et grande équipe et je pense qu’il y a vraiment de belles choses à faire.

Comment avez-vous apprécié vos premiers échanges avec les coureurs de Cofidis ?
Je connais quelques coureurs de Cofidis mais je n’ai jamais fait équipe avec eux, à l’exception de Rémi Cusin et Kevin Ista, avec lesquels j’ai couru chez Agritubel. Je me suis vite intégré et les stages hivernaux permettent de se rapprocher. J’espère que tout se passera bien, ça a bien commencé et il n’y a pas de raison pour que ça ne continue pas dans ce sens.

Quel rôle va vous être confié dans l’équipe ?
J’ai été engagé pour gagner des courses. Je serai protégé à certains moments mais j’aiderai les autres quand il le faudra car ça fait partie du jeu. J’espère avoir un statut de coureur protégé sur certaines grandes courses et surtout de gagner.

Le changement d’équipe vous a-t-il donné de nouvelles idées ?
Changer d’équipe, c’est toujours un nouveau challenge, de nouvelles personnes, un nouveau patron, un nouveau vélo, c’est tout un ensemble qui fait que ça remotive davantage. En plus, le président de Cofidis nous a dit qu’il fallait encore faire mieux en 2011 qu’en 2010 donc nous sommes prêts à relever le défi, on veut y arriver.

Et une saison réussie passera déjà par une participation au Tour de France…
On va être obligé de passer par une invitation, ce qui nécessitera d’être présents dès le début de saison. La décision tombera dans les premiers mois de l’année donc à nous d’être là à ce moment-là pour faire voir qu’on a notre place sur le Tour de France.

Vous avez 33 ans, l’après-carrière, y pensez-vous déjà ?
J’ai un contrat de deux ans jusque fin 2012 donc je n’y ai pas encore songé. Ce n’est pas le souci principal. Mais ça peut vite arriver. D’une manière générale, j’aimerais bien rester dans le sport, dans le vélo, mais il va falloir que je passe mon Brevet d’Etat puis que je fasse le point. Mais tant que je pourrai faire du vélo et que j’aurai la motivation et le niveau physique, je continuerai.

Que peut-on vous souhaiter pour 2011 ?
Une victoire d’étape au Tour de France serait très bien. Les Championnats de France auront lieu à Boulogne-sur-Mer, dans le nord de la France donc sur les terres de Cofidis. Déjà gagner mon titre en chrono et puis gagner en ligne pourquoi pas, même si d’autres peuvent le faire dans l’équipe. Ce sont deux gros objectifs mais après il y a plein d’autres courses à côté, comme celles de la Coupe de France.

Propos recueillis à Gréoux-les-Bains le 1er décembre 2010.