Rik, quel bilan dressez-vous du Tour de France de l’équipe IAM Cycling ?
C’est plutôt positif. L’objectif initial était d’essayer de gagner une étape et de placer Mathias Frank dans le Top 10, ce qui déjà était une belle ambition. Mathias termine 8ème. Il manque certes la victoire d’étape mais je pense que l’équipe a vraiment bien couru. On a été collectifs, on a été présents sur le Tour, on a un coureur placé au général. La victoire d’étape, ce n’est pas toujours évident, surtout quand on voit des équipes gagner deux, trois ou quatre étapes. Ça devient alors compliqué pour les autres, qui prennent les restes si l’on peut dire. Mais d’une manière générale nous avons réalisé un beau Tour de France.

Cette victoire d’étape sur un Grand Tour qui manque au palmarès de IAM Cycling pèse-t-elle sur les coureurs ?
Non, pas spécialement. Nous faisons du bon boulot et c’est ce qui importe. Notre collectif fonctionne bien, et avec l’expérience accumulée au cours du Tour de France, nous sommes partis je pense pour faire de belles choses. Nous allons en plus essayer de réaliser quelques bons recrutements pour l’année prochaine. Le principal sera d’apporter un peu plus d’expérience à l’équipe en recrutant des coureurs qui savent gagner des courses.

Les départs de Sylvain Chavanel et Jérôme Pineau seront-ils compensés par d’autres coureurs français auprès de Jérôme Coppel et Clément Chevrier ?
On ne regarde pas après la nationalité. Si le coureur rentre dans le profil de l’équipe, il a des chances d’en faire partie, qu’il soit Français ou d’une autre nationalité. Il est néanmoins possible que nous ayons un coureur français en plus.

Vous évoquiez des motifs de satisfaction sur le Tour de France, y a-t-il néanmoins des points négatifs ?
Nous allons établir un bilan auprès de chaque coureur, mais je pense qu’en général tout le monde a fait son boulot. C’est ça qui est important. Après, individuellement, chacun avait sa propre ambition qu’il n’a peut-être pas su réaliser sur le Tour. Mais collectivement nous avons été présents, même s’il faut pouvoir mettre la balle au fond, ce qui reste le plus dur.

Sylvain Chavanel a donné le sentiment de traîner sa misère sur ce Tour de France…
Il a été malade, donc il bénéficie de circonstances atténuantes. Compte tenu de sa classe et de son moteur, même si une maladie l’affaiblit, il est toujours présent. Sur les deux, trois derniers jours du Tour, j’ai quand même vu de nouveau un Chavanel à son niveau, même si les étapes ne lui convenaient pas vraiment. La maladie persiste encore mais il a passé le plus dur et a su finir le Tour de France.

Qu’avez-vous pensé du Tour 2015 dans sa globalité ?
On a vu un beau Tour de France avec une équipe Sky qui a dominé dès le début avant d’avoir un peu plus de mal à contrer les attaques des Movistar. En général, on a vu un beau Tour de France. Les Français ont été présents, la Belgique aussi. Les résultats du Tour de France reflètent l’internationalisation du peloton.

Autour de qui devrait s’articuler l’équipe de la Vuelta ?
J’aimerais bien donner de l’expérience à Sébastien Reichenbach, qui est un jeune Suisse qui marche très bien dans les courses par étapes. Il a fait un beau Giro, même s’il a commis quelques erreurs de jeunesse. Mais il lui faut de l’expérience. C’est pourquoi j’aimerais bien lui en donner un peu plus sur la Vuelta et courir juste avec lui. Maintenant, on ne sait pas trop. Matteo Pelucchi va lui aussi être au départ. Ce sera à lui de saisir sa chance dans les sprints. Si on le met dans de bonnes conditions il a moyen de faire de beaux résultats sur la Vuelta.

Propos recueillis à Paris le 26 juillet 2015.