Emmanuel quelles seront les grandes lignes de votre année 2013 marquée par l’arrivée de Séché Environnement ?
Un nouveau co-partenaire et de nouveaux coureurs puisque l’effectif a été renouvelé à près de 50 %. Les objectifs sont relativement simples : gagner le maximum de courses, être présents à l’avant des grandes courses et postuler aux plus belles épreuves mondiales.

L’équipe a été invitée par ASO sur le Dauphiné mais pas sur Paris-Nice, comment réagissez-vous à cette décision ?
J’accepte, ce serait dommageable de dire que ce n’est pas bien de faire le Dauphiné. Après le Tour de France, c’est une des plus belles épreuves sur le calendrier français et international. Il sert de tremplin pour le Tour de France. Ce ne sera pas forcément notre cas. On sera jugé sur nos trois premiers mois de saison. Je souhaite que la sélection s’opère sur la pure valeur sportive.

Vous estimez-vous lésé par rapport à Europcar et Cofidis qui participeront aux deux épreuves ?
Cofidis a des coureurs à faire valoir comme Rein Taaramäe ou Jérôme Coppel. De grosses performances sur les grosses épreuves. Et puis comment pourrait-on se passer d’Europcar avec Pierre Rolland et Thomas Voeckler ? Aujourd’hui, les sélections sont équitables. À nous de faire valoir où on sera et d’être dans la performance continuellement.

Et par rapport à Sojasun ?
Ils sont dans le même cas que nous. Ils font Paris-Nice, mais pas le Dauphiné. Si ce sont eux qui font le Tour, le Dauphiné leur manquera. Ce qui est sûr, c’est qu’on prend les choses à bras le corps pour être performants dès le début de saison.

Diriez-vous que ce sont vos principaux concurrents pour le Tour ?
Bien sûr mais il y a aussi IAM Cycling, Champion System, MTN-Qhubeka. Il y a beaucoup de concurrence. Elle vient de partout. On a tous envie de le faire ce Tour de France. Les partenaires également. Mais il n’y a qu’un seul facteur, c’est le sport. Je crois au sport et à mes hommes. À nous de faire parler la poudre plus que les autres.

Quels peuvent être vos atouts ?
Ne pas oublier le collectif de l’équipe Bretagne-Séché Environnement. Nos atouts, ça ne sera que de gagner des courses, d’être à l’avant sur les épreuves auxquelles on va participer jusqu’à mi-avril, moment de la sélection des équipes pour le Tour de France.

Ne jugez-vous pas votre équipe trop « tendre » ?
C’est normal, j’ai beaucoup évolué avec des jeunes. J’ai un budget réduit comparé à de grosses machines comme les équipes WorldTour. À partir du moment où on est en deçà au niveau du budget… Je construis mais on a tendance à me prendre des coureurs. Je pense qu’on s’en est bien sorti. On a un partenariat avec la Bretagne et Séché Environnement de trois ans. On est dans la construction mais je pense qu’il est temps de nous donner notre chance.

Votre objectif est-il de conserver votre titre en Coupe de France par équipes ?
Bien sûr la Coupe de France reste un objectif. Comme pour toutes les équipes françaises. J’y mets un point d’honneur, car cela donne un fil conducteur tout au long de l’année et d’avoir un réel collectif. Chaque début d’année, dès le Grand Prix La Marseillaise, cela reste un objectif.

Et particulièrement les épreuves bretonnes…
On porte le nom de la région, donc on attachera beaucoup d’importance à toutes les courses qui se déroulent en Bretagne. Elles restent nos objectifs dans l’année.

Qui seront vos leaders ?
Je compte beaucoup sur Vegard-Stake Laengen qui est encore méconnu mais qui a terminé 4ème du Tour de l’Avenir, qui a de gros atouts, que ce soit en montagne ou dans le contre-la-montre puisqu’il a terminé 3ème d’un Championnat d’Europe. J’ai aussi des coureurs qui n’ont jamais fait de courses de trois semaines mais qui restent solides comme Jean-Marc Bideau, Florian Guillou. Et bien sûr des coureurs pour ramener des étapes comme Florian Vachon, Pierre-Luc Périchon, Clément Koretzky qui ont vraiment des choses à faire valoir. Et bien sûr Arnaud Gérard qui a une maturité connue. Il devra passer d’un rôle d’équipier à celui de leader. J’ai aussi des garçons comme Geoffroy Lequatre qui a connu une année 2012 plus que noire, j’espère que 2013 sera une bonne année et qu’elle portera chance.

La grande nouveauté, c’est l’arrivée de deux coureurs étrangers.
Voilà l’évolution. On s’évade un peu plus sur l’international. C’est vrai que si on voulait on pourrait faire qu’une équipe de Bretons. Mais tout le monde n’est pas forcément intéressé pour venir dans cette équipe et nous n’avons pas les budgets pour certains. Le tout, c’est d’être sur de bonnes bases. À partir du moment où on a ces bases, on doit nous tendre la main comme l’a fait ASO pour le Dauphiné. Et vaille que vaille pour le Tour de France.

Propos recueillis à Rennes le 24 janvier 2013.