Omer, vous êtes un des directeurs sportifs de l’équipe Bissel, depuis quand existe cette équipe ?
Le team existe depuis 2006 et nous avons été rejoints par Bissel Corporation en tant que sponsor-titre en 2008. Nous sommes en Continental, le troisième niveau du cyclisme pro. Le team est basé à San José, Californie, et une autre partie dans le Michigan.

Souhaitez-vous, un jour, passer à l’échelon supérieur ?
Non, car le sponsor est américain. Il souhaite une présence forte sur les Etats-Unis, et notre niveau, notre équipe, nous permettent d’être présents sur les courses majeures aux Etats-Unis. Aller au-delà du continent américain nous mettrait en danger quant à la philosophie de l’équipe et de ses partenaires.

Combien avez-vous de nationalités chez Bissel ?
Nous avons surtout des coureurs Américains et Néo-Zélandais, car le manager général est lui-même Néo-Zélandais. Nous avons un bon pipe-line de coureurs ! Et également une équipe de jeunes espoirs aux Etats-Unis, donc nous nous concentrons sur ces deux nationalités. Même si auparavant nous avons eu des coureurs australiens, sud-africains et canadiens.

Sur quelles épreuves êtes-vous focalisés ?
Les tours que l’on connaît, que ce soit Californie, Utah, Colorado, Géorgie, Tour du Missouri quand il existait… En plus, nous sommes sur les championnats nationaux bien sûr, et aussi sur toutes courses américaines de niveau intermédiaire, celles qui se déroulent sur trois, quatre ou cinq étapes. Nous avons de bons coureurs pour le contre-la-montre puisque nous avons fini 4èmes par équipes au chrono du Tour de l’Utah, devant bien des équipes WorldTour. Malgré tout, nous ne ferons pas le Championnat du Monde par équipes, c’est loin. L’intérêt est d’être sur les Etats-Unis avant tout, même si on espère que cette initiative va amener plus de contre-la-montre par équipes chez nous.

Ne pas aller se confronter aux autres coureurs au-delà des océans en Europe, par exemple, n’est-il pas frustrant pour les coureurs ?
Non. Nous leur offrons un beau et bon programme, ici, plus trois courses par étapes aux Etats-Unis et peut-être une autre au Canda l’an prochain (NDLR : on parle d’un Tour d’Alberta sur une semaine qui serait placé entre le Tour du Colorado et les deux manches de Coupe du Monde canadiennes début septembre). Les conditions dans l’équipe, les partenaires, le programme sont bons, cohérents, donc les coureurs sont contents. Les coureurs ont la possibilité de se montrer auprès des grandes équipes, nous l’acceptons, et nous souhaitons que nos coureurs marchent au mieux, même si c’est gage de départ dans le futur proche.

Une course par étapes comme le Tour du Colorado, comment l’abordez-vous ?
D’abord, le cyclisme américain est en plein boom, avec une bonne couverture télé. C’est bon pour nous tous, et le cyclisme. Sur une telle épreuve, notre objectif est de remercier les organisateurs qui nous font confiance et nous invitent. Nous nous devons d’être agressifs, à l’attaque, comme on l’a vu sur les premières étapes, rendre la course excitante. Les WorldTeams sont là et bien présents, ils jouent le général. Le niveau est très élevé, comme au Tour de France. Nous voulons être très présents, ne pas rester simplement au peloton. On essaie, on se loupe, mais le lendemain on ressaie.

Vous avez également une équipe réserve avec de jeunes coureurs…
Nous prenons des coureurs jusqu’à 23 ans et nous les aidons à progresser. Nous sommes une équipe jeune et nous perdons des coureurs chaque année qui partent vers les équipes WorldTour ou Continental Pro, et nous en sommes fiers. Le but est d’accompagner ce qui est fait ici aux Etats-Unis. Les coureurs peuvent progresser tranquillement. Nous avons un bon équilibre entre des coureurs expérimentés qui sont les capitaines de route sur les épreuves et ces jeunes qui sortent à peine et qui sont là, pour apprendre.

Propos recueillis à Gunnisson le 22 août 2012.