Il y a un mois tout juste, l’équipe Cofidis présentait à Paris son nouveau collectif, construit autour d’une base solide à laquelle Yvon Sanquer a ajouté la fraîcheur de quatre néo-pros et l’expérience de Cyril Lemoine et Julien Simon. « L’ossature est quasiment identique à celle de l’an passé, concédait alors le président de Cofidis Compétition Thierry Vittu. Notre feuille de route sera proche de celle de 2013. Mais la saison devra être riche en victoires. La participation n’est pas suffisante, seule la victoire est belle. » Peut-être est-il encore un peu tôt pour évaluer l’impact de ce discours sur les résultats du groupe. En attendant la première victoire se fait toujours attendre dans l’équipe nordiste, 2ème de l’Etoile de Bessèges avec Jérôme Coppel et portée haut par Daniel Navarro et Luis-Angel Mate la semaine dernière à la Ruta del Sol.

La Ruta del Sol, c’est précisément la course à compter de laquelle Julien Simon entendait commencer à faire de bons résultats après avoir entamé la saison sur une 6ème place au Grand Prix La Marseillaise. « Je voulais être présent dès le début pour que l’équipe parte sur de bonnes bases, affirme le puncheur de 28 ans, 6ème puis 11ème d’étape la semaine dernière en Andalousie. Je me sens motivé, je sens que la condition monte progressivement. L’objectif c’est de lever les bras, peu importe où et quand, mais le plus rapidement possible sera le mieux pour moi et pour l’équipe. Yvon Sanquer m’a recruté pour essayer de gagner le plus de courses que je peux. Malheureusement je n’ai pas réussi à lever les bras en 2013. Il compte sur moi, sa confiance me fait plaisir, et j’ai vraiment envie de lui montrer qu’il ne s’est pas trompé. »

Si le Breton, garçon discret passé tout près de la victoire d’étape l’an dernier sur le Tour de France, ne se voit pas endosser le rôle de capitaine de Cofidis laissé vacant après le départ de David Moncoutié, son expérience sera utile à l’équipe nordiste. « Julien Simon incarne la classe à l’état pur, dit de lui Yvon Sanquer. C’est un puncheur qui, je crois, va atteindre sa pleine mesure cette saison. »

Une confiance qui a très vite permis au transfuge de Sojasun de trouver sa place au sein du groupe. Et de s’y reconcentrer après avoir vécu difficilement la fin de l’aventure Sojasun. « Jusqu’au Tour ça s’est très bien passé mais l’inquiétude a commencé à nous gagner petit à petit fin juillet, raconte-t-il. Ça a été dur à vivre. Nous étions dans l’attente de savoir si l’équipe allait continuer ou pas, et à côté il nous fallait malgré tout prospecter pour une nouvelle équipe. Ça a été usant. Et triste que l’équipe se termine comme ça. Cofidis m’a donné la chance de pouvoir continuer à faire mon métier dans de bonnes conditions. La coupure m’a fait du bien pour aborder l’année avec de nouveaux objectifs. »

Et côté objectifs, à 28 ans, un âge où un coureur atteint généralement sa maturité athlétique, Julien Simon cultive un rêve. Celui de bien faire sur les classiques ardennaises, la Flèche Wallonne, dont il a pris la 9ème place l’an passé au Mur de Huy, et Liège-Bastogne-Liège (l’équipe Cofidis n’a pas été retenue pour l’Amstel Gold Race). « J’aimerais être bien sur les classiques ardennaises, continuer à progresser sur ces épreuves. Chaque année j’essaie d’être sérieux l’hiver, mais il me faut quand même quelques courses pour mettre en route. Hormis les conseils pris auprès de Vincent Villerius aux stages, je n’ai rien changé à ma préparation hivernale. C’est déjà énorme de changer d’équipe, j’ai vraiment tenu à garder les mêmes bases que d’habitude. » Et si l’on se réfère à celles des années passées, une première victoire pour Julien Simon et Cofidis ne devrait plus tarder à se présenter.