Adriano Malori. Le champion d’Italie du contre-la-montre, ancien champion du monde Espoirs de la discipline, est devenu Maillot Rose du Giro hier à Porto Sant’Elpidio. Adriano Malori (Lampre-ISD), 24 ans, est le troisième jeune homme à se distinguer à ce rang sur cette drôle d’édition du Tour d’Italie. « C’est une émotion incroyable de conquérir le maillot rose au terme d’une étape aussi dure que celle-là, a commenté l’Italien. Je me savais en bonne condition et je me suis jeté dans l’échappée. Nous avons trouvé la juste alchimie pour prendre jusqu’à huit minutes. A ce moment j’ai réalisé ce que je pouvais faire. Le final a été exigeant cependant. Je n’ai pas cessé de faire les comptes dans ma tête, en prenant en considération les bonifications. » Reste que le jeune homme devrait vite passer le relais. Son équipe aura d’autres intérêts aujourd’hui en montagne.

Abandons. Le Giro a enregistré hier ses quatre premiers abandons. Et non des moindres. Le Français Romain Feillu (Vacansoleil-DCM) a été le premier à poser pied à terre, amoindri par une chute dont il a été victime au Danemark et des problèmes d’allergie qui l’empêchent de s’alimenter convenablement. Vidé de forces lui aussi, le Norvégien Thor Hushovd (BMC Racing Team) n’avait « plus rien à donner » (lire par ailleurs). Tombé alors qu’il était dans la bonne échappée, l’Espagnol Pablo Lastras (Movistar Team) a fait une mauvaise chute dans les graviers de la descente du Passo della Capella. Il a été évacué par ambulance avec une fracture de la clavicule droite et quatre côtes brisées. Enfin l’Américain Tyler Farrar (Garmin-Barracuda) a lui aussi renoncé sur chute, blessé au fessier, au bras et à la main gauches. Ces blessures ont nécessité la pose de points de suture.

Le journal de bord de… Julien Bérard (Ag2r La Mondiale)

Chaque jour, Julien Bérard nous livre son journal de bord. « 210 kilomètres, 3300 mètres de dénivelé avec de nombreuses montées, pas plus de 5 kilomètres de suite, mais des rampes à 20 %. Plus de 30° avec un soleil de plomb et environ 5 litres de boissons absorbées ! L’échappée s’est dessinée de bonne heure. Manuel Belletti y était mais il s’est fait décramponner dans la première montée. Le Maillot Rose en difficulté, ça a tergiversé car il n’y avait plus de patron. L’écart a fait le yoyo, le peloton s’est réveillé trop tard. J’ai eu de bonnes sensations toute la journée et on a assisté à un bel écrémage. Jamais en difficulté, je suis arrivé dans le gros peloton. J’ai participé au sprint pour la 6ème place et terminé 23ème. Me voilà 87ème au général à 2’58 ». A suivre : deux arrivées au sommet ! » Suivez aussi Julien Bérard sur www.julienberard.com.

L’étape du jour :

7ème étape : Recanati-Rocca di Cambio (205 km). Une semaine après le départ du Giro au Danemark, la septième étape devrait être le théâtre des premières échauffourées entre les favoris dans les Abruzzes. Deux difficultés seront à franchir aux environs de la mi-course, le Colle Galluccio (5,6 km à 5,4 %) puis le Piano Palasone, lequel ne fait pas l’objet d’un classement de la montagne, s’agissant plus d’un interminable faux-plat. En revanche c’est la montée finale vers Rocca di Cambio (19,1 km à 3,9 %) qui sera attendue par tous. Il s’agira d’une ascension en deux temps, avec 15,5 kilomètres à 4,8 % de montée jusqu’à 3,5 kilomètres de l’arrivée. Là, les coureurs basculeront dans une descente de 1800 mètres avant de s’attaquer à une rampe finale de 1600 mètres à 5,7 % avec un passage à 10 % à 600 mètres de la ligne.