Alberto Contador. L’Espagnol Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard) a enfoncé le clou au classement général du Tour d’Italie, dont il a remporté hier sa deuxième victoire d’étape après celle obtenue sur l’Etna. Intouchable dans l’exercice chronométré en altitude, il tenait surtout à honorer la mémoire de Xavier Tondo, son ami disparu tragiquement lundi matin. « Xavi était un bon ami et sur les dernières courses nous avions toujours travaillé ensemble pour la victoire, a rappelé Alberto Contador. C’était un bon gars, toujours heureux. Sa mort m’affecte profondément : cette victoire est pour lui. Il m’a fallu quelques kilomètres pour trouver mon rythme. Une fois que je l’ai trouvé, je suis allé aussi vite que je le pouvais. C’était une ascension difficile. C’est ma première victoire avec le Maillot Rose sur le dos et c’est quelque chose qu’on n’oublie jamais. »

John Gadret. Les chances de voir John Gadret (Ag2r La Mondiale) atteindre le podium du Tour d’Italie se sont éloignées hier après une contre-performance du grimpeur champenois dans le contre-la-montre en altitude. Bien que 3ème d’un exercice similaire il y a un an au Plan de Corones, il a cette fois rétrogradé à la 16ème place de l’étape, concédant 1’27 » à Alberto Contador et reculant en temps au classement général, où il se maintient au 4ème rang. La raison ? Une seconde journée de repos qui a cassé son rythme. « J’ai mal commencé sur la partie plane de ce contre-la-montre tandis que j’ai bien fini, a commenté John Gadret. La journée de repos ne m’a pas fait du bien. Mais cette montée a débloqué la machine. Ce sera dur quand même de gagner une autre étape avant la fin du Giro. »

Michele Scarponi. Meilleur grimpeur que Vincenzo Nibali mais moins à l’aise dans l’exercice du contre-la-montre, l’Italien Michele Scarponi (Lampre-ISD) n’a quasiment rien lâché à son adversaire hier vers Nevegal. Il lui a même repris du temps sur les 7,3 kilomètres d’ascension, lui concédant au sommet 4 secondes seulement. Ainsi l’Italien s’accroche à la 2ème place du classement général, à près de cinq minutes d’Alberto Contador mais avec 47 secondes d’avance sur Nibali dans la perspective de nouvelles étapes de montagne. « J’ai fait un bon chrono qui a répondu à mes attentes, a relevé Michele Scarponi. Je suis très satisfait de la manière avec laquelle j’ai affronté l’ascension. J’ai manqué de fraîcheur dans les 2 derniers kilomètres, où j’ai cédé du temps par rapport à Nibali, sans quoi je pouvais signer un meilleur temps. »

Hors course. Mauvaise nouvelle pour Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard). Son mécanicien Faustino Muñoz a été mis hors course hier soir pour un geste malheureux commis à l’égard d’un spectateur trop enthousiaste. Dans la montée noire de monde de Nevegal, le leader du classement général comme ses adversaires ont dû se frayer un chemin à travers une foule compacte et délirante. Déjà furibond envers des tifosi samedi dans la montée du Zoncolan, où Alberto Contador aurait fait les frais d’insultes et de crachas (on dit même chez Saxo Bank que les coéquipiers de Contador ont été visés avec des œufs), Faustino Muñoz s’est emporté hier, ouvrant sa portière dans la montée de Nevegal pour frapper un spectateur. Son geste, qui n’est pas passé inaperçu, lui a valu a une disqualification immédiate.

Le parcours du jour :

17ème étape : Feltre-Tirano (230 km). Le Giro quitte aujourd’hui la Vénétie et Feltre pour prendre la direction de la Lombardie et Tirano. La route sera longue, 230 kilomètres au compteur, et parsemée de difficultés. Deux seront référencées dans la seconde moitié de l’étape, les coureurs devant emprunter le Passo del Tonale et ses 15,2 kilomètres d’ascension à 6 % qui grimperont jusqu’à 1883 mètres d’altitude, le point culminant de l’étape. De là, à 64 kilomètres de l’arrivée, la course filera vers Tirano via l’accessible montée d’Aprica (15,4 km à 3,1 %), dont le sommet débouchera à 18,5 kilomètres de l’arrivée. Après 11 kilomètres de descente, il restera 7 kilomètres à accomplir jusqu’à la ligne. Une étape qui devrait convenir aux baroudeurs plus qu’aux favoris, qui devraient avoir peu à gagner durant cette longue journée.