Giovanni Visconti. C’était lui le plus rapide hier, incontestablement, mais Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli) a dérapé dans les derniers hectomètres, poussant de la main puis éjectant du coude le coureur face auquel il se battait pour la victoire d’étape, le jeune Diego Ulissi. « C’est incroyable, parfois on va jusqu’à risquer notre vie dans ce genre de course, s’est indigné à chaud le double champion d’Italie. J’ai hurlé plusieurs fois sur Ulissi. Je lui ai dit de me faire de la place parce que j’arrivais lancé sur lui et deux fois plus vite qu’il ne l’était. Si je n’avais pas levé la main… Ce coureur est un petit jeune qui se donne des airs, je le trouve particulièrement mal éduqué. Un gars comme lui ne mérite pas de remporter cette étape de cette manière. Me faire disqualifier alors qu’il a failli me faire tomber, il faut avouer que c’est quand même la meilleure. »

Diego Ulissi. Repoussé vigoureusement par Giovanni Visconti à quelques mètres de la ligne, Diego Ulissi (Lampre-ISD) a été surpris mais a eu la présence d’esprit de poursuivre son sprint pour finir 2ème et remporter l’adhésion du jury. C’est à lui qu’est revenue la victoire d’étape hier à Tirano. « Mon sprint a été correct, s’est-il défendu. Je l’ai lancé à 250 mètres de la ligne, j’ai choisi une trajectoire et je m’y suis tenu. J’ai ensuite senti un bras me pousser… Je savais que cette étape serait favorable à une échappée, c’est pourquoi j’ai prêté attention à chacune des actions en début de journée. J’ai réussi à me joindre à l’échappée décisive. J’ai ensuite géré de manière intelligente. Je suis jeune, c’est mon premier Grand Tour, nous en sommes à la troisième semaine, vous pouvez donc comprendre que je dois doser les forces restantes. Dans le final je suis parvenu à m’accrocher aux meilleurs pour réaliser le sprint que l’on sait. »

Hubert Dupont. Très actif au sein de l’échappée à laquelle il faisait partie hier, Hubert Dupont (Ag2r La Mondiale) s’est replacé à la 14ème place du classement général. « Je suis content de ma journée car cela n’a pas été facile, narre-t-il. La bonne échappée est partie après une cinquantaine de kilomètres. J’ai vu tout de suite que c’était l’échappée à prendre mais j’étais bloqué dans le peloton et je suis sorti avec une dizaine de secondes de retard. J’ai passé 15 kilomètres tout seul à essayer de rentrer et j’ai cru que je n’allais pas y arriver ! Après être revenu dans l’échappée, il a fallu que je récupère de mon effort. J’ai tenté d’attaquer à plusieurs reprises et j’ai passé le sommet un peu cuit. J’ai réussi à rentrer dans la descente mais je n’ai pas pu suivre quand les quatre coureurs sont partis. J’ai géré sur la fin pour maintenir l’écart avec le peloton. »

L’étape du jour :

18ème étape : Morbegno-San Pellegrino Terme (151 km). A la veille d’un retour en montagne, les Alpes cette fois, pour l’explication finale entre les candidats à une place au classement général du Giro, les coureurs disputeront aujourd’hui une étape relativement similaire à celle d’hier. Cette étape se déroulera sur les routes de la Lombardie avec une seule difficulté, le Passo di Ganda et ses 9,2 kilomètres à 7,3 % placé à 30 kilomètres de l’arrivée. Au sommet de cette difficulté, la route descendra par paliers irréguliers. Un profil relativement similaire à celui d’hier et qui devrait de nouveau favoriser les attaquants. Tous les types de coureurs pourraient ainsi pouvoir s’exprimer aujourd’hui. Et ce sera là leur dernière occasion avant deux étapes de montagne avec arrivées en altitude et le contre-la-montre final dimanche dans les rues de Milan.