Steven Kruijswijk (Team LottoNL-Jumbo), à l’attaque dans le Passo Valparola, il prend possession du maillot rose au terme de l’étape-reine du Tour d’Italie. « C’est une journée merveilleuse pour moi. Étant proche du maillot rose, c’était devenu un rêve. C’est ma sixième participation au Giro. J’adore cette course et ses ascensions. L’an dernier, je luttais avec Contador, Aru et Landa en montagne durant la dernière semaine, mais j’avais perdu du temps sur les premières étapes (il avait lâché plus de 7 minutes sur la 4ème étape à La Spezia NDLR). Je n’avais perdu que dix secondes sur Nibali sur le contre-la-montre précédant. Si j’arrive à faire la même chose à l’Alpe de Siusi, alors je garderai le maillot rose. En fait j’espère même gagner du terrain, même si je suis très fatigué après cette 14ème étape, comme tout le monde. »

Esteban Chaves (Orica-GreenEdge), vainqueur de l’étape-reine et monté pour la première fois sur le podium au classement général derrière Steven Kruijswijk et Vincenzo Nibali. « Orica-GreenEdge a été comme une deuxième famille quand j’ai signé mon contrat en 2014. A l’époque, j’étais sérieusement blessé et les docteurs m’avaient dit que je ne remonterais jamais sur un vélo après ma chute au Trophée Laigueglia en février 2013. Cette année, mon coéquipier Mathew Hayman a remporté Paris-Roubaix, lui aussi, après s’être cassé le bras. J’ai toujours rêvé de remporter une étape du Giro. C’est merveilleux de le faire sur l’étape-reine, mais il est encore trop tôt pour dire si je peux remporter le Giro ou non. »

Vincenzo Nibali (Astana), qui a le mieux négocié la 14ème étape derrière Steven Kruijswijk et Esteban Chaves à qui il concède 37 secondes. « Je n’ai renoncé que dans les trois derniers kilomètres du Passo Valparola. Chaves et Kruijswijk imprimaient alors un rythme très soutenu et je voulais gérer mon effort. J’étais le point de référence de beaucoup. Je pensais que Valverde serait un peu mieux. J’attends avec impatience le cronoscalata, mais pour l’heure, l’important est de récupérer. C’est une nouveauté de voir Kruijswijk aussi fort. »

Andrey Amador (Movistar Team), éphémère Maillot Rose qui a perdu plus de 3’50. Son coéquipier Alejandro Valverde fait légèrement « mieux » en concédant 3 minutes. « Nous avons connu une journée difficile. L’équipe a pourtant bien travaillé. Je me suis battu pour rester dans le rythme dans le Passo Giau et j’ai pu rentrer dans la descente. Je n’avais plus d’énergie dans le Passo Valparola. J’ai essayé de maintenir mon rythme pour perdre le moins de temps possible. Nous restons pourtant en course pour le classement général. C’est la seule chose que nous devons nous dire pour le moment. Ce n’était pas une étape qui me convenait. Je sais qu’Alejandro peut inverser la tendance. Il faut oublier cette étape, apprendre de nos erreurs pour ne pas les répéter. Nous allons continuer à nous battre. »

Damiano Cunego (Nippo-Vini Fantini), qui a conforté son maillot du meilleur grimpeur au cours de cette étape comprenant six cols. « C’était la première étape très difficile de ce Giro. Je courrais après la victoire d’étape, pas seulement après le maillot du meilleur grimpeur. Les changements de rythme ont eu leur effet sur moi. J’ai finalement changé d’option pour me concentrer sur le seul classement de la montagne. Je suis en bonne condition, mais le niveau est très élevé. »


Arnaud Démare. La première victoire d’étape sur un Grand Tour devra attendre pour Arnaud Démare (FDJ). Malade, le vainqueur de Milan-San Remo a quitté le Giro après avoir passé une nuit difficile. « J’ai décidé de prendre le départ malgré des problèmes gastriques qui empirent depuis trois jours, mais j’ai dû finalement renoncer, car je n’avais plus de forces, déplore le Picard. Je pense avoir pris froid il y a trois jours. Ça a été un peu mieux vendredi, mais la nuit suivante a été difficile. En une journée, j’ai perdu deux kilos ! J’avais la volonté de poursuivre, mais ce n’était plus possible dans cet état. Je suis évidemment très déçu. J’étais venu pour m’imposer sur des étapes et je ne suis pas passé loin à deux reprises. J’avais également l’objectif de remporter le maillot rouge, mais quand la santé n’y est plus… Dans le sport, on ne peut pas tout contrôler. »

Ryder Hesjedal. Le vainqueur du Giro 2012, Ryder Hesjedal (Trek-Segafredo) a lui aussi été victime de l’étape-reine dans les Dolomites. Le Canadien a été contraint à l’abandon. « C’était un véritable cauchemar, dit le Nord-Américain. Je voulais plus que tout donner le meilleur de moi-même. Mais dès que nous avons commencé à grimper, j’ai vu que quelque chose n’allait pas. Mon corps ne voulait simplement plus. Puis j’ai senti que mon état empirait avec des nausées, des maux de tête et des étourdissements. Je devais prendre ce paramètre également en considération puisque mon équilibre en devenait perturbé pour les descentes. »

Horaires. Jack Bobridge (Trek-Segafredo) sera le premier à partir à l’assaut de l’Alpe di Siusi tout à l’heure à 13h30. Il faudra attendre la fin de l’après-midi pour voir les favoris s’élancer de trois minutes en trois minutes. Domenico Pozzovivo partira à 16h16, Rigoberto Uran à 16h25, Ilnur Zakarin à 16h28, Rafal Majka à 16h31, Andrey Amador à 16h34, Alejandro Valverde à 16h37, Esteban Chaves à 16h40, Vincenzo Nibali à 16h43 et le Maillot Rose Steven Kruijswijk à 16h46. Le temps d’effort est estimé entre 23 et 27 minutes.

L’étape du jour :

15ème étape : Castelrotto-Alpe de Siusi (10,8 km CLM). L’étape du jour est typique de ce que propose le Giro : un cronoscalata. Comprenez contre-la-montre en côte. Cette fois, c’est l’Alpe de Siusi qui sert de cadre à l’exercice tant apprécié par les organisateurs italiens. Les coureurs n’auront qu’un kilomètre de chauffe avant d’entamer les premières rampes de cette montée de 9,8 kilomètres à 8,3 %. Elle alterne de longues lignes droites et des virages en épingle. Les pourcentages eux sont très réguliers et passent rarement sous les 8%, sans jamais excéder les 11 %.Un premier point après 4,4 kilomètres permettra d’avoir quelques indications sur l’état de forme des favoris. La montée est loin d’être inconnue du Giro. La course rose y avait fait étape lors du Giro 2009. Le Russe Denis Menchov s’était alors imposé.

L’image du jour : un Maillot Rose inexpérimenté

Il va sans dire que Steven Kruijswijk n’avait jamais pris les commandes sur un Grand Tour. Mais au cours de sa carrière pro, le Néerlandais n’a porté le maillot de leader d’une course par étapes… qu’une seule fois. Il s’agissait alors de l’Artic Race of Norway. Son taux de réussite est donc de 100% puisque Steven Kruijswijk avait remporté l’épreuve norvégienne en 2014.