Alberto Contador. Il a suffi d’une arrivée en bosse pour qu’Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) s’offre un peu de marge face à Fabio Aru. Favori le mieux placé dans la brève ascension du Monte Berico (2ème), il prend huit secondes à son rival, auxquelles il faut ajouter six secondes de bonification. Le Maillot Rose possède ainsi 17 secondes d’avance sur le porteur du maillot blanc au départ de la 13ème étape. « Fabio Aru n’était pas dans un grand-jour, n’a pas manqué de noter l’Espagnol. Si ton leader n’a pas de bonnes jambes, il est difficile d’établir la bonne tactique. La victoire finale est encore loin. Ce Giro est très dur et quelque chose peut arriver tous les jours. Chaque seconde est importante. Sur un mauvais jour, tu peux perdre plusieurs minutes et donc toutes les secondes d’avance sont intéressantes quand il s’agit de tactique. »

Fabio Aru. En concédant 14 secondes à Alberto Contador, Fabio Aru (Astana) a perdu toute chance de revêtir le maillot rose avant le chrono de samedi grâce au jeu des bonifications. Le Sarde qui avait déjà affiché ses limites mercredi vers Imola est une nouvelle fois apparu en posture fragile, incapable de suivre le même rythme que l’Espagnol sur les routes détrempées qui menaient à Vicence. « J’ai manqué de sucre dans le final, révélait à l’arrivée le porteur du maillot blanc. Il pleuvait et peut-être que je ne me suis pas alimenté suffisamment. J’en ai payé le prix dans la dernière montée. Mais il reste encore neuf jours de course. Tout le monde peut connaître une mauvaise journée. Le Tour d’Italie est encore long. »

Philippe Gilbert. Sur une montée qui présentait un profil similaire à celui du Cauberg, il ne fallait pas s’étonner de voir s’activer Philippe Gilbert (BMC Racing Team). Grand favori de cette étape qui lui semblait promise, le Wallon a su répondre aux attentes. « Quand Tanel Kangert a attaqué et a rejoint Franco Pellizotti, j’étais avec Ion Izagirre dans le vent, nous avons décidé d’attendre le groupe, car j’y avais encore des coéquipiers, explique l’ancien champion du monde. Nous nous sommes organisés et avons bien travaillé collectivement. Cette victoire est importante pour moi et pour l’équipe. Nous avons essayé plusieurs fois et nous décrochons enfin la victoire ! » Philippe Gilbert avait déjà remporté une étape du Tour d’Italie sur un profil similaire en 2009 pour son seul succès sur la course rose avant celui d’hier.

Infirmerie. Les descentes techniques sur la chaussée rendue glissante par les trombes d’eau qui s’y sont déversées ont été fatales à plusieurs coureurs. Notamment Stefan Küng (BMC Racing Team). Deux coureurs de l’équipe CCC Sprandi Polkowice, dont Jaroslaw Marycz (voir notre tweet du jour), sont tombés devant lui dans la descente de la Crosara à une trentaine de kilomètres de l’arrivée et le jeune rouleur suisse n’a pas pu les éviter. Le bilan est lourd : il souffre d’une vertèbre fracturée là où le Polonais a été hospitalisé avec un traumatisme cranio-facial. L’Helvète devra rester sur le flanc pendant de longues semaines et devrait revenir à la compétition d’ici trois à quatre mois. « Quand j’étais dans l’ambulance, des larmes se sont mises à couler, déclare le Suisse. J’avais hâte d’arriver au contre-la-montre de samedi. C’est dommage de terminer comme cela. » Lui aussi victime d’une des nombreuses chutes ayant perturbé le peloton hier, Simon Gerrans (Orica-GreenEdge) n’a pas pris le départ de la 13ème étape par mesure de précaution.

L’étape du jour :

13ème étape : Montecchio Maggiore-Jesolo (147 km). Avant un troisième week-end de course décisif, les coureurs du Giro bénéficieront d’un peu de répit sur les routes plates de la Vénétie qu’ils sillonneront sur 147 kilomètres, soit l’une des étapes les plus courtes de cette 98ème édition. Si le tracé exclut toute difficulté topographique, il inclura toutefois de nombreux obstacles urbains : passages à niveau, ronds-points, ralentisseurs et ilôts directionnels à mesure que l’on s’avancera vers la lagune de Venise puis celle de Jesolo, dont le territoire s’étend sur une zone de plaine en face de la mer Adriatique. Le final à proximité de la digue s’annonce rapide avec pour ultime obstacle un rond-point dont le peloton devra quasiment effectuer le tour peu avant de franchir la flamme rouge. Les sprinteurs ont la faveur des pronostics.

Le tweet de… @jaroslawmarycz