3 questions à… Simon Gerrans

Simon, comment l’équipe Orica-GreenEdge a-t-elle préparé le contre-la-montre par équipes d’ouverture du Tour d’Italie ?
Nous avons effectué deux reconnaissances du parcours vendredi, une autre ce samedi matin, comme la plupart des autres équipes. Notre avantage c’est de posséder quelques vrais spécialistes du contre-la-montre, parmi les meilleurs du monde, et des gars qui connaissent leur rôle pour être performants à 100 % dans un exercice du genre. Nous nous savions les grands favoris et tout le monde a respecté le plan. Ce maillot rose, il appartient à toute l’équipe.

Vous vous êtes fracturé la clavicule à l’entraînement fin décembre puis la tête du radius à votre reprise aux Strade Bianche début mars, que ressentez-vous aujourd’hui ?
J’ai connu un début de saison très difficile. J’ai parfois l’impression que je vais prendre un nouveau revers ou une nouvelle blessure. J’ai dû rater mon premier objectif, le Tour Down Under, puis j’ai eu un nouveau coup dur aux Strade Bianche, ce qui m’a empêché d’atteindre en condition le deuxième objectif que je m’étais fixé, les classiques ardennaises. J’ai donc travaillé pour mes coéquipiers. Aujourd’hui j’espère obtenir de nouveaux bons résultats et surtout que la malchance m’épargne.

Beaucoup pensaient que le maillot rose irait à Michael Matthews. Etait-il défini que vous soyez le premier à franchir la ligne à San Remo ?
Chez Orica-GreenEdge, nous sommes un groupe de potes et ça n’a pas tellement d’importance de savoir qui franchit la ligne le premier. Qui que ce fut, on aurait été heureux. Ce n’est pas arrivé dans les conversations avant que notre directeur sportif Matthew White ne me désigne au départ de l’étape. Ça a permis aux spécialistes du chrono de se concentrer sur leur effort, et on sait que les jours à venir pourraient voir le maillot changer d’épaules. Dès ce dimanche, Michael Matthews a une bonne chance de s’en emparer. Ensuite il y aura des étapes montagneuses avec des options pour Pieter Weening et Esteban Chaves.

Alberto Contador. Des favoris, c’est Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) qui est le mieux entré dans la course hier, 2ème avec ses coéquipiers du contre-la-montre par équipes. Ce qui lui permet d’aborder le Giro avec 6 secondes d’avance sur Aru, 12 sur Uran, 20 sur Porte, 23 sur Van Den Broeck et 41 sur Pozzovivo. « Ce résultat ne me surprend pas, a commenté le Madrilène. Je savais que nous avions une très forte équipe pour ce type d’effort. Tout le monde s’est donné à 100 %, et même si nous avons eu un petit moment de désorganisation, notre résultat est tout à fait correct. Nous avons pris du temps à chacun de nos adversaires. Ce n’est pas beaucoup mais l’objectif est d’atteindre le contre-la-montre individuel mieux classé que mes adversaires pour bénéficier de leurs temps. Et c’est toujours un avantage d’être devant. »

George Bennett. 197 coureurs seulement ont pris le départ du Tour d’Italie hier, le Néo-Zélandais George Bennett (Team LottoNL-Jumbo) ayant été contraint de se retirer de la liste des engagés en raison d’un taux de cortisol anormalement bas. Jeudi, l’Union Cycliste Internationale avait réalisé des tests auprès d’un grand nombre de coureurs. Ce sont les responsables du Team LottoNL-Jumbo eux-mêmes qui ont pris la décision, dans le respect des règles du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC), de mettre George Bennett au repos pour huit jours. Dès lors, l’équipe néerlandaise a dû s’élancer à huit au lieu de neuf, signant à San Remo le 13ème temps à 36 secondes d’Orica-GreenEdge. Le coureur de 25 ans avait fini 10ème du Tour Down Under en janvier.

Richie Porte. La déception se lisait sur le visage de Richie Porte (Team Sky) hier sur le Lungomare Italo Calvino de San Remo tandis que son groupe venait de signer la 9ème performance chronométrée à 27 secondes d’Orica-GreenEdge et surtout 20 secondes de l’équipe Tinkoff-Saxo d’Alberto Contador. Mais après réflexion le Tasmanien s’est refusé au pessimisme. « On a rien à se reprocher aujourd’hui, s’est-il rassuré. Tout le monde a été fluide et solide, on a fait du bon boulot. La course ne va pas se gagner sur ce contre-la-montre par équipes. Ce sont des secondes aujourd’hui mais on parlera en minutes dans trois semaines. Perdre des secondes dans la première semaine d’un Grand Tour, ce n’est pas tellement grave. Evidemment ce n’est pas l’idéal mais ce n’est pas la fin du monde. Ce qui est sûr, c’est que je me sens prêt à me battre. »

L’étape du jour :

2ème étape : Albenga-Gênes (177 km). Réuni dans son intégralité pour la toute première fois après le chrono par équipes hier, le peloton du Giro ne quittera quasiment pas des yeux la mer ligurienne aujourd’hui, longeant la côte d’Albenga à Gênes pour offrir aux sprinteurs une première occasion d’en découdre, onze ans après le dernier passage du Giro dans la capitale de la Ligurie et la victoire d’étape de Bradley McGee. Si le départ de l’étape (et la brève incursion dans les terres pour aller chercher la montée du Testico) sera propice à la formation d’une échappée, la longue progression sur la Via Aurelia, le long de la Riviera du Ponant et par-delà quelques capi, devrait favoriser les poursuiteurs. A noter dans le final deux boucles d’un circuit urbain de 9,5 kilomètres dans les rues de Gênes et son arrivée en léger faux plat montant.

Le tweet de… @SimonClarke