Bradley Wiggins. Que se passe-t-il dans la tête de Bradley Wiggins (Team Sky) ? Malmené au quotidien en première semaine de Giro, jusqu’à montrer des signes de faiblesse dans les côtes abruzzaises vendredi et à déraper sur l’asphalte humide, le Britannique a affiché de la peur dans les descentes hier. Et cela a bien failli lui coûter beaucoup de temps. Une fois encore, ce sont ses équipiers qui ont été mis à rude contribution pour boucher les trous et retourner une situation un temps fort compromise. Bien qu’affaibli, Bradley Wiggins reste ainsi dans le coup au classement général, 4ème à 1’16 ». « Ça a bien fini en fin de compte, s’est réjoui une fois de plus le directeur sportif Marcus Ljungqvist. Les gars n’ont pas paniqué, ça a été la clé pour combler le fossé qui s’était creusé. Au final on ne perd rien au classement général. On peut être satisfaits. »

Ryder Hesjedal. Le tenant du titre Ryder Hesjedal (Garmin-Sharp) n’aura pas eu la chance de Bradley Wiggins. Distancé dans le Fiesole, le Canadien a cédé 1’06 » à l’ensemble des favoris du Tour d’Italie, reculant encore au classement général pour conclure la première semaine de course avec un débours de 3’11 » sur Vincenzo Nibali (11ème au général). « Je n’ai pas vécu une mauvaise journée, juste un mauvais moment, a tenu à modérer Ryder Hesjedal à Florence. J’ai senti dans l’avant-dernière côte que quelque chose n’allait pas bien, je n’avais pas de forces dans les jambes. La dernière difficulté était plus raide. J’ai choisi de grimper à mon propre tempo afin de limiter les dégâts. Je me dis que ça aurait pu être pire et que la journée de repos arrive à point nommé. »

Maxim Belkov. Dans les pelotons depuis quatre ans, Maxim Belkov (Team Katusha) n’avait encore jamais eu l’occasion de lever les bras. Il l’a fait hier à Florence avant que le Tour d’Italie ne marque sa première pause. « C’est ma première victoire pro, je suis tellement heureux que ce soit sur le Giro, s’est exclamé le Russe de 28 ans. Au matin dans le bus, j’ai jeté un œil sur l’altimétrie de cette étape et j’ai réalisé que c’était une étape parfaite pour mes caractéristiques. En plus j’habite pas loin d’ici, à Prato, alors je connais ces routes. » Maxim Belkov a tenu à dédier cette victoire à son équipe, Katusha, qui rappelons-le n’était pas prévue au départ de l’épreuve en début d’année, la faute à l’obtention d’une licence WorldTour tardive. Avec deux victoires (Luca Paolini et Belkov) et quatre jours en rose, le groupe a su mériter sa place.

Vincenzo Nibali. Le Sicilien Vincenzo Nibali (Astana), grandissime favori du 96ème Giro, a passé hier en Toscane sa première journée en rose. Discret mais vigilant. « Le Giro est long, nous savons tous cela, a rappelé le leader du classement général au moment de faire le point sur sa première semaine de course. Tout coureur peut avoir un jour sans, et c’est normal. Mais je suis satisfait de la manière dont s’est passée cette semaine, et très fier de mon équipe. Tanel Kangert et Alessandro Vanotti ont été très costauds à l’avant pour nous aider à contrôler l’échappée. Le seul point noir de cette journée, c’est la glissade de Dmitriy Gruzdev dans une descente à 40 kilomètres de l’arrivée, mais heureusement il a été en mesure de remonter sur son vélo sans dommage réel. Les deux semaines à venir vont représenter un formidable défi de tous les jours. Nous n’écartons aucun adversaire mais l’équipe est prête à défendre le maillot rose.

Arnold Jeannesson. Arnold Jeannesson (FDJ) avait fait d’un Top 10 au classement général son objectif dans le Tour d’Italie, auquel il participait pour la quatrième fois après deux abandons et une 57ème place finale il y a quatre ans. Malheureusement, le grimpeur francilien n’aura pu aller au-delà de la première semaine de course. Hier en Toscane, il s’est retiré de la course en traversant la zone de ravitaillement, bloqué du dos. 5ème à Serra San Bruno et 8ème à Pescara, Arnold Jeannesson avait réalisé un bon début de Giro. Mais il s’est bloqué le dos après une chute sur les fesses vendredi sous la pluie. En souffrance samedi dans le contre-la-montre (101ème à 6’40 »), il a alors rétrogradé au classement général et s’est senti dans le dur hier lorsque les conditions météo se sont à nouveau dégradées.

Angel Vicioso. Lui n’a pas quitté la course en cours de route hier mais il ne repartira pas demain. Tombé en fin d’étape sur la route qui menait à Florence, Angel Vicioso (Team Katusha) s’est blessé. L’Espagnol a chuté alors qu’il négociait la dernière descente et s’est abîmé tout le côté gauche du corps. Un examen préliminaire a fait état de trois côtes fracturées, d’un poignet cassé et d’un traumatisme de l’épaule. Le coureur de 36 ans, qui a tout de même été en mesure de finir l’étape, plus d’un quart d’heure après l’arrivée victorieuse de son coéquipier Maxim Belkov, souffre en outre de l’omoplate et d’autres dommages sur le côté droit. Ces multiples traumatismes l’empêcheront évidemment de reprendre la route demain dans le Frioul. Un check-up complet viendra déterminer la durée de son indisponibilité.