Vincenzo Nibali. Le Maillot Rose a considérablement renforcé son avance hier dans le contre-la-montre en côte du Tour d’Italie. Personne n’a pu égaler Vincenzo Nibali (Astana) dans l’ascension vers Polsa, l’Italien s’offrant même le luxe de revenir sur les arrières de Cadel Evans. Avant les deux dernières étapes de montagne, sa course à la victoire est désormais bien engagée. « Cette victoire est une grande performance et l’avantage que nous avons maintenant au classement général va donner à l’équipe plus de flexibilité dans la défense du maillot rose, a analysé Vincenzo Nibali. Avec quatre minutes d’avance avant les dernières montagnes, nous pouvons avoir davantage confiance en notre capacité de conserver le maillot. J’ai démontré où en était ma condition. C’était une étape importante en direction de la victoire finale ! »

Rigoberto Uran. C’est un drôle de chrono qu’a réalisé Rigoberto Uran (Team Sky). Un contre-la-montre en deux temps si l’on en juge les références enregistrées à mi-parcours puis à l’arrivée. Ainsi, s’il a cédé 1’20 » à Vincenzo Nibali sur la première partie de l’ascension, il ne lui a rendu que 6 secondes sur le restant de la montée… pour se classer 6ème de l’étape à 1’26 ». Une performance tout à fait honorable qui le rapproche à 10 secondes de la 2ème marche du podium. « Je savais quelle genre de course ce serait, alors j’ai essayé de faire la première partie tranquillos, sachant que la seconde moitié serait plus dure, a reflété Rigoberto Uran à Polsa. Je me suis préservé pour la partie finale et je m’y suis senti bien. » C’est la 2ème place finale, à présent, que cherchera à convoiter le grimpeur colombien avant dimanche.

Cadel Evans. S’il s’est accroché hier à sa 2ème place du classement général, Cadel Evans (BMC Racing Team) n’a pas réalisé la performance qu’il attendait dans le contre-la-montre en altitude de Polsa. « Ce n’est pas faute d’avoir essayé, a-t-il indiqué. Je suis venu sur ce Giro avec de grands espoirs, mais pas de grandes attentes. Mon véritable objectif, c’était de faire de mon mieux, et jusqu’ici j’ai commis quelques erreurs mais rien de bien énorme. Vu comme ça, pour ce qui est de faire de mon mieux, c’est très bien. Mais pour ce qui est de gagner… Mes espérances étaient peut-être plus fortes que mes capacités. » Et Cadel Evans d’ajouter soudain que le Giro n’est qu’une étape préparatoire au Tour de France : « je ne vais probablement pas gagner le Giro, mais je suis venu ici pour me préparer au Tour de France. Et une 2ème place n’est pas si mal. »

Rafal Majka. Ce qui est sûr, c’est que ce Giro 2013 aura accouché d’une belle révélation. Le Polonais Rafal Majka (Team Saxo-Tinkoff) n’a cessé d’épater la galerie depuis le départ de Naples. 5ème temps hier encore dans le contre-la-montre (à 1’21 »), il occupe la 6ème place du classement général et a retrouvé, pour 2 secondes, le maillot blanc de meilleur jeune qu’il dispute à Carlos-Alberto Betancur (Ag2r La Mondiale). Agé de 23 ans, Rafal Majka avait fait ses débuts pros chez Saxo Bank il y a deux ans. Après deux participations au Tour d’Espagne (abandon dans la dix-septième étape en 2011, 32ème en 2012), le Polonais dispute cette année son premier Tour d’Italie. Ses meilleurs résultats jusqu’alors demeuraient une 3ème place sur la Japan Cup et une 7ème place finale au Tour de Pékin l’an passé.

Maxim Belkov. Il aura été l’un des beaux protagonistes de cette édition, vainqueur d’une étape du Tour d’Italie à Florence et régulièrement à l’attaque. Hier pourtant, la course de Maxim Belkov (Team Katusha) s’est arrêtée là, à trois jours de l’arrivée à Brescia. Le Russe, malade et fiévreux, a donné tout ce qu’il a pu dans la montée vers Polsa, mais il a souffert et n’a pu entrer dans les délais, repoussé à 14’44 » de Vincenzo Nibali à l’arrivée. Eliminé, il ne bouclera pas son deuxième Tour d’Italie, lui qui s’était classé 101ème il y a deux ans, au moment de sa première participation. Un autre coureur a bien failli en rester là lui aussi. Manuel Belletti (Ag2r La Mondiale) a également signé un temps supérieur aux délais, terminant à 14’31 » du vainqueur, mais il a été repêché, ayant dû attendre neuf minutes pour être dépanné après avoir cassé sa roue !

L’étape du jour :

19ème étape : Ponte di Legno-Val Martello (160 km). La grande étape des Dolomites prévue aujourd’hui par-delà le Gavia (2618 mètres) et le Stelvio (2758 mètres) n’aura finalement pas lieu sous cette forme. Les impressionnantes chutes de neige enregistrées dans ces deux ascensions mythiques ont obligé les organisateurs à adopter une solution alternative. C’est par les moins cotés Passo del Tonale (8,3 km à 7,5 %) et Passo Castrin (8,4 km à 9,5 %), inédit sur le parcours du Giro, que transitera la course aujourd’hui avant une arrivée maintenue à Val Martello (22,4 km à 6,4 %). La rudesse de cette étape dolomitique sera malgré tout préservée. Allongée de 21 kilomètres par rapport à sa version initiale, elle ne franchira la barre fatidique des 2000 mètres que dans le final vers la station trentinoise de Val Martello.