Rui-Alberto Faria Da Costa. Malin comme un singe, Rui-Alberto Faria Da Costa a mené tactiquement la course parfaite pour s’emparer du maillot arc-en-ciel. C’est loin d’être une surprise tant le Portugais de 26 ans possède déjà un palmarès bien garni avec deux Tours de Suisse, trois étapes du Tour et un GP de Montréal. « Porter ce maillot est un objectif que je m’étais fixé dans ma carrière. Cette course était inscrite en rouge sur mon calendrier, explique le Lusitanien. Les Championnats du Monde sont toujours une loterie et il est difficile de gagner. C’est d’autant plus difficile avec de telles conditions météo et une pluie battante, surtout dans les trois premières heures de course. On a toujours des hauts et des bas. À certains moments de la course, je ne me sentais pas bien, mais les sensations sont revenues dans le tour qui suivait. »

Romain Bardet. Le pari de Bernard Bourreau de faire confiance aux jeunes était osé et, s’il n’a pas complètement réussi, tout n’est pas à jeter pour autant. Ce que résume parfaitement Romain Bardet qui fêtait sa première sélection hier, comme Warren Barguil et Thibaut Pinot. « Sentiment mitigé, mais on n’a pas à rougir de notre comportement, on a une équipe de France très homogène, on peut prendre date pour l’avenir, une belle équipe de jeunes très bien épaulés par les anciens, qui se sont sacrifiés, note l’Auvergnat, 28ème hier. Quand je vois Thomas Voeckler, avec son palmarès, m’attendre quand je chute, je me sens presque gêné, on voit qu’il a vraiment envie de transmettre et ça pousse à se dépasser. Une bonne place pour moi c’était autour la 10ème, mais il m’a manqué un tour. C’est bon pour l’apprentissage, on est en train de construire quelque chose, un super groupe est né. »

Joaquim Rodriguez. Plus encore que la joie de Rui-Alberto Faria Da Costa lors de la cérémonie protocolaire, on retiendra du podium florentin les larmes de Joaquim Rodriguez. Le Catalan était inconsolable à l’arrivée, ayant conscience d’être passé tout près du titre suprême, lui qui était encore seul en tête à 600 mètres de la ligne. « Dans le dernier tour, la course a pris une tournure parfaite pour nous, remarque pourtant Purito. Valverde était le plus rapide. Il m’a dit d’attaquer et j’y suis allé. Je n’ai pas compris ce qu’il s’est passé ensuite, mais, quand j’ai vu revenir Rui Costa aux 600 mètres, j’ai compris que j’allais perdre. J’ai essayé de le déstabiliser, mais c’était une tentative désespérée. Il était très fort. Je voulais gagner, mais c’est le destin de Purito. Perdre d’un souffle le Giro, la Vuelta et maintenant le Championnat du Monde. C’est la vie… »

Alejandro Valverde. Ils portaient le même maillot hier, ils ont longtemps été coéquipiers, mais les relations entre Purito Rodriguez et Alejandro Valverde ne sont pas au beau fixe. Ce qu’il s’est passé hier n’arrangera aucunement les choses, bien au contraire. Le Murcian a laissé filer Rui Costa hier, chose dont il s’est défendu. « Purito a couru à la perfection, salue Valverde. Je pensais vraiment qu’il pouvait gagner. Dans le final, Rui a attaqué. Je savais qu’il était aussi dangereux que Nibali et que je ne devais pas le laisser partir, mais après 270 kilomètres, les jambes n’ont simplement pas répondu. Je ne pouvais plus combler l’écart. J’aurais dû être là, mais je n’ai pas pu. » Finalement, le Murcian a réglé Nibali au sprint pour la 3ème place. C’est sa cinquième médaille mondiale, mais il lui manque toujours l’or.

Jonathan Tiernan-Locke. Hier, les Britanniques sont partis à huit au lieu de neuf. La cause ? Les révélations du Sunday Times à propos de Jonathan Tiernan-Locke. L’hebdomadaire a en effet révélé que l’UCI avait notifié le coureur d’irrégularités dans son passeport biologique. Les faits remonteraient à la saison dernière, à l’époque où Tiernan-Locke avait remporté à la surprise générale, le Tour Méditerranéen, le Tour du Haut-Var, puis le Tour de Grande-Bretagne en fin de saison sous les couleurs d’Endura, avant qu’il ne rejoigne le Team Sky. Le Britannique a été suspendu provisoirement par son équipe en attendant qu’il se défende auprès de l’UCI. Sa formation précise cependant qu’elle n’a « aucun doute concernant les performances, le comportement ou les différents tests menés par l’équipe. »

Duo Normand. En début de semaine dernière, on apprenait que Svein Tuft (Orica-GreenEdge) renonçait au Championnat du Monde contre-la-montre, épuisé. Visiblement le Canadien a bien rechargé les batteries puisqu’il s’est imposé hier au Duo Normand en compagnie de Luke Durbridge. La paire australo-canadienne ne s’est pas contentée de remporter cette édition, mais a aussi battu le record de l’épreuve en couvrant les 54,5 kilomètres en 1h04’47 ». C’est 37 secondes de mieux que le chrono réalisé en 1999 par Chris Boardman et Jens Voigt qui couraient alors sous le maillot du Crédit Agricole. Les deux hommes devancent leurs coéquipiers Michael Hepburn et Jens Mouris. Notez que ces quatre-là faisaient partie de l’équipe Orica-GreenEdge défaite pour moins d’une seconde par Omega Pharma-Quick Step en ouverture des Championnats du Monde dimanche dernier lors du contre-la-montre par équipes.

Tour du Gévaudan. En ce week-end des Championnats du Monde, les courses professionnelles n’étaient pas légion. Les regards étaient tous tournés vers Florence alors que se déroulait le Tour du Gévaudan. Auteur d’une très jolie Vuelta, Yoann Bagot (Cofidis) a confirmé sa bonne forme en s’adjugeant l’épreuve. Le Provençal a construit son succès lors de la 1ère étape qu’il a remportée au sommet du Mont Aigoual, cinq secondes devant Stéphane Rossetto (BigMat-Auber 93). Bagot ne pouvait pas crier victoire avec une étape dessinée autour de Mende le lendemain, avec la montée Jalabert au programme à 20 kilomètres de l’arrivée. Le leader contrôlait son avance, laissant Sébastien Duret (Bretagne-Séché Environnement) remporter cette 2ème et dernière étape devant Nicolas Baldo (Atlas Personal-Jakroo).

Classement 1ère étape :

1. Yohan Bagot (FRA, Cofidis) en 4h24’18 »
2. Stéphane Rossetto (FRA, BigMat-Auber 93) à 5 sec.
3. Clément Koretzky (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 1’10 »
4. Guillaume Levarlet (FRA, Cofidis) m.t.
5. Pierre-Roger Latour (FRA, Chambéry Cyclisme Formation) à 1’14 »
6. François Bidard (FRA, CR4C Roanne) à 1’17 »
7. Benjamin Prades (ESP) m.t.
8. Théo Vimpere (FRA, BigMat-Auber 93) à 1’18 »
9. Mathieu Le Lavandier (FRA, Chambéry Cyclisme Formation) m.t.
10. Romain Guyot (FRA, Vendée U) m.t.

Classement 2ème étape :

1. Sébastien Duret (FRA, Bretagne-Séché Environnement) en 4h00’04 »
2. Nicolas Baldo (FRA, Atlas Personal-Jakroo) à 4 sec.
3. Clément Koretzky (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 27 sec.
4. Haritz Orbe (ESP Euskadi à 29 sec.
5. Rudy Molard (FRA, Cofidis) m.t.
6. Romain Guyot (FRA, Vendée U) m.t.
7. Arnaud Gerard (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
8. François Bidard (FRA, CR4C Roanne) m.t.
9. Jordi Simon (ESP) m.t.
10. Yohan Bagot (FRA, Cofidis) m.t.

Classement général final :

1. Yohan Bagot (FRA, Cofidis) 8:24:41
2. Stéphane Rossetto (FRA, BigMat-Auber 93) à 9 sec.
3. Sébastien Duret (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 59 sec.
4. Nicolas Baldo (FRA, Atlas Personal-Jakroo) à 1’01 »
5. Clément Koretzky (FRA, Bretagne-Séché Environnement) à 1’10 »
6. Guillaume Levarlet (FRA, Cofidis) à 1’20 »
7. Pierre-Roger Latour (FRA, Chambéry Cyclisme Formation) à 1’24 »
8. François Bidard (FRA, CR4C Roanne) à 1’27 »
9. Romain Guyot (FRA, Vendée U) à 1’28 »
10. Rudy Molard (FRA, Cofidis) m.t.