Bradley Wiggins. Luke Durbridge lâché dans le final de la première étape, c’est Bradley Wiggins (Team Sky) qui a hérité hier du maillot jaune du Critérium du Dauphiné. « Je n’ai pas vraiment fait attention au scénario du final, a commenté le lauréat sortant de l’épreuve rhônalpine. Je savais que Cadel Evans serait bon, il est toujours bon à ce moment-là de l’année. Pour Andy Schleck, je ne suis pas très inquiet, il sera là en juillet. Nous ne sommes pas encore sur le Tour. Quant à moi, j’ai roulé en sécurité à l’avant du peloton, j’ai pris le maillot même si ce n’était pas forcément un objectif. Je ne pense pas être en forme trop tôt. Si je ne prends pas le maillot, on va me considérer comme nul. Si je le prends, on va dire que c’est trop tôt. Ce n’est qu’une course de vélo, peu m’importe. Autant donner tout ce qu’on a, c’est difficile de ne pas faire la course à fond ici. »

Jérôme Coppel. Au taquet lorsque Cadel Evans a démarré à 4 kilomètres de Saint-Vallier hier, Jérôme Coppel (Saur-Sojasun) a pris la 2ème place de l’étape du Dauphiné. « C’était vraiment une bonne journée, les sensations étaient plutôt bonnes et les mecs ont fait un super boulot toute la journée donc j’avais un peu dans l’idée de tenter quelque chose dans la bosse. Evans était néanmoins le plus fort parmi les trois devant. Il ne s’est pas vraiment occupé de nous, il a fait toute la dernière ligne droite et on n’a pas pu le remonter, c’était vraiment le plus fort. Reste que j’avais la réussite avec moi même si je n’ai pas gagné, et que 2ème ça reste une déception. L’arrivée à Saint-Félicien ce mardi me fait peur. Vers Saint-Vallier j’étais devant dans la bosse, mais je ne me sentais pas super. Ces sensations suffiront-elles sur les routes ardéchoises ? Je ne suis pas au top et malgré ce bon résultat je reste sur ce que j’avais prévu cette semaine. »

Chute. Pierrick Fédrigo (FDJ-BigMat) et Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) ont été les principales victimes d’une chute survenue en première moitié d’étape au Critérium du Dauphiné. Le Marmandais, qui a percuté le champion olympique alors que ce dernier s’était arrêté pour remettre sa chaîne en place, s’est blessé au genou droit, dont il s’est plaint toute la journée. Il craignait hier soir que ses tendons ne soient affectés mais espérait pouvoir être au départ de la deuxième étape aujourd’hui. Même chose pour Samuel Sanchez, qui a lutté pour rejoindre la ligne hier 23’54 » après le vainqueur. Une fois l’étape achevée, l’Espagnol a été transféré à l’hôpital pour déterminer la gravité de ses blessures. Aucune fracture n’a été détectée mais Sanchez souffre d’un fort traumatisme costal. Contusionné, il tentera malgré tout de repartir ce jour.

Thor Hushovd. Dix fois vainqueur d’étape sur le Tour de France, le double Maillot Vert Thor Hushovd (BMC Racing Team) ne participera pas à l’édition prochaine de la Grande Boucle auprès de Cadel Evans et Philippe Gilbert. Dans la perspective des Jeux Olympiques, il préférera le Tour de Pologne à l’épreuve-phare de la saison. A l’arrêt depuis son retrait du Giro le 10 mai dernier, le Norvégien se remet d’une infection virale qui l’a ralenti plus tôt dans la saison. S’il sera d’attaque pour juillet, il ne lui sera pas recommandé de disputer un Grand Tour. « J’avais besoin de plus de temps pour récupérer et faire les Jeux Olympiques a toujours été l’un de mes objectifs, a déclaré Thor Hushovd. J’espère aussi faire partie des coureurs de BMC pour le contre-la-montre par équipes aux Championnats du Monde puis disputer la course sur route. Donc, il y a encore beaucoup d’objectifs à atteindre pour moi cette année. »

George Hincapie. Le vétéran de l’équipe BMC Racing Team George Hincapie s’est réjoui du succès d’étape de son leader Cadel Evans hier à Saint-Vallier. « L’équipe a vraiment bien travaillé. Nous avons fourni le bon effort au bon moment, c’est une vraie joie ! Nous n’avions pas programmé une quelconque victoire. L’objectif était de faire attention, de ne pas se faire piéger et de garder Cadel Evans protégé dans les premières positions du peloton. Quand nous avons rattrapé les hommes de tête à 5 kilomètres de l’arrivée, Cadel a fait un énorme travail. Ensuite, avec les autres BMC encore dans le peloton, nous avons essayé de ralentir le rythme du peloton à chaque fois que l’opportunité se présentait. Maintenant, on va voir comment cela se passe dans les jours à venir. On reste concentré sur le Tour de France mais tout ce que nous pouvons prendre en attendant, nous le prendrons. »

3 questions à… Cadel Evans (BMC Racing Team)

Cadel, aviez-vous des doutes quant à votre condition avant d’arriver sur le Dauphiné ?
J’arrive ici après une très longue période d’entraînement et, dans ce cas, le succès peut arriver très vite. Ça a été le cas. Je suis ravi du résultat et du travail de la BMC. Cela montre que les entraînements ont été bénéfiques, mais j’ai encore beaucoup de travail à faire et certaines améliorations avant d’arriver au Tour.

Etait-ce une attaque préméditée compte tenu de la situation d’Andy Schleck ?
Non, je n’ai pas fait attention à Andy Schleck. Je ne savais pas du tout ce qu’il se passait. J’ai vu l’opportunité s’ouvrir à moi et je l’ai prise mais je ne pensais pas gagner aujourd’hui. Il y a un gros débat au niveau des oreillettes mais aujourd’hui, je peux vous l’assurer, elles n’ont pas forcément fonctionné.

Pensez-vous que gagner sur le Dauphiné peut être négatif en vue du Tour ?
Je suis sur le Dauphiné pour prendre des automatismes avec mon équipe et pour l’entraînement. Sur le Dauphiné, j’ai fait quatre fois 2ème et des résultats différents sur le Tour. Je ne pense pas que gagner le Dauphiné m’empêcherait de gagner le Tour. Mais Wiggins est encore très fort ici alors la question ne se posera peut-être pas.

Propos recueillis par Simon Bernard à Saint-Vallier le 4 juin 2012.